Quelques mots sur la finance (et ce que j’en comprends)

Bon ben moi je ne suis pas économiste, je ne suis pas financier, ce n’est vraiment pas mon domaine de prédilection. Et pourtant, plus le temps passe, plus je me dis que je devrais m’y mettre un peu. Parce que quand je vois l’impact sur notre vie de tous les jours, l’importance que cette discipline a pris, et bien cela devient nécessaire pour comprendre notre monde. Parce que finalement, aujourd’hui, seule la finance semble décider. Et pour moi il y a là un truc qui cloche. La finance, pour ce que j’en ai compris, c’est le purement immatériel, c’est jongler avec du virtuel, c’est une pure course au profit pour le seul profit (et quand je dis profit, c’est bien un profit purement monétaire, pas question de biens matériels tangibles, encore moins de profit social ou de bien-être). Alors oui je ne comprends pas. Comment a-t-on pu laisser aller notre monde à se retrouver guidé dans cette direction? C’est complètement irrationnel. Ne sommes-nous pas des êtres humains? L’humain ne devrait-il donc pas être au centre de nos préoccupations?

Alors je me suis penché sur quelques articles de-ci de-là sur le web, genre la finance pour les nuls et autres trucs. Par exemple sur Marianne, Pour tout comprendre des crédits toxiques. Je l’ai lu, Je me suis dit que j’allais comprendre comment on en arrivait là. Et bien non. Enfin si, dans un sens, j’ai plus ou moins capté le fonctionnement de cette machine. Mais je ne comprends pas. Quel intérêt à se jeter là-dedans? Finalement, les financiers qui gouvernent notre monde ne semblent être que d’obscurs manipulateurs de chiffres se tenant très éloignés des conséquences de leurs actions et n’en ayant souvent même pas conscience. Un geste, une parole, et ce peuvent être des centaines de personnes sans emploi. Un coup de fil et on ruine des milliers de petits épargnants. Bon, j’exagère peut-être un peu, ce sera plutôt trois coups de fil. On en vient à manipuler du risque et du chiffre sans réaliser que l’impact sur le monde réel est énorme. Et là paf, je tombe sur cet article au titre assez provocateur il est vrai : Les traders, pires que des psychopathes. Comme quoi justement cette distance par rapport aux rapports humains standards, cette absence d’empathie, ce mépris pour la souffrance des autres, tout cela serait symptomatique et aux traders et aux psychopathes. Je cherche d’ailleurs l’étude dont il est question dans l’article afin de la décortiquer un peu plus. Mais le raisonnement m’interpelle. Sans faire des traders des psychopathes, on peut fort bien les imaginer avec des réactions communes. Ca fait froid dans le dos d’imaginer notre monde aux mains de telles personnes.

De là la question suivante. Par quelle légitimité laisse-t-on les rênes de notre société à ces gens? Comment peut-on laisser des entreprises de notation décider de l’avenir du monde? La légitimité du pouvoir doit être la plus démocratique et revenir aux élus. Pourquoi donc nos élus sont-ils toujours frivoles et laissent faire? Finalement on agit pour satisfaire « le Marché ». Si « le Marché » a peur, il faut le rassurer (comme un enfant roi qui jouerait au tyran avec ses parents en demandant une attention constante). Si « le Marché » n’aime pas telle entreprise, elle doit fermer des succursales, fermer des postes de travail, même si ses bénéfices sont confortables (comme une femme manipulatrice demandant sans cesse de nouveaux cadeaux à l’homme qui la courtise en lui laissant entrevoir une chance de conclure qu’il n’aura jamais). Mais qui est ce « Marché »? Tout le monde et personne, semble-t-il. On ne peut blâmer personne des soubresauts du Marché. Mais tout le monde en est, producteur ou consommateur. Le « marché » n’a aucune morale, le « Marché » ne pense pas aux conséquences humaines néfastes, le « Marché » ne sert qu’à créer plus de profits. Est-ce là la société que nous voulons? Cela fait longtemps que je pense que non. Et dans ce contexte le magnifique mouvement « Occupy Wall Street » (et ses héritiers dans diverses villes) s’avère parfaitement emblématique de cette immense majorité de la population qui ne se sent pas représentée par des décideurs inféodés au « Marché ». Dressons la finance, rendons-la docile. Il faut la mettre au service de l’Homme, et pas l’inverse. Tout comme dans cet article, Placer la finance sous contrôle démocratique, qui nous rappelle que, oui, l’Etat peut reprendre la main sur les institutions financières. Quand ça les arrange, elles sont bien contentes de voir les deniers publics investis pour sauver leurs fesses. Ce qui ne les empêche pas pour le moment de reprendre tous leurs travers qui ont mené à la crise dès que l’orage est passé ; ce qui ne les empêche pas de s’offusquer telles des vierges effarouchées dès que l’on veut les contrôler un peu plus.

Je sais que je donne l’impression d’avoir une vision très noire de la finance. mais honnêtement, je n’ai pas d’exemple en tête où ce système se serait avéré avantageux pour l’Humain. Alors si vous avez des contre-exemples ou des aspects positifs à me donner, l’espace de commentaires ci-dessous est là pour ça.

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