The Strain – Saison 01

the-strain-posterBon ben évidemment quand Guillermo del Torro s’attaque au mythe du vampire, on s’éloigne très vite de Twilight, et on dépoussière le tout pour obtenir un résultat bien particulier. Tirée de la trilogie de romans que le réalisateur a co-écrite avec le romancier Chuck Hogan, cette série revisite le vampire d’une manière très intéressante. On va suivre le Dr Ephraim Goodweather du CDC qui va avec son équipe investiguer un curieux avion arrivé à New-York de Berlin et dans lequel plus personne ne donne signe de vie. A l’intérieur, tout le monde est mort… ou presque. Alors que les quelques survivants sont pris en charge, on découvre qu’une véritable machination de grande ampleur a été mise en œuvre pour permettre à un objet particulier d’arriver à New-York par ce vol. L’épidémie commence. Goodweather, avec ses deux proches alliés du CDC, mais aussi au contact d’un vieux Juif préteur sur gage, d’un dératiseur russe et de quelques autres, vont constituer une équipe pour lutter contre ce mal que certains cherchent à cacher pour qu’il se propage au mieux. Tandis que les vampires arrivent à New-York, que la population est petit-à-petit transformée en monstres par une curieuse méthode de transmission, le groupe de héros va chercher à s’approcher du Maître…

Del Toro a coécrit les bouquins et le premier épisode avec Hogan ; il a aussi réalisé ce pilote. Et il est derrière à la production avec son collègue romancier. La série porte sa patte, en particulier dans son aspect « je créé des monstres et des créatures fascinantes ». parce qu’il faut bien dire que le vampire de The Strain n’est ni la beauté romantique à faire se pâmer les demoiselles version Stoker, ni le neuneu transformé en boule à facettes version Midnight. ici le vampire est une créature malade, un être humain transformé suite à la transmission d’un ver et qui devient monstrueux, presque zombiesque (sauf pour certains balaises qui gardent intelligence et clarté d’esprit). Le vampire agit ici par instinct et besoin de se nourrir (et pas juste avec ses petits crocs plantés dans le cou, c’est trop soft). On a ici affaire à des monstres assoiffés de sang sans le côté romantique, sans la malédiction qui pouvait nous faire les prendre en pitié. Moches, produisant des sons affreux, incapables de se contrôler, forts, rapides, ils restent soumis à quelques règles immuables (sensibilité au soleil, à l’argent, efficacité de la décapitation, etc.).

La série évolue dans une ambiance sombre, glauque, dure, violente. Les images sont fortes, le tout est très visuel, très esthétique, on sent la patte Del Torro même s’il n’a réalisé que le pilote. Beaucoup de noirceur, parce que les vampires évoluent la nuit certes mais aussi parce que cela représente bien cette menace tellement puissante, tellement énorme, que le désespoir ne peut que teinter toute l’aventure. Et en ce sens la fin de saison est vraiment dans le ton, même si elle m’a laissé sur ma faim ; je m’attendais à un cliffhanger frustrant mais j’aurais aimé quelque chose de plus marquant, de plus grand pour le final. Avec des acteurs qui s’en sortent plutôt bien, même si parfois ils font un peu vus et revus (pourquoi vouloir tant copier le style Waltz d’Inglorious Bastards quand on fait un officier nazi?) ; en fait oui les personnages sont assez classiques, des archétypes assez monolithiques quand même. Notre groupe comprend le chevalier héros au grand cœur dont le voyage initiatique interne le mènera à être prêt à tout, il y a la gentille prêtresse guérisseuse  médecin, le vieux magicien sage qui sait des choses, le guerrier bourrin en armure avec ses gros bras et ses armes, l’intello de service maîtrisant la technologie… Bref, une bande très classique mais qui fait que ça marche aussi, on peut les identifier facilement. Et même s’il y a des tentatives pour leur donner de la profondeur (la mère de Nora, la vie de famille d’Eph,…) on reste sur du simple à ce niveau-là. De même pour l’intrigue qui n’est pas d’une complexité abracadabrantesque et se laisse lire facilement. La série repose essentiellement sur son ambiance, sonore, visuelle, sur les frissons et les surprises, sur le suspens et la tension. Et ça marche. J’ai passé de très bons moments malgré quelques passages un chouilla longuets. The Strain est une très bonne série qui dépoussière le mythe du vampire (en l’acoquinant un peu aux zombies quand même) en posant une mythologie toute particulière. Ca me donne envie de lire les bouquins d’ailleurs. Vivement la suite.

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