The Amazing Spiderman

On pourrait blablater des plombes sur les raisons valables ou pas des reboots en cinéma, des licences qu’il faut absolument rentabiliser, y compris quand réalisateur et acteur ne sont plus de la partie. Mais là n’est pas le but. On va juste parler de ce reboot-ci, celui de Spiderman. Sam Raimi nous avait fait trois films certes sympathiques (surtout le premier) mais pas non plus transcendants. Faut dire qu’avec des Watchmen, Avengers ou les Batman de Nolan par exemple, on devient difficiles sur ce que l’on attend de films de super-héros. Et ce Amazing Spiderman n’est pas au niveau de ces exemples. Pas que ce soit un mauvais film, c’est un très bon divertissement, du blockbuster pop-corn fort sympathique avec des effets spéciaux qui envoient du bois et au final un résultat agréable. On en prend plein les yeux, on ne s’explose pas le crâne avec un scénario trop complexe, on a de très bons plans, des scènes d’actions solides, du teenage-movie pour attirer le public, de l’amourette avec du dilemme pour tirer les larmes des cœurs sensibles, un peu de skate pour faire djeunz, de l’humour, bref tout ce qu’il faut pour que la sauce prenne et que le film soit un succès. Il faut dire que le réalisateur Marc Webb en est à son premier gros blockbuster, provenant du monde du clip vidéo ; et cette origine se ressent au-travers justement de l’aspect djeunz et nerveux du film.

L’intrigue ne va pas chercher trop loin. Et ressemble même furieusement à celle du premier de Sam Raimi. On a un scientifique super au taquet qui craque sous la pression et teste sur lui-même le produit qu’il fabrique parce que sinon on lui retire financement et contrat. Et hop il tourne mal et devient une sale bestiole que Spiderman va devoir se fritter tout en morflant salement ; le scientifique en question connaît Peter Parker en vrai, et il apprend la double-identité du héros, et en use donc méchamment. Et puis Parker est amoureux d’une fille qu’il ne doit pas rester avec elle sinon elle risque trop de morfler. Euh, ça fait un peu copier-coller, là, non?

Alors certes, Peter Parker fait moins nerd ici, il est plus cool, il skate, et même s’il se fait emmerder, il n’est pas un looser de service. Il est assez crédible aussi à la découverte de ses pouvoirs puisqu’en tant que bon djeunz de service il va d’abord les utiliser pour le fun et se marrer (c’est super pour skater ou pour en mettre plein la gueule au basket, voir pour attirer une fille et lui rouler une pelle). Par contre, comme toujours, la mort de l’oncle Ben qui parle de responsabilité, ça change ce que Peter ressent au plus profond de lui-même. Alors oui, Peter est plus fun, le méchant est différent et gros lourd (plus fort mais moins vicieux que le Bouffon vert). Oui y’a aussi une volonté de rechercher un peu plus de profondeur dans le passé de Peter, de lier son père à tout cela, ainsi que la disparition de ses parents. Et la scène post-générique laisse augurer d’une suite plus fine avec plus de découvertes. J’espère. Parce que là ça reste un peu plat et surtout ça fait ultra-réchauffé.

On notera les prestations fort agréables d’une bonne partie des acteurs. Andrew Garfield pour commencer s’en sort très bien en Peter Parker, il arrive à bien jouer le personnage y compris dans ses phases de remises en question, de doute, de douleur, franchement c’est agréable. Martin Sheen et Sally Field sont très convaincants en oncle et tante. Et Denis Leary campe un très bon capitaine de police et père protecteur. La jolie Emma Stone fait certes craquer, mais elle est un fade au niveau du jeu d’actrice et ça manque d’un petit quelque chose. Rhys Ifans au contraire en fait  un peu trop en méchant de service qui est d’abord gentil au début.

Avec une musique bien posée, des scènes d’action lisibles, des plans énormes et de bons petits passages d’émotion, le film est globalement bon. Rien de transcendant et il ne restera pas comme un grand film, mais il réussit sa mission de blockbuster calibré et plaisant. Sans plus…

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