Perdido Street Station

Ben voilà, un bon paquet de pages plus tard, je suis arrivé au bout.

Perdido Street Station m’a entraîné dans un univers intense et prenant. L’auteur, China Miéville, a le chic pour monter un monde solide, cohérent, original. Rien à voir avec la fantasy habituelle, on sort ici de tout ce que je connais (sans que je prétende avoir la science infuse de la fantasy). Impressionnant. Ce n’est pas vraiment de la fantasy en fait, on est entre le médiéval-fantastique et le steampunk même, avec un je ne sais quoi d’indéfinissable. Difficile de décrire l’univers de Miéville. Le roman se situe à New Crobuzon, une grande cité vivante et grouillante, pleine de gens riches et influents mais aussi et surtout de petites frappes, de personnes cherchant à survivre au mieux. C’est assez sombre comme ambiance générale. La ville est vivante, très rapidement les descriptions plongent dans l’ambiance et font surgir New Crobuzon dans l’esprit du lecteur. Avec ses différentes races et ses peuples étranges, variés, loin des sentiers battus de la fantasy, mais tous logiques avec leurs particularités.
Tout ce cadre sert de base à une intrigue assez énorme. On y retrouve des protagonistes de haut vol. Isaac, le scientifique farfelu, grassouillet, rejeté par ses pairs, assez monomaniaque. Lin, l’artiste rebelle qui a fuit l’obéissance attendue d’elle chez son peuple. Derkhan la journaliste travaillant pour un journal illégal et caché. Yagharek le garuda meurtri en quête de sa libération. etc. Des personnages hauts en couleurs, profonds, solides, crédibles. Bref, en parfaite adéquation avec leur univers. L’intrigue prend son temps pour démarrer et pas mal de pages servent à poser le tout. Mais une fois l’action lancée, on se retrouve pris dans une montée terrible vers un paroxysme cataclysmique. A noter au passage que sur le chemin de cette intrigue, Miéville ne se gêne pas pour démollir ses personnages et leur en foutre plein la gueule. On n’a pas affaire à des héros qui s’en sortent les doigts dans le nez sans séquelles. Non, ici ils dégustent. Ce qui les rend d’autant plus attachants. Et je dois dire que le final a ici un rôle monstrueux, montrant l’humanité des personnages, leurs différentes facettes, et ce côté ni tout noir ni tout blanc qui parsème tout le roman. Difficile de parler davantage de l’intrigue sans en dévoiler trop, mais bon on a réellement quelque chose de solide, avec des fils au premier abord disparates qui se rejoignent en une toile incroyable ; jusqu’aux dernières lignes.
Une seule chose à dire donc : lisez ce bouquin. Moi je me précipite pour commander le roman suivant de China Miéville, The Scar. Entretemps, je vais profiter de ce que ma femme a fini le premier tome de la trilogie Millenium.

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