Takenoko

Je viens de vous parler de Dojo, et hop me voilà de retour avec du Antoine Bauza en Orient. Et en plus, c’est toujours du jeu familial, bien qu’un peu plus ardu et plus long que le précédent. Il s’agit de Takenoko, un jeu qui me faisait de l’œil depuis les premiers visuels que j’en avais vu et depuis les premières explications lues ici et là sur le web. Dans le contexte de ce jeu, l’Empereur de Chine a offert à son homologue du Japon un panda géant. Et comme cet abruti de panda ne mange qu’un seul aliment (qu’il digère très mal soit dit en passant), on va devoir l’héberger dans une bambouseraie. Cette bambouseraie sera laissée aux petits soins d’un jardinier (désespéré de voir débarquer la grosse boule de poils) et constituée de parcelles de différentes couleurs. D’un côté on a donc l’Empereur qui veut une jolie bambouseraie avec certains assemblages de couleurs, de l’autre un jardinier qui veut faire pousser ses plantes au mieux, et de l’autre encore un panda qui s’en va goulument grignoter tout ce qui passera à portée de patte. Et autour de la table 2 à 4 joueurs qui vont tenter de gagner un maximum de points en remplissant divers objectifs.

Avant même l’ouverture de la boîte on est dans l’ambiance avec un habillage superbe, très joli, coloré mais sans que ça pique les yeux, et un panda super kawai. A l’ouverture de la boîte, tout va encore plus loin. Panda et jardinier sont représentés par deux petits figurines pré-peintes de très belle facture. Les parcelles hexagonales sont joliment illustrées. Les bambous à faire pousser et à manger sont représentés par de petits bouts de bois encastrables à la forme de bambou, très bien faits. On ajoute quelques jetons, de petits bâtons bleus pour simuler les irrigations, et quelques derniers éléments, et hop, on a un très beau jeu au matériel pratique et agréable. Une franche réussite à ce niveau. Oui mais un jeu ce n’est pas que du matériel (je vous renvoie à Piratologie, par exemple, qui a un très beau matos mais s’avère catastrophique ludiquement parlant). Alors de quoi qu’est-ce que l’on fait dans Takenoko?

Chaque joueur va tirer un objectif de chaque type, et les garder secrets. Il pourra en reprendre pendant le jeu. A tout moment, lorsqu’un objectif est réalisé, on le retourne face visible. Le premier à 8 objectifs réalisés va prendre la carte Empereur (ce dernier venant visiter la bambouseraie) qui lui donne un bonus de 2 points : on fait un dernier tour de table, et on compte les points indiqués sur les objectifs retournés par chaque joueur. Il y a trois types d’objectifs :

  • les objectifs pandas indiquent quels types de bambous et en quel quantité le panda doit avoir mangé ;
  • les objectifs de jardinier indiquent certaines combinaisons de pousses que la bambouseraie doit avoir ;
  • les objectifs de parcelles indiquent des agencements de tuiles de couleur que la bambouseraie doit proposer.

A noter que l’on joue en commun, qu’il y a une bambouseraie, un jardinier et un panda, et que les joueurs vont s’affronter sur cette base commune. On met sur la table la tuile centrale de l’étang qui servira à irriguer les autres parcelles, et on place dessus jardinier et panda.

A son tour, un joueur va choisir deux actions dans un panel de 5 possibles et les résoudre avant de passer la main à son voisin, et ainsi de suite. Les actions possibles sont les suivantes :

  • Ajouter une parcelle. Le joueur prend trois parcelles sur la pioche (faces cachées), en choisit une et replace les 2 autres sous la pioche. Il place ensuite sur le plateau celle qu’il a conservé, face visible. Elle doit toucher l’étang ou au moins deux autres parcelles. Si elle est irriguée (elle touche l’étang ou une irrigation), le bambou de la couleur de la tuile y pousse d’une section de haut.
  • Prendre une irrigation. Le joueur prend un petit bâton bleu qui peut (immédiatement ou à un autre tour) être placé sur le plateau pour amener de l’eau de l’étang à des tuiles plus éloignées.
  • Déplacer le jardinier. Il se déplace en ligne droite uniquement, mais du nombre de cases qu’il désire. Là où il s’arrête, le bambou pousse d’une section, ainsi que sur toute case contigue de même couleur.
  • Déplacer le panda. Il suit les mêmes règles de déplacement que le jardinier, mais lui va croquer une section de bambou sur la case où il s’arrête. Cette section rejoindra la plateau personnel du joueur.
  • Prendre un objectif. Le joueur choisit le type d’objectif qu’il récupère.

On s’aperçoit très vite que l’on aimerait en faire bien plus par tour, que l’on ne peut jamais faire tout ce que l’on veut (et je lisais récemment dans un très bon article sur la création de jeux que ce dosage de la rareté aidait très souvent à faire les bons jeux). Bref, il va s’agir d’optimiser tout cela, en sachant qu’entre nos tours les autres joueurs vont intervenir et donc placer des tuiles ou bouger l’une des figurines. Du coup, les amateurs de contrôle total et de pure stratégie et autres hardcore gamers pointilleux n’y trouveront certainement pas leur compte (ça tombe bien, le jeu se veut familial).

A partir du deuxième tour, une fois que les joueurs se sont un peu chauffés, on fait intervenir le dé de météo que chacun va lancer avant de faire ses deux actions. En fonction de la météo, une petite subtilité arrivera comme la possibilité de faire une action de plus, de faire deux fois la même, de déplacer le panda n’importe où, etc. Petite dose de hasard qui pimente les parties.

On notera encore les aménagements, de petits plus qui existent sur certaines tuiles mais que l’on peut aussi amasser puis déposer où on le souhaite. L’enclos qui protège le bambou et empêche le panda de le manger. La source qui rend une parcelle irriguée même si aucun canal n’y vient. Ou l’engrais qui fait pousser le bambou deux fois plus vite.

Le jeu s’assimile très vite et est accessible. Il est fun, beau et agréable. On peut s’amuser un bon moment avec et chercher des tactiques et des coups fourrés (en sabotant les objectifs que l’on suppose être chez ses adversaires). Les possibilités sont assez variées. Un vrai bon jeu familial, enfants et parents pouvant se retrouver autour de la table pour le plus grand plaisir de tous. Vous l’aurez compris, je suis fan!


Site de l’éditeur

Fiche Tric Trac

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