Intentions de vote pour le 4 septembre 2011

Et voilà, sous peu les électrices et électeurs vaudois(e)s vont recevoir dans leurs boîtes aux lettres le matériel de vote pour une nouvelle série de sujets. Dont certains qui me tiennent particulièrement à cœur. J’ai déjà mon idée de faite sur ces sujets et je pense qu’ils méritent d’être discutés afin de s’en faire une bonne opinion. Donc en ce mois de septembre nous parlerons d’étrangers, d’école et de système électoral. Trois enjeux variés mais qui devraient, je l’espère, attirer l’attention. Je me permets de donner ici mon opinion…

 

Initiative populaire « Vivre et voter ici »

Depuis 2003, les étrangers disposent sur le canton de Vaud du droit de vote et d’éligibilité au niveau communal ; pour autant qu’ils soient au bénéfice d’une autorisation de séjour en Suisse depuis dix ans au moins et domiciliés dans le Canton depuis trois ans au moins. Ce droit permet à des personnes faisant partie intégrante de la société d’avoir leur mot à dire et de s’impliquer davantage. L’initiative populaire « Vivre et voter ici » propose d’étendre ce droit de vote et d’éligibilité au niveau cantonal. Il me semble juste normal d’accorder cette possibilité à des gens qui font fonctionner notre société. Tant de personnes impliquées, connaissant souvent tout aussi bien notre société que de « bons Suisses », et qui se sentiraient ainsi gratifiées par ceci. Un réel plus dans l’intégration des communautés étrangères. Un excellent moyen d’améliorer le vivre ensemble et de rapprocher les gens.

Tout ne peut pas se régler avec la naturalisation. Car oui les opposants à l’initiative n’ont de cesse de rappeler qu’un étranger peut demander à être naturalisé. Cette démarche est cependant très difficile selon le pays d’origine et peut entraîner des conséquences fâcheuses. Quand à l’argument prétendant que ce texte a un simple but électoral gauchisant, c’est ridicule. Les étrangers votent aussi à droite. Et puis si l’extrême-droite était plus sympathique avec les étrangers, peut-être s’en mettrait-elle moins à dos?

Afin de ne pas déraciner les étrangers tout en leur permettant une intégration la meilleure possible, ce droit de vote et d’éligibilité est parfait. Je connais de nombreuses personnes heureuses de l’avoir au niveau communal. Et son élargissement au niveau cantonal serait réellement une bonne chose. Je vais donc voter un « oui » franc à cette initiative et je ne peux que vous engager à faire de même.

Initiative populaire « Ecole 2010 » et contre-projet LEO

Ah l’école! vaste sujet toujours très complexe et jouant la corde sensible de l’éducation de nos enfants. Chacune et chacun a sa conception de l’école, de son rôle, de ce qu’elle doit apporter. Difficile de trouver à mettre les gens d’accord à ce sujet. Depuis la mise en route d’EVM, les critiques ont fusé dans tous les sens. Le lancement de l’initiative populaire « Ecole 2010 » a relancé la machine et le gouvernement et le parlement y opposent leur contre-projet avec la révision de la LEO (Loi sur l’Enseignement Obligatoire). Pour ma part, aucun de ces projets ne répond solidement à ce que l’avenir de l’école demande…

On a d’une part l’initiative « Ecole 2010 »… Qu’est-ce que l’on y retrouve? Et bien un retour à une pédagogie passée et plus adaptée aux besoins actuels. Les élèves en situations difficiles et les cas particuliers seraient exclus dans des classes séparées, et donc leur différence stigmatisée et accentuée, avec un retour probablement difficile dans un système standard par la suite. Les filière seraient bien davantage cloisonnées et les raccords en cours de cursus très difficiles, alors que l’on peut très bien se découvrir un esprit scolaire en cours de parcours. Ecole 2010 veut apporter un enseignement frontal, non pas participatif, alors que l’intégration de l’élève et sa motivation passe par une participation. Pour l’égalité des chances, pour la cohésion sociale, pour ne pas revenir sur certains acquis positifs, je voterai « non » à cette initiative.

De l’autre côté, le projet de réforme de la LEO. Celle-ci part de quelques bonnes idées de base mais sans mettre en place les moyens de les réaliser correctement. On supprimerait les trois filières actuelles pour n’en faire que deux : une plutôt orientée professionnelle et formation pratique, et une plus scolaire ouvrant les portes des hautes études, tout en gardant des possibilités de passage de l’une à l’autre bien entendu. Avec l’école enfantine obligatoire, on ajoute deux années de programme à la scolarité, ce qui permet de combler certains manques horaires dans des matières pour des bases. On cherche à intégrer au maximum les divers types d’élèves. Oui mais voilà, on ne permet pas de le faire correctement. Hétérogénéiser davantage les classes, c’est demander aux enseignants de faire davantage de différenciation, de modifier leur enseignements afin de toucher tout le monde. Cela est déjà difficile en l’état, donc sans diminuer les effectifs, ceci sera purement contre-productif. Pas de différenciation, donc travailler à un même rythme : celui des plus rapides tout en sachant que l’on perd les autres? Celui de ceux qui ont plus de peine, tout en sachant que les bons vont s’ennuyer et décrocher? Un juste milieu qui ne satisfera personne? Et en plus on coupe dans les frais de personnel en primairisant l’enseignement. Plus de détails là-dessus dans un précédent billet. Au final, cette réforme telle que présentée ne sert à rien et je voterai « non » aussi.

Initiative parlementaire sur l’élection des conseils communaux

Troisième et dernier sujet proposé au vote des vaudoises et vaudois en septembre, une révision du fonctionnement des élections communales. Cette initiative parlementaire demande à contraindre les communes de plus de 3’000 habitants à élire leurs conseils communaux au scrutin de listes à la proportionnelle. A l’heure actuelle, de nombreuses communes de taille moyenne ne le font qu’avec une liste d’entente sans séparation des partis. De fait, le pouvoir reste entre les mains des mêmes édiles et personnalités qui comptent de nombreux appuis, ceci sans permettre de réelle percée de groupes plus petits. Et au vu des traditions vaudoises, c’est bien entendu le parti radical qui est le grand vainqueur de cette situation. En forçant le scrutin à la proportionnelle avec des listes, on permettra à des groupes moins bien établis de se faire voir et de gagner ainsi des sièges au sein des instances communales. De plus, ce système permettra aux divers candidats de se donner une meilleure visibilité auprès de la population. Je vais donc voter « oui » à cette initiative.

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