Sucker Punch

A y est, j’ai été voit Sucker Punch, le nouveau Zack Snyder. Je vous avais déjà pompé l’air il y a quelques temps avec la bande-annonce qui déchirait bien. Et bien la bande-annonce ne mentait pas. Sucker Punch est un gros trip geek, une claque visuelle et sonore avec un scénario pas prise de tête.

Le film raconte l’histoire d’une jeune fille à la vie compliquée qui pète une durite et se voit enfermée dans un hôpital psychiatrique avec comme seule perspective d’avenir une lobotomie. Elle n’a que quelques jours. Très vite, elle va plonger dans un monde onirique qui lui permettra de percevoir sa sordide réalité d’une autre manière (mais pas tellement moins sordide). Dans une espèce de cabaret fantasmé, elle rencontre d’autres patientes et ensemble elles vont mettre au point un plan d’évasion. Ce plan passe par le rêve dans des mondes différents, fantastiques et fantasmagoriques, qui accumulent clichés et imagerie geeks. Nos héroïnes super sexys vont se retrouver tour à tour entourées de dragons, orcs, méchas, nazis morts-vivants, robots futuristes, et autre délires. Par son choix du rêve, le film devient ainsi une excuse à cette accumulation de références à la culture geek. Parfaitement contemporain, Sucker Punch se place ainsi comme référence de l’imagerie de toute une génération.

Snyder revient encore une fois avec son goût de l’esthétique léchée et précise. Jusque dans les moindres détails, tout est étudié et choisi au millimètre. Un sens de l’image au poil de cul. On aime ou on n’aime pas. Mais il va loin dans son trip et ne lâche rien. Avec son habitude de l’accumulation de ralentis, que là aussi on aime ou pas, cela devient un vrai gros travail sur le résultat visuel. Des filtres partout, des CGI dans quasiment tous les plans, le film n’a tien de naturel et de simple. Il est d’une précision d’orfèvre. Snyder s’arrête d’ailleurs tellement sur certains détails que l’ensemble perd en lisibilité dans certaines scènes. De plus, il est tellement attaché à son imagerie qu’il en laisse parfois tomber la globalité du long-métrage. Après tout, il vient du clip vidéo et du coup sa réalisation est bien une série de scènes qui décoiffent mais dont le fil rouge est un peu laissé de côté. Pour comparer à un autre film aux niveaux de rêve multiples, à savoir le très bon Inception de Nolan, on n’a pas ici ce jeu, cet aller-retour entre toutes les couches, avec implications de l’une sur l’autre. Il faut attendre quasiment la fin pour revenir à la réalité.

D’ailleurs, en parlant de la fin justement… Le « twist », la « révélation », le fameux choix de Babydoll, ben il n’a rien de surprenant. Il n’y a qu’elle qui ne l’a pas senti venir depuis sa première rencontre avec le vieux qui se la joue « Charlie et ses drôles de dames ». Je reste par contre intrigué par la toute dernière scène qui nous colle des références au kilomètres ; y’a un faux air de fin de Usual Suspects où tout ressort. Sauf qu’ici on ne sait pas d’où ça sort ni le rôle réel que cela joue.

Ah tiens je vous parle de l’oméga sans parler de l’alpha… La scène d’ouverture du film est absolument superbe. Sans dialogue, soutenue par une fabuleuse version de Sweet Dreams, elle pose le personnage principal en beauté. Et avec déjà tout cet esthétisme poussé à l’extrême qui va accompagner tout le film.

Ah oui y’a ce Sweet Dreams, certes. Mais toute la bande originale est une tuerie. Sucker Punch est une claque sonore avec des reprises/remix de standards tels que Where is my Mind des Pixies ou Army of Me de Björk (cette version est d’ailleurs vraiment énorme). Avec un son et des bruitages aussi léchés que l’image, le film envoie du bois plein les oreilles en plus de plein les mirettes.

Bref, avec ses défauts et son scénario parfois un peu léger, Sucker Punch reste une très très grosse claque ; qui mérite son visionnement sur grand écran. Un must pour geeks, du moment qu’on n’en attend pas plus que ce qui est annoncé, à savoir un gros trip entre clip, jeu vidéo et manga avec plein de références assumées. Snyder est un fanboy et un vrai geek de ma génération avec une culture qui me parle. Et c’est bon!

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