Rue Farfadet

livre-rue-farfadetUne jolie couverture. Une quatrième de couverture très intéressante. Il n’en fallait pas plus pour que je craque et achète ce bouquin de Raphaël Albert. De la fantasy urbaine, du steampunk, une ambiance de polar, pile poil ce qui ressemble à ma came donc (ou à une de mes cames plutôt). On suit ici, à la première personne, les aventures de Sylvo Sylvain, elfe de son état, immigré dans la grande cité de Panam où il est devenu détective privé. Avec son ami Pixel (petite créature volante), il enquête sur les coucheries diverses. Jusqu’à ce jour où une enquête tout ce qu’il y a de plus minable va le mener au plus profond d’un terrible complot ourdi par de sinistres malfaiteurs. Sylvo évolue donc dans ce Paris revisité à la sauve fantasy (elfes, nains, trolls, magiciens, centaures, sorts, etc.) et steampunk (voitures, dirigeables, flingues, etc.) mais qui garde de nombreux éléments du vrai Paris, comme le fait d’être traversé par un fleuve, la Veine. Au programme, des magistrats pourris, des flics hargneux, des malfrats méchants, une femme fatale, des révélations, un journaliste, un peu d’action. De quoi se divertir un moment.

Oui, juste se divertir. Et juste un moment. Parce que au final j’ai été déçu. Peut-être que j’avais de trop grandes attentes. En tout cas, heureusement que le roman est court.

La langue déjà… On sent que l’auteur se donne la peine de creuser, de fouiller, de trouver un vocabulaire riche. Mais il se perd dès lors parfois dans l’utilisation de termes mal choisis, dans des phrases biscornues, dans des alignées de mots trop recherchés. On navigue trop entre différents niveaux de langage malgré tout. Et puis, même si personne n’est à l’abri des coquilles, il y en a quelques unes qui m’ont fait un peu saigner des yeux quand même. Mais bon, cela pourrait passer si le fonds était vraiment prenant.

Malheureusement l’intrigue en elle-même reste assez plate. Convenue. Sans réelle surprise. Et je n’ai jamais été suffisamment attaché aux personnages pour vibrer avec eux. On voit venir beaucoup de choses grosses comme des camions sur une petite route de montagne.

Et puis j’avoue avoir été surtout rebuté par le « too much » de la comparaison Panam-Paris, évidente depuis le début et qui aurait gagné à rester effleurée par touches au lieu d’insister aussi lourdement dessus. Parce qu’on a quand même le magazine Panam Match, la rue Frivoli, le couturier Rico Cabane, le journal le Panaméen, la jolie  Amélie Cheval à l’épicerie, la foire du troll, et j’en passe. Euh, c’est lourd là. Surtout quand on ajoute d’autres jeux de mots comme le journaliste Jacques Londres, le culte de Djizu, etc. C’aurait voulu être une parodie, OK je dis pas non ; mais là c’est pas le cas. Tout cela a bien douché mon enthousiasme, m’empêchant de rentrer dedans comme je l’aurais aimé.

Et pourtant il y avait de quoi faire, avec quelques bonnes idées (et en plus un rôliste comme auteur). Comme dit plus haut, ce mélange de fantasy urbaine, steampunk et polar avait tout pour me plaire. Mais il y a trop d’éléments qui ne m’ont pas fait tripper du tout. Ou alors je suis passé à côté de quelque chose, parce que j’en vois plusieurs critiques assez enthousiastes sur le web.

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