Metropop 2010

Et voilà, j’ai laissé passer quelques jours, histoire de digérer la vague sonore qui m’a tout retourné avec ce concert énorme de fin de Metropop. Que c’était bon! Ben ouais, le Metropop… Un « petit » festival au cœur de Lausanne (la superbe salle Métropole, toujours aussi sympa) qui fêtait cette année son dixième anniversaire. Ca me rajeunit pas tout ça, vu que j’y avais bossé pendant les 4 premières éditions ; puis la vie et ses aléas ne m’en ont plus guère laissé le temps. Mais globalement c’est toujours la même bande de potes qui gère le truc, de ceux qui étaient venus me voir à l’époque en me demandant si ça me disait de bosser sur un festival avec tout plein de groupes trop cools ; comment résister? Bref, après plusieurs années où on n’avait pas réussi à s’organiser pour y aller, on y a fait un passage cette année. Quel bonheur! Au programme, deux très bonnes révélations et une confirmation particulièrement sonore. Petit retour sur cette très bonne soirée musicale… Et retrouvez les photos sur le site du festival

Mise en bouche tranquille avec les frenchies de Cocoon. Pop douce et bucolique. Folk et songwriting agréable. Les deux leaders au piano et à la guitare, un mec et une fille, aux voies très agréables et douces qui se collent dans de très jolis arrangements mélodiques. En accompagnement, une batterie soutenant le rythme. Et une série de cordes qui vient glisser des nappes fort bien senties ajoutant une profondeur étonnante à des chansons simples et efficaces. Ils ont pas inventé la poudre, et il n’y a là rien de très novateur. Mais ce qu’ils font, ils le font très très bien. Des influences folk parfaitement digérées qui permettent au groupe d’imprimer leur propre ton à un style musical très couru. En plus ils donne une bonne impression et sont plutôt chaleureux sur scène. Souriants aussi. Et c’est un plus. Je ne connaissais que de nom et de quelques recherches récentes sur YouTube mais je dois dire avoir été très agréablement surpris par cette prestation live. Ce groupe mérite le détour, c’était une jolie surprise pour commencer la soirée en douceur.

Est venu ensuite l’étonnant Robert Francis, pour un set certes toujours assez soft mais plus péchu que celui de Cocoon. Avec sa chemise de bûcheron sortie de l’époque grunge et à moitié déboutonnée, ses cheveux mi-longs tombant devant les yeux et sa barbe de trois jours, on sort de l’aspect « jeune premier à midinettes » qui peut ressortir du clip de son tube Junebug. Petit souci technique à l’entrée en scène, pas de basse ; du coup on démarre avec un titre calme qui peut s’en passer pour patienter et là c’est un la claque. Avec le look, l’attitude, la voie, les envolées lyriques, le talent de composition et tout, y’avait un je ne sais quoi de Jeff Buckley ; et ça c’est un compliment. La comparaison ne va certes pas durer tout le concert, mais revient quand même régulièrement. Le type est vraiment à l’aise sur scène, on sent qu’il s’y éclate, il montre un plaisir évident à jouer de la musique, c’est son élément. Plaisir communicatif à un public motivé. Sens de l’écriture, des mélodies, des arrangements, du contact avec le public, Robert Francis sait y faire. Ce type a du talent et il peut voir venir. Très bon concert…

Puis est venu ZE moment que j’attendais, pour un final tout de rock et de noir, Black Rebel Motorcycle Club (mon billet sur leur dernier album). Enorme! Dans une ambiance sombre avec des flashs de lumière tranchée, le trio a emmené le public dans une vague sonore envahissante. Peut-être juste un peu trop envahissante, le volume étant quand même un peu trop élevé pour apprécier la musique à sa juste valeur. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir. Les sons délicieusement rocailleux des guitares, le ronronnement soutenu de la lourde basse et les rythmes claquants de la batterie, le tout soutenant les voix efficaces, tout le son BRMC était au rendez-vous. Un son roulant et puissant, du genre qui vous arrive dans les bides, vous prend les tripes et retourne le tout pour vous laisser pantois et à en redemander. Malgré le son très crunchy, le sens de la mélodie et de la composition du trio ne passe pas inaperçu, avec des titres comme Beat The Devil’s Tatoo ou Conscience Killer. On a même droit à des titres en acoustique, histoire de calmer un peu le jeu (dont une très sympathique reprise de Dirty Old Town). Bien sûr, n’ayant pas suivi la carrière du groupe (à mon grand regret), les anciens titres m’échappaient quelque peu. Mais une chose est sûre ; ce concert m’a confirmé que ce groupe est grandiose. Du pur rock’n’roll qui ne s’embarrasse pas de fioritures et va au bout des choses ; brutal, carré, sans concessions. J’adore…

Y’a pas à dire, le live c’est toujours aussi bon…

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