Person of Interest – Saison 01

J’avais lu pas mal de choses sur Person of Interest, et tout cela avait éveillé ma curiosité. Alors je me suis lancé dans cette série, et j’en suis bien content. Person of Interest est une série créée par Jonathan Nolan (le frère de Christopher et co-scénariste de la plupart de ses films, soit pour moi une bonne référence) et produite par JJ Abrams (qui a certes ses défauts mais aussi pas mal de qualités). Déjà là on part sur de bonnes bases donc.

Cette série nous parle de John Reese, un ancien membre de l’armée, des forces spéciales, de la CIA, un homme de terrain super compétent mais qui, pour une raison inconnue, a disparu, est passé pour mort, n’existe plus ; il vit comme clochard jusqu’à ce que Harold Finch le trouve. Ce Finch est un milliardaire paranoïaque et cultivant le secret sur lui-même et son passé. Finch dispose également d’une machine lui permettant de prédire les actes criminels ; construite à la base pour déjouer les complots terroristes avant qu’ils ne se produisent, la machine sort aussi des crimes peu importants aux yeux des autorités (elle donne le numéro de sécurité sociale de personnes bientôt impliquées, sans distinguer si elles seront victimes ou coupables). Mais Finch a décidé d’agir pour stopper ces crimes. Et il engage notre Reese pour aller sur le terrain et agir en ce sens. Cette base à la buddy movie va nous emmener sur des épisodes classiques type « crime de la semaine ». Mais rapidement divers arcs narratifs vont se monter en parallèle, plus ou moins longs, plus ou moins solides : la relation entre les deux hommes, les flashbacks sur leurs passés respectifs pour soulever les nombreuses et lourdes zones d’ombre, la relation avec les autorités qui les poursuivent, la relation au crime organisé dans la ville, la machine et ceux qui veulent s’en emparer à d’autres fins, etc. Tout cela fait bien monter la sauce et nous propose un show plutôt prenant.

La série suit deux personnages principaux qui sont très bien foutus. Aucun des deux n’est tout noir ou tout blanc et chacun a ses zones d’ombre qui en font un être bien  particulier. Harold Finch est interprété par le très bon Michael Emerson (un habitué de JJ Abrams puisque c’était le fameux Benjamin Linus de Lost) ; il campe ce milliardaire excentrique et paranoïaque, visiblement handicapé (et donc avec tout un jeu sur les mouvements), dont l’aspect gentil et prêt à rendre service ne semble pas aller de soi ; le passé de Finch est tortueux, les feedbacks nous le montrent sans son handicap, avec des relations troubles ; un personnage très intéressant sur lequel on a vraiment envie d’en apprendre davantage. John Reese est lui à première vue nettement plus monolithique et moins intéressant, victime du syndrome Jack Bauer de l’agent surdoué qui maîtrise tellement le terrain que rien ne lui fait peur (c’est même un peu too much par moments) ; mais la plongée dans son passé au travers des flashbacks montre un homme plus trouble, plus complexe, plus sombre, qui a subi et fait subir bien des choses, et qui n’a pas ce côté de pur bons sentiments héroïques ; son interprète est Jim Caviezel qui a une grande classe et une attitude incroyable pour ce personnage, un style un peu à la Clooney (mâtiné du Bale dans la peau de Bruce Wayne) décontracté et aux répliques cinglantes. Dans les rôles secondaires, on a deux flics qui prennent une importance croissante au fur et à mesure de la saison, les détectives Carter et Fusco, tous deux aussi bien réussis, intéressants. La plupart des autres rôles sont aussi bien tenus, on a la manipulatrice Zoé, le sombre agent Snow, le cruel Elias, etc.

la qualité est aussi au rendez-vous dans la réalisation. On sent qu’il y a les moyens, les scènes d’action ne font vraiment pas cheap et on a de très belles prises de vue. L’ambiance générale est très bonne. On pourra regretter la résolution un peu trop rapide des intrigues « crime de la semaine », à la manière d’un CSI ou NCIS qui envoie une enquête en 45 minutes. Mais ce ne sont pas ces intrigues qui font l’intérêt de la série. Celle-ci repose bien plus sur ses arcs longs. Et là il y a de quoi faire, et matière à avoir de jolis trucs ; la fin de la saison 1 et son cliffhanger sont d’ailleurs un très bon tour donné à la série, amenant une certaine profondeur. On peut par contre craindre le syndrome « JJ Abrams – Lost » et sa capacité à pondre de bien belles pistes avec des idées qui semblent très bien, puis laisser la série dans l’incapacité de renouer tous les fils emmêlés ; ce serait dommage. Espérons donc que l’on verra des explications crédibles et des pistes solides pour répondre aux nombreuses questions que l’on se pose. A voir…

Cette série est vraiment bien. Bien foutue, bien filmée, avec de bons acteurs, bref de belles promesses pour la suite. La mise en jambes de la saison 1 nous laisse entrevoir un écheveau d’intrigues sympas, qui devra être concrétisé dans quelque chose qui tient la route. Alors que la deuxième saison est en cours, on sait que la série est renouvelée pour une troisième…

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