Children of Men (Les Fils de l’Homme)

Après en avoir pas mal entendu parler, j’ai enfin regardé ce film très sympa…

Children of Men (ou Les Fils de l’Homme dans la lange d’Astier) est un film basé sur un roman de P.D. James datant de 1992. Il nous plonge dans un Royaume Uni d’anticipation, version 2027, alors que le reste du monde n’est que guerre, massacres, terrorisme, et horreurs diverses. Le pire dans cet état de fait, c’est que l’Humanité est stérile depuis 18 ans. Et sans explication. On blâme la pollution, la génétique, les médicaments, la malbouffe, une punition divine, le gouvernement, etc. Le Royaume Uni est le seul pays a encore vaguement tenir la route et à ne pas être parti complètement en vrille, conséquence de l’état policier extrême qui règne et dela surveillance constante. Les réfugiés affluent par milliers, parqués comme des animaux dans des cages avant d’être enfermés dans des camps, subissant des traitements infâmes. Au milieu de tout cela, Theo, employé d’un ministère, se retrouve plongé via son ex dans une aventure qu’il n’a pas réclamé et qui va bouleverser le monde (du moins peut-on le supposer). Parti pour vendre de faux papiers à une réfugiée, il va finir par risquer sa vie pour escorter la première femme enceinte depuis 18 ans, poursuivi tant par les officiels du gouvernement que par des activistes voulant s’approprier le bébé et tout ce qu’il représente.

Dans Children of Men, le monde est dur, méchant, froid. Et le plus violent, c’est finalement de se dire que l’on peut tout-à-fait imaginer ce paysage d’anticipation pour le futur de notre monde. C’est pas très optimiste, mais finalement tout (en dehors de la soudaine et inexpliquée infertilité de toute l’Humanité) est très plausible ; et franchement ça fait froid dans le dos de se dire qu’on peut foncer droit dans ce mur. De ce point de vue là, le film est une franche réussite. Tout y est, des problèmes sociaux, culturels, religieux, écologiques, un bon gros mix des différentes dérives qui menacent notre monde. Cette vision terrifiante sert d’écrin à une histoire où l’espoir côtoie le désespoir. Nos héros évoluent avec un but dépassant tout ce qui les entoure, au milieu de la noirceur et d’une ambiance très noire. Dans ce monde, y’a pas vraiment de gentils et de méchants. Les activistes aux buts plutôt sympas sont en fait tout aussi salauds que le méchant gouvernement qui ne fait finalement qu’essayer d’empêcher son pays de couler. Le tout est vraiment bien montré, les scènes sont dures. La photographie, les teintes, les décors, tout participe de cette ambiance. Avec les quelques rappels qu’on est dans le futur par des objets particuliers, des écrans de pub, etc.

Là au milieu, les acteurs s’en sortent plutôt bien. Clive Owen est toujours aussi bourru mais il joue très bien son perso bourru qui refoule ses sentiments. Clare-Hope Asihtey campe son personnage représentant l’espoir de l’Humanité avec tout ce qu’il lui faut : le courage, la surprise, l’incompréhension. Un bon point aussi pour Julianne Moore et surtout pour Michael Caine en baba cool rebelle vivant au fond des bois. Belle brochette de personnages tout en teintes de gris et qui évoluent au cours de l’histoire.

Ce film vaut surtout, au-delà de son scenario, par le monde qu’il présente, comme future évolution possible de notre monde actuel. Et qui devrait faire réfléchir. Parce que franchement ça donne pas envie. J’aime beaucoup l’absence d’explication quand à l’infertilité, centrale pour l’histoire ; au final, on n’a que des suppositions sans découvrir la réalité, comme tout le monde finalement ; et cela peut nous laisser gamberger un moment. FInalement, une petite allusion à la destruction de l’Humanité, ou l’auto-destruction de l’Humanité, si on continue à aller dans le sens social et écologique montré dans le film. Et puis y’a cet enfant, cet espoir qui renaît (avec cette espèce de scène quasi-christique où il est montré comme sauveur, celui que tout le monde adore, autour duquel le monde s’arrête un bref instant), dont on ne sait pourquoi ni comment il arrive. Et le fait qu’il soit l’enfant d’une réfugiée en plus, au grand dam de toutes les autorités. Et la fin, qui laisse encore de nombreuses questions en suspens. Un film qui fait réfléchir, ça fait du bien.

Bon, y’a pas que cet aspect réflexion. Le scenario nous donne pas mal de scènes d’action  de qualité. Ca court, ça poursuit, ça mitraille, ça massacre, ça jure et ça saigne. Du pas propre, du très sale même par moments, mais qui colle si bien au contenu. Forme et fond se lient pour délivrer le message finalement.

Très bon film, que je conseille fortement…

Renseignements pris, il semblerait que le film ait pris pas mal de libertés par rapport au livre d’origine. Du coup j’ai bien envie de le lire pour voir (allez, hop, sur la wishlist). Je vois aussi que les droits ont été acquis pour en faire une série TV, et je suis très curieux de voir ce que cela peut donner…

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