Dans les séries française on a « Joséphine ange gardien », « Navarro »; « Julie Lescaut » ou « Louis la Brocante », mais on a aussi des trucs bien, souvent moins largement diffusés mais qui méritent qu’on s’y attardent, eux. Parmi ces fictions il y a « Les Revenants », une série produite par Canal+ et basée sur un film éponyme que je n’ai pas vu.
Prenez une petite ville de montagne toute tranquille. Soudainement, des gens qui y vivaient y reviennent. Pas qu’ils étaient juste partis, ils étaient morts. Depuis six mois, 1 an, 5 ans, 40 ans, ils reviennent tous comme ils étaient au moment de leur disparition, sans souvenir d’avoir été morts entre deux. Ils reviennent avec leurs doutes, leurs questions, leurs sentiments, et se retrouvent confrontés à leurs proches, à un monde nouveau qui a changé et évolué sans eux.
La série ne fait pas dans le gore avec gros morts-vivants tombant en lambeaux, ces morts sont intacts. Elle ne fait pas non plus dans l’action à surdose où la ville se ferait dévaster par une armée de zombies. On joue sur la corde sensible ici, et de fort belle manière. Le centre de la série est la réaction des proches au retour de ces disparus. Et en retour la réaction des revenants aussi. Sans compter qu’ils ont une fâcheuse tendance à faire ressortir des placards tous les cadavres (au sens figuré cette fois), démontrant un véritable nœud de vipères dans cette paisible ville pas si tranquille que ça. Mensonges, cruauté, actes cachés, coucheries diverses, pas mal de choses vont remonter à la surface et chambouler la vie des habitants. Et c’est l’accumulation de tous ces petits trucs parfois très sordides, la rencontre de ces différentes histoires, qui va donner tout son sel à la série. Sur la fin de saison, on obtient même un aspect un peu plus sombre, plus « invasion », assez sympa.
Les Revenants, c’est une série douce, calme, basée sur son ambiance plutôt qu’une action virevoltante, on prend le temps de découvrir les personnages, leurs liens, leurs secrets. Le tout dans un contexte très bien posée, avec l’histoire de la ville (le barrage qui a cédé, etc). On baigne dans une ambiance sonore fabuleuse que l’on doit au très bon groupe Mogwai. Cette musique se lie à un esthétisme visuel très poussé, des cadrages très bien choisis, et le tout amène l’aspect pesant et lourd qui convient au fond. A noter que les acteurs sont eux aussi très bons et posent des personnages profonds, souvent complexes, ambigus. Ils donnent corps à cette population en proie au doute.
Par contre, spoiler inside, on n’apprend rien sur le pourquoi du comment du retour de ces gens. Mais alors que dalle. Ni sur leurs buts réels, même si la fin nous laisse imaginer 2-3 trucs. Ne vous attendez pas à de grandes révélations sur cet aspect. On peut espérer que la saison 2 nous amènera plus de matière à ce niveau-là, parce que on sent cette saison 1 comme une petite mise en bouche, une entrée en matière certes très intéressante mais qui laisse sur sa faim. J’espère que les auteurs vont pas se planter sur le coup, parce que je les attends au contour ; y’en a marre de ces séries pleines de belles promesses vides.
Une série vraiment sympa qui mérite que l’on s’y attarde. Un début très intéressant qui appelle une suite au niveau des attentes de cette première saison.