L’Île Interdite

Un petit jeu vient de sortir en traduction chez Cocktail Games, il s’agit de l’Île Interdite (Forbidden Island dans la langue de Sheldon Cooper). Première incursion pour moi dans le monde des jeux collaboratifs. Et franchement c’est du tout bon. Il s’agit d’un jeu de Matt Leacock, un habitué du style puisqu’il a pondu Pandémie dont le mécanisme est un peu similaire (si j’ai bien suivi, parce que j’y ai jamais joué).Dans ce jeu, on joue le rôle d’aventuriers qui ont trop regardé Indiana Jones quand ils étaient petits. Ils débarquent sur une île, seul reste de l’Atlantide où attendent patiemment quatre reliques à récupérer. Le but du jeu (et seule manière de gagner) : récupérer les reliques et repartir tous ensemble par l’héliport. Le problème, c’est que l’île est piégée et commence à s’enfoncer sous les eaux dès que l’on pose le pied dessus. Il faudra donc réussir cela avant que l’île ne disparaisse. Les lieux où sont les reliques sont sous les flots avant qu’on ait récupéré la relique idoine? C’est perdu. L’un des personnages se noie? C’est perdu. L’héliport est sous les eaux? C’est foutu. Il faut donc agir en collaboration et se concerter, utiliser les talents de chacun, afin de réussir dans les temps.

On commence par disposer des tuiles au hasard pour former l’île composée certes d’un héliport mais surtout de lieux aux noms charmants (Falaises de l’Oubli, Jardin des Hurlements, Caverne du Brasier, etc) et aux illustrations superbes (on notera aussi l’épaisseur du carton qui promet de nombreuses manipulations avant de les détruire). On dispose autour du plateau ainsi formé les quatre reliques (jolies petites statuettes donnant un certain touché au jeu), les cartes Inondation et les cartes Trésors. On tire au sort un personnage pour chaque joueur, associé à un pion de couleur qui débute le jeu sur une case précise. Enfin, on prend le marqueur de montée des eaux, et l’on y met le curseur sur le niveau de difficulté choisi (de novice à légendaire). On retourne directement 6 cartes Inondation et on donne 2 cartes Trésor à chaque joueur.

Les cartes Inondations indiquent une tuile s’enfonçant sous les eaux. Si l’on tire une carte d’une zone, celle-ci est « inondée », c’est-à-dire qu’on la retourne d’un côté où elle est teintée de bleu, qu’elle est encore accessible et utilisable, mais pas loin de disparaître ; si on tire une carte Inondation d’une région déjà inondée, celle-ci disparaît pour de bon et est retirée du jeu (on ne peut plus y aller, ni la traverser ni y récupérer quoi que ce soit) ; à noter que chaque région apparaît une seule et unique fois dans le tas de cartes, mais que ce dernier est sujet à des fluctuations. Les cartes Trésor comprennent les reliques à récupérer (à utiliser sur une tuile idoine), mais aussi des cartes spéciales ; il y a les cartes Hélicoptères, qui permettent de déplacer à tout moment un personnage ou un groupe de personnage n’importe où ; il y ales cartes sacs de sable qui permettent d’assécher une région inondée et donc de la remettre du bon côté ; et les cartes Montée des Eaux qui font mélanger les cartes Inondation tirées et les remettre sur le dessus du paquet, ainsi que monter le curseur de Montée des Eaux d’un cran. A noter que c’est un jeu collaboratif : on montre ses cartes à tout le monde en les plaçant devant soi afin de pouvoir construire une stratégie.

Et le jeu commence. A son tour, un joueur peut effectuer de 0 à 3 parmi les actions suivantes :

  • se déplacer d’une case (contiguë, pas en diagonale)
  • assécher une case adjacente (pas en diagonale) ou celle sur laquelle on est
  • donner une carte Trésor à un autre personnage sur la même case que nous (maximum 5 cartes Trésor en main, à plus il faut défausser)
  • Ramasser une relique (il faut être sur l’une des deux tuiles représentant cette relique et avoir 4 cartes Trésor la représentant en main)

Une fois cela fait, le joueur pioche deux cartes Trésor (en appliquant tout de suite les effets d’une Montée des Eaux au besoin). Puis on tire un nombre de cartes Inondation selon le niveau auquel se trouve le curseur de Montée des Eaux. Et c’est au joueur suivant.

Les différents personnages ont chacun une capacité spéciale qui peut s’avérer extrêmement utile et qu’il ne faudra pas oublier lorsque vous monterez votre stratégie. Ceci amène une certaine variété et un bon petit plus.

J’ai joué le jeu en famille et tout a été très vite assimilé, même par le petiot (bien qu’il n’ait pas toujours la bonne stratégie). Ca tourne bien. La mécanique simple fait que le jeu tourne vite (une partie se joue en une demi-heure). On se prend vite au jeu et on se retrouve pris dans le suspens du « va-t-on y arriver? », comme dans les films du même acabit. On n’a joué qu’en Novice aussi. Et bien que cela ait été parfois très juste (le curseur Montée des Eaux a un niveau critique « tête de mort » qui annonce la fin de la partie quoi qu’il en soit et la défaite des joueurs), et bien on a toujours réussi (sauf une fois où j’ai accepté de suivre la stratégie de la rapidité de mon fils plutôt que d’assurer, ce qui aurait permis de réussir). Va falloir le tester au moins en Normal pour voir, y’aura plus de tension et de stress.

Bref, L’Île Interdite, c’est un très bon jeu collaboratif. On gagne ou perd tous ensemble. Et ça c’est sympa, de s’épauler, de pas être en compétition. Ce qui n’empêche pas les engueulades si quelqu’un fait un truc faux, quand on a des mauvais perdants. Mais au moins on est tous dans le même bateau. Le facteur chance du tirage des cartes amène ce qu’il faut de suspens sans être central ; la stratégie permet de contrôler ce facteur chance. Quand on ajoute la qualité du matériel, que ce soit la belle boîte en métal, les tuiles ou les figurines des reliques, et bien on obtient une belle réussite. UN bon petit jeu rapide et prenant.

La fiche Tric-Trac

La page officielle de l’éditeur

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