Noé est le titre d’un petit jeu fort sympathique de l’efficace et talentueux duo Cathala-Maublanc. Cette fois ils font dans le familial, mais familial tordu avec coups vicieux à la clé. Parce que Noé c’est accessible, pas compliqué, joli, pas cher, mignon tout plein, et que c’est plutôt vite joué. Annoncé dès 7 ans, pour des parties de 30 minutes. Le tout de 2 à 5 joueurs, mais franchement pas terrible à 2, le genre de jeu qui gagne à être joué à plus.

C’est un jeu de chez Bombyx et on retrouve donc les jolies petites boîtes en métal bosselé qui en jettent. Avec une très belle illustration dessus, même qu’il y a du panda donc c’est vendeur il paraît. Dedans, un petit plateau rond à assembler, quelques jetons en forme de larme, un jeton rond et des cartes. Et puis la règle bien sûr. Cartes illustrées par Xavier Colette qui pond là un très joli visuel trop mignon d’animaux craquants.

Dans ce jeu, on va devoir aider Noé à charger des animaux dans les arches à disposition afin de faire éviter le déluge aux animaux. C’est un jeu de défausse puisque à la fin de chaque manche on marquera un nombre de points égal au nombre de larmes apparaissant en tout sur nos cartes encore en main (de 0 à 5 pour le panda), le but étant d’en avoir le moins possible ; les larmes, parce que plus un animal en vaut, plus Dieu est triste qu’on l’abandonne à son triste sort.

Au début du jeu, on va donc assembler le plateau rond servant de piste de score et disposer autour de lui 5 cartes « arche » puis placer Noé au hasard sur l’une d’elle et mettre un animal au hasard de la pioche sur chacune. Chaque joueur va recevoir une main de cartes. A son tour, un jouer va poser une carte puis déplacer Noé ; il se débarasse donc d’une carte à chaque tour. Oui mais voilà il y a des règles de pose.

On doit poser sa carte sur l’arche où se trouve Noé. Chaque animal a un poids indiqué sur sa carte, en comptant qu’une arche ne peut pas contenir plus de 21 de poids en tout, et qu’elle ne partira que si elle atteint pile poil ce 21. Chaque animal est aussi masculin ou féminin ; sur une arche on peut mettre soit que des mâles, soit que des femelles, soit une alternance des deux. Et si avec tout ça, le jouer dont c’est le tour ne peut pas poser de carte, il récupère les animaux de l’arche en question dans sa main (c’est un jeu de défausse, donc récupérer des cartes, c’est mal). Ensuite le jouer déplace Noé. Selon qu’il a joué un mâle ou une femelle, il devra le déplacer sur une arche en face ou à côté de la sienne (évidemment avec l’intention d’ennuyer son voisin).

Si un joueur remplit une arche à 21 et qu’elle part, celui qui l’a finalisée peut offrir une ou plusieurs cartes (selon combine d’arches sont déjà parties) au(x) joueur(s) de son choix. Ajoutons encore que si on joue un animal de même espèce que celui posé juste avant dans l’arche, on peut rejouer. Quand un joueur a fini sa main, la manche s’arrête et on compte les larmes chez les autres.

Maintenant passons à l’étape suivante : certains animaux ont des capacités spéciales. L’escargot est hermaphrodite et on choisit si on le pose mâle ou femelle. La girafe voit de haut et permet de regarder la main d’un autre joueur. Le pic-vert, particulièrement stupide, s’en prend au bois de l’arche et diminue la capacité de celle-ci qui passe à 13. Le lion vous fait échanger une carte avec un autre joueur grâce à son autorité. Et l’âne, particulièrement buté, fait que Noé reste sur la même arche pour le joueur suivant.

La mécanique est donc simple, mais vous l’aurez compris il y a de nombreuses possibilités, en particulier dans les sales coups et les blocages pour les autres joueurs. On peut le jouer léger sans trop se prendre le chou ou alors réfléchir à ce que chacun a déjà joué, ce qu’il devrait li rester en main, chercher à ennuyer les adversaires, etc.

Bref, un petit jeu fort sympathique qui a beaucoup de choses pour lui. Pas un jeu de gros gamer, mais doté malgré tout d’un charme certain pour différents publics. Encore une réussite de deux auteurs prolifiques et doués.