L’Insigne du Chancelier

Un roman qui m’a attiré par son résumé et sa couv de Boris Courdesses. Bilan mitigé, j’hésite entre deux réactions…

L’Insigne du Chancelier est le premier tome de la trilogie des Lames du Roi, par Dave Duncan… Les Lames, ce sont des épéistes de très grand talent qui, suite à un rituel magique, sont attachés à la protection de gens importants, le roi ou d’autres personnes désignées par ce dernier. Une Lame n’a dès lors plus qu’un but dans la vie : protéger son pupille, quels que soient les risques encourus. Au péril de sa vie donc. Durendal est de ceux-là, attaché au service d’un petit nobliau qui se la pète mais peu important. Cependant, cette situation va l’entraîner dans de grandes et longues intrigues diplomatiques, politiques et magiques… Le bouquin se lit vite, c’est agréable.
Premier intérêt : on n’est pas dans de la fantasy commune à papa version elfes-nains-princesses-dragons. Ici que des humains. ici les magiciens ne sont pas toujours bien vus et leur art est entouré de gardes-fous pour éviter tous les abus. Ici pas de donjons ni de reliques magiques. Pas de prophétie àdoubale désignant l’Elu à venir. Bref, on sort de certains poncifs parfois gonflants et ça c’est bien. Le Serment des Lames qui les lient coûte que coûte à un pupille est un bon ressort scenaristique permettant d’entraîner obligatoirement les protagonistes dans des intrigues. Ca fait un peu TGCM parfois mais au moins ça sort de l’ordinaire. J’aime aussi bien le côté « trois mousquetaires » de ces gardes qui savent combattre mieux que quiconque. Bref, de nombreuses bonnes idées qui rendent l’univers des romans innovant et intéressant.
Revenons sur l’intrigue maintenant… Elle a divers ressorts qui font plonger le héros de son statut de combattant/garde du corps à celui de profondément dans la merde au travers d’intrigues politiques tordues. pas mal du tout dans l’ensemble. Mais desservie, à mon avis, par des raccourci trop vagues. Finalement le héros comprend les choses bien plus vite que le lecteur. Et parfois trop vite. Certaines choses sont mal expliquées, et on ne reprend pied pour les capter que bien plus tard. Ou alors c’est moi qui un peu gogol, ce qui n’est pas impossible. Pas que l’histoire soit incompréhensible, loin de là, on n’est pas face à des sommets de complexité. Mais y’a des choses sur lesquelles on passe comme chat sur braise. Le livre aurait mérité quelques dizaines de pages en plus. Je vais prendre un exemple, mais ça risque de poiler un peu ; alors si vous voulez vous garder la surprise, ne lisez pas la fin de ce paragraphe… Quand le héros est à Samarinde, perso je ne vois pas du tout ce qui l’amène à penser que Kromman l’a trahi. par la suite, quand il revient dessus, qu’on découvre le potentiel d’une cape d’invisibilité, qu’il dit que Kromman l’a suivi, pourquoi pas. Mais sur le moment, je voyais pas du tout la raison de le poursuivre pour le buter, la trahison n’étant pas si visible que cela.
Ah oui, je suis aussi resté sur ma faim quand aux sauts de quelques dizaines d’années soudainement. Un peu brusque tout cela. Et étonnant quand on voit le reste du rythme.
Mais bon, rien de trop embêtant là-dessus. Ce bouquin ne fera pas partie des annales (tiens, en parlant de références, je viens de découvrir que le prochain Locke Lamora est pour fin février). Mais ça reste un excellent divertissement bourré de bonnes idées. Je lirai la suite rien que pour voir ce que l’auteur trouve de sympa à faire par après…
Ah oui, je vous ai dit que la couv de l’édition de chez Bragelonne est superbe?

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