Sunshine

affiche-Sunshine-2005-3Quand Danny Boyle fait de la SF, ça donne évidemment quelque chose de bien. Il nous embarque en 2057, alors que le soleil se meurt. Il va s’éteindre, menaçant ainsi toute vie sur Terre. Bien décidée à se sauver les miches, l’Humanité réussit pour une fois à se bouger le cul et tous ensemble les pays vont envoyer une mission vers le soleil, Icarus, avec une bombe permettant théoriquement de redémarrer l’astre. Voilà 7 ans que l’on a perdu tout contact avec Icarus et la mission est un échec. Icarus 2 prend donc le relais, embarquant tout le stock de matières fissibles de la planète ainsi qu’un équipage de 8 astronautes, dont le créateur de la bombe. Ils n’ont pas droit à l’erreur. L’enfermement, la claustrophobie, la pression de la réussite, la vie cloitrée en petit groupe, tout va se combiner pour taper sur le ciboulot de nos 8 astronautes. Surtout lorsqu’ils vont capter un signal de la part d’Icarus 1. Et là ça va réellement partir en couille. On ne va pas s’étendre sur la plausibilité scientifique de l’extinction du soleil ou du voyage vers l’astre ou encore d’une bomber permettant de le relancer tel un défibrillateur XXL. Mais par contre c’est un film de qualité, prenant et tendu comme la corde d’un arc.

Sunshine offre toute une palette de scène, au départ très calmes, subtiles, dérivant légèrement puis de plus en plus vite, le rythme s’accélérant pour passer du contemplatif à une action soutenue dans la dernière partie digne d’un très bon survival (après tout, on a bien le gars derrière 28 jours plus tard ici). La progression est parfaitement maîtrisée. On a le temps de rentrer complètement dans la vie de l’équipage, dans leurs interrogations. Il y a cette expérience quasi mystique de l’observation du soleil ; jusqu’où peut-on en profiter, jusqu’où se mettre en danger pour en découvrir davantage? Il y a cette question essentielle de savoir si l’on doit sacrifier sa propre humanité pour maintenir le cap de la mission permettant de sauver la planète et ses habitants. Il y a la rivalité qui devient colère et hargne. Il y a le lien et l’obéissance à l’autorité. il y a la distinction entre une démocratie et le vote de tous ou bien le choix scientifique froid et argumenté d’une logique imparable. Il y a la question de savoir si l’on peut/veut contrer une volonté parfois manifestée comme divine, celle d’éteindre le soleil. De très nombreuses questions… et bien peu de réponses au final. C’est une part de ce qui fait la qualité du film, pas moralisateur, où chacun devra se faire son opinion.

Il y a aussi ces images, cette qualité de réalisation de très haut vol. Des plans magnifiques, des cadrages réussis. Les plans larges ou les observations de détail, tout est réussi. Le calme et l’action rapide. On sent une grande maîtrise du truc. Le film est de plus servi par une brochette d’acteurs de qualité qui en font aussi une réussite. je suis assez fan de Cillian Murphy, et sa prestation ici me convainc encore davantage. mais les autres ne sont pas en reste, par exemple Chris Evans, Michelle Yeoh, Rose Byrne, Cliff Curtis, ou Hiroyuki Sanada.

Sunshine est prenant. Un très bon film démontrant encore une fois s’il en était besoin que la SF sait se faire intelligente et de qualité (oui oui il y a toujours des gens pour ne la reléguer qu’à de la série B). On tient ici un très bon film qui mêle une réussite technique mais aussi un très bon propos et des thématiques réellement intéressantes. J’ai beaucoup aimé.

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