Geek et Vert : ma schizophrénie à moi

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Ben voilà une question qui me court dans la tête depuis un bon moment.. J’ai entamé la réflexion dans mon billet d’avant sur Prêt à jeter, et je vais tenter d’aller un peu plus loin.

Comment je fais pour être à la fois geek et Vert? Y’a des fois je me dis que c’est pas trop compatible, qu’il y a un souci. Y’a des jours où une part de moi-même me fait culpabiliser. D’autres jours où je me complique la vie pour chercher une solution. Pas toujours évident de concilier les deux. Vous voyez pas de quoi je parle? Pourtant je ne pense pas être le seul dans mon cas…

Bon ben voyons d’abord ce que chacun de ces deux pans implique…

Je suis geek

Eh oui, même si on en rigole à la maison quand je dis que pas vraiment, il faut bien se rendre à l’évidence, je suis geek. Amateur de gadgets, d’informatique, de séries télé, de DVD, de bouquins et de BDs, sans compter les jeux (vidéo, de société, de rôle, etc). Bref, pas mal de choses. Du coup j’accumule des quantités de papier astronomiques à la maison au travers de tonnes de bouquins et d’ouvrages divers. Je dois avoir une véritable petite forêt sur mes étagères. Sans compter les platines DVD et blue-ray avec home cinema, une télévision, les divers ordinateurs, téléphones portables, la collec de DVDs et de CDs, etc. Ca fait beaucoup. Beaucoup de plastique, de produits divers. Et je parle pas de la consommation électrique du tout.

Je suis Vert

Si j’ai rejoint les Verts en politique, c’est pas juste parce que c’est un parti à la mode et qui monte. C’est avant tout parce qu’il colle à mes convictions. Entre autres écologiques. Ben ouais je suis pour faire attention aux ressources, autant en eau, en énergie, en tout quoi. Dans ma vie quotidienne, j’essaye de limiter tout simplement mon empreinte carbone et consommatrice (parfois au grand dam de ma femme qui me traite d’ayatollah écologiste, avec une pointe d’exagération). Moins de sacs en plastique, moins de trucs pas recyclables, éteindre la lumière quand je quitte une pièce, économiser l’eau, utilisation des transports en commun et des pieds (ça tombe bien, j’ai pas le permis), etc. Que de belles intentions qui ne sont qu’une infime goutte d’eau sur la planète mais qui se transforment en un gros fleuve si beaucoup de monde s’y met. J’y crois, à ces petites actions pour un avenir meilleur.

Concilier les deux…

Et là, vous le voyez le problème de conscience que je me pose?

Lire plein de bouquins en ne tuant pas trop d’arbres. Utiliser smartphones, blue-ray, ordinateurs en économisant l’énergie, avoir mes CDs et DVDs en ayant moins de plastique. Y’a plein de points où ça croche et des fois je me dis que je suis un peu con de me torturer avec ça. Mais j’ai quand même mauvaise conscience. Alors je cherche des solutions. Mais c’est pas aussi simple…

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On peut trouver des appareils électriques qui ont une vraie fonction OFF, et pas un simple stand-by. Eteindre vraiment sa télé et sa platine et son ordinateur, ça a du bon. Parce que mine de rien une machine en stand-by, ça consomme pas mal quand même. Acheter mieux en se renseignant sur les marques, prendre celles qui utilisent les matériaux les moins polluants. Se renseigner aussi sur la durée de vie des produits, de plus en plus artificiellement réduite pour pousser à l’achat (cf l’obsolescence programmée). Penser aux possibles réparations et changements de pièces. Vérifier que l’on a des éléments récupérables et moins d’emballages dans nos achats. Et pourquoi pas viser de plus en plus de produits dématérialisés ; ce dernier point me pose d’autres problèmes de conscience et j’y reviendrai en détails dans un billet ultérieur, mais de point de vue écolo c’est pas mal.

Par contre, plus dur à voir, les conséquences indirectes de mes activités. Je pense entre autres au fonctionnement du net et de serveurs, d’immenses salles remplies d’ordinateurs qui chauffent comme des malades. Non seulement faut les alimenter mais en plus faut les refroidir du coup. Alors oui les recherches actuelles portent sur des composants informatiques supportant mieux la chaleur, et aussi sur l’utilisation de cette chaleur afin de chauffer les autres salles du bâtiment. Mais on est encore loin d’un réseau écologiquement satisfaisant.

Alors oui ça peut faire sourire quand je dis que je suis Vert alors que je craque facilement sur un gadget ou un truc tout beau tout neuf. Mais bon, on ne se refait pas. Je suis comme je suis. Et je ne suis certainement pas le seul dans mon cas. Je fais ce que je peux pour concilier ces deux aspects. Et si vous, cher visiteur, êtes dans le même cas, je vous invite à déposer vos bons plans dans les commentaires de cet article…

Décroissance…?

Je croyais arriver ainsi à la fin d’un petit billet… et voilà que je me rends compte que je lance la même argumentation que les décroissants… Eh oui, ceux-là même qui mettent en avant l’oxymore contenue dans cette expression qui m’est pourtant si chère : « développement durable ». Au final, une croissance infinie est-elle possible avec une planète finie aux ressources finies? Poser la question, c’est déjà y répondre. Et finalement mon questionnement de la compatibilité entre le geek qui achète et fait tourner la croissance d’un côté et l’avenir de nos ressources de l’autre, cela revient à remettre en cause certains idéaux qui me semblaient bien ancrés en moi. Je me vois mal devenir un vrai décroissant, rejeter tout gadget et me passer de mes petits trucs qui me connectent et autres. Mais en même temps, ne fais-je pas ainsi le jeu du « grand capital » et de ses pensées à très court terme?

5 réflexions sur « Geek et Vert : ma schizophrénie à moi »

  1. Bienvenue au club! Je me suis posé la même question avec mes achats de CD et je me suis promis d’essayer de réduire mon emprunte environnementale, notamment en espaçant le renouvellement de mes appareils électroniques et en réparant ce qui est réparable, même si ça coûte plus cher que d’acheter du neuf.

    Le problème est qu’il y a beaucoup de coûts cachés dans tout ce qu’on achète et que des solutions qui semblent écologiques ne le sont pas forcément (exemple: les voitures hybrides).

  2. Oui, c’est certain qu’il y encore beaucoup à faire au niveau des batteries de voitures électriques ou des panneaux photovoltaïques par exemple. La construction et le recyclage de ces éléments reste pas très vert. Mais tant que le lobbying et les grosses fortunes joueront dans la cour du pétrole, on n’avancera pas très vite. Un peu de financement valable en R&D dans ce domaine serait un gros gros plus. Ce qui permettra aussi de passer à une baisse des coûts de fabrication, une production en masse et une consommation plus grande de ces produits, donc plus de rentrées financières pour les entreprises. Mais il faut une vraie volonté là derrière, ce qui n’est pas encore le cas.

  3. La prise de conscience…c’est le premier pas vers le changement de comportement.
    Si tu as envie de changer de comportement…là…c’est toi qui choisit…

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