The Mist

Avec The Mist, c’est encore une adaptation d’une nouvelle de Stephen King qui nous est arrivée, et par un habitué des adaptations de l’auteur, à savoir Frank Darabont. Pendant des années, j’ai été très très fan de King, je trouvais qu’il savait mener des trucs vachement bien ficelés, que ce soit dans des nouvelles plutôt courtes (celle-ci par exemple) ou des romans plus ou moins longs. J’en suis un peu revenu (indigestion peut-être), mais reste que le monsieur sait y faire pour aller chercher ce qui fait vraiment frémir, utiliser les peurs naturelles de l’Homme, transformer des éléments courants en sources d’horreur ou aller chercher la noirceur au plus profond des êtres humains. Tous ces thèmes se retrouvent d’ailleurs dans ce film très sympathique.

Après un orage, une brume envahit une petite ville américaine, une brume étrange et opaque. Un groupe de gens dans un supermarché s’y voient coincés lorsque la brume s’avère renfermer des monstres qui ont la fâcheuse tendance de se servir des Humains comme de repas, si possible à grand renforts de cris terrifiants et de quelques effets gores.

On suit comme personnage principal du film David Drayton, un illustrateur reconnu qui vit non loin de cette petite ville au bord du lac avec sa femme et son fils. Suite à l’orage, il va faire des courses au supermarché avec son fils justement, laissant sa femme à la maison. Au supermarché, on a droit à la galerie de portraits de quelques personnages importants : le voisin avocat venu de la ville, les rednecks agressifs, les jeunes militaires, la jolie jeune caissière, la grenouille de bénitier insupportable, les petits vieux attachants, le jeune commis du magasin, etc. Toute une brochette de personnages importants qui vont définir toute la suite des événements. Quand sort de la brume un homme blessé disant qu’un monstre a emporté quelqu’un, quand on entend des bruits étranges au dehors, et bien l’ambiance devient vite oppressante. Et ce supermarché aux grandes baies vitrées apparaît comme un refuge qui a l’avantage d’être plein de nourriture (des fois qu’il faille attendre longtemps). Assez vite, on fait la connaissance d’un premier monstre (ou plutôt de ses tentacules), qui nous confirme qu’il ne s’agit pas d’un délire. Et les problèmes vont aller croissant, surtout après la tombée de la nuit quand les monstres se font plus nombreux.

Mais les monstres extérieurs sont-ils les pires du film? Que dire de cet homme qui ne veut pas croire à l’irrationnel et emmène un groupe à l’extérieur au milieu des horreurs? Mais surtout que dire de la grenouille de bénitier qui prêche la colère de Dieu contre les hommes et dresse ainsi un groupe de fanatiques à aller dans les pires retranchements? Dans ces situations extrêmes, que devient la civilisation? De quoi serions nous capables? Franchement c’est pas évident de regarder ce film et de se poser ces questions.

Le film suit un crescendo solide, prenant, trippant. Au début je me suis dit que l’on voyait trop vite le premier monstre, que l’on passait trop vite au gore plutôt qu’au « simplement » angoissant. Mais en fait la progression est parfaitement menée. Solide. Les monstres se font plus pressants, on s’oblige à envisager des sorties. Et puis la tension monte en interne, les camps se construisent, les passions se cristallisent. C’est très fort. Jusqu’au final absolument monstrueux où l’on se prendrait à hurler de désespoir avec le personnage qui le vit. Bien que cela reste un final n’expliquant pas tout, il est cependant plus terminé que la nouvelle qui laissait bien plus de choses en suspens ; là fallait faire un peu plus hollywoodien et moins désespérant quand même. Mais quelle horreur ce final, ouch, ça m’a fait mal aux tripes.

On a donc un film bien angoissant, un huis clos sordide tourné tout autant vers l’horreur gore des monstres que l’horreur psychologiques des gens enfermés. Pas de grand nom au casting, du coup on ne se prend pas à comparer avec d’autres rôles. Et les personnages sont là pour eux-mêmes et pas pour l’acteur. Ils s’en sortent d’ailleurs tous très bien. Une mention à Nathan Gamble (le fils) et Marcia Gay Harden (la fanatique) que j’ai trouvés très très bons. Les adaptations de King n’ayant pas toujours été à la hauteur, je dois dire que je trouve celle-ci vraiment bien foutue. Une bonne réussite dans son genre, même si on n’est pas au niveau de flippe de [Rec] ou The Descent.

Une réflexion sur « The Mist »

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