Le Petit Prince

affiche-def-du-filmAttention billet bi-classé ludico-cinématographique. En effet, après avoir été voir le film Le Petit Prince avec les loulous, nous avons tâté du jeu de société (le nouveau qui vient de sortir). Et franchement c’est du bon. Les deux.

Bon, commençons par le film, cette nouvelle adaptation du Petit Prince singée Mark Osborne (co-réalisateur de Kung Fu Panda quand même, c’est pas rien). Ici on va suivre les aventures d’une jeune fille entre l’enfance et l’adolescence accrochée à une mère stricte pour qui seul compte le travail. Cette mère a un avenir tout tracé pour sa fille afin d’en faire la meilleure des meilleures dans la meilleure école. Tout est centré sur la productivité, la croissance, et le résultat pécuniaire, dans une société carrée, grise, triste et monotone. En déménageant, cette famille monoparentale va se retrouver voisine du seul hurluberlu de ce monde, un vieil homme fantasque à la maison de travers, au jardin foisonnant, qui a un avion dans son arrière-cour, et chez qui tout est ou va plus ou moins de travers, mais dans le bon sens du terme, poétique, décalé, artistique. Bien entendu, la petite fille va découvrir au travers de cet homme le monde des rêves, des passions, de la poésie. Cet aviateur s’avère être une version fantasmée de Saint-Exupéry qui va ainsi transmettre à la petite fille son histoire du Petit Prince. Les deux histoires vont s’entremêler en jouant sur deux méthodes d’animation et sur des tonalités différentes, pour se rejoindre au final.

Le film est beau, prenant, plein d’une émotion très forte. On retrouve finalement le message du Petit Prince dans le message du film avec un fond porté par une forme parfaitement adaptée. La poésie et l’émotion magique qui se dégage du texte d’origine se retrouvent dans le film qui devient une sorte de version moderne du conte, un hommage, une démonstration de l’intemporalité de ce livre qui s’avère toujours aussi juste dans notre société contemporaine. Les deux techniques d’animation (synthèse sur ordinateur et image par image) sont maîtrisées et permettent de donner le ton, de bien séparer aussi les deux mondes (utile pour les plus jeunes spectateurs). Il y a pas mal de clichés (entre autres les personnages mais aussi certaines situations ou lieux), de trucs attendus, mais tout est formidablement traité avec un sens artistique très fort. C’est une véritable réussite, un vrai moment de poésie, une ode à l’imaginaire, une bouffée de fraîcheur bienvenue, un vrai moment hors du temps. Une bien belle réussite.

tumblr_nu9e4xsEFC1sfwcsio1_1280Et puis il y a le jeu. En 2013, pour les septante ans du livre, Bruno Cathala et Antoine Bauza avaient créé un jeu basé sur cette histoire, et avaient frappé fort avec un vrai petit bijou ludique que j’aime beaucoup (j’avais donné mon avis à l’époque sur le site de la ludo). Les mêmes auteurs reconnus se sont penchés sur un nouveau jeu tiré cette fois du film (toujours chez le même éditeur, les Ludonautes). La demande éditoriale était claire : faire un jeu plus accessible, destiné à de plus jeunes personnes (bien que le 1er ne soit pas particulièrement ardu). C’est ainsi qu’est né Le Petit Prince : Voyage vers les étoiles. On a ici un jeu de parcours où les joueurs font la course avec leur avion vers la planète du Petit Prince en tentant de récupérer un maximum d’étoiles. La progression se fait en jouant une carte de sa main et en avançant d’au maximum le nombre de nuages qui figure sur cette carte. Si l’on s’arrête sur un nuage où se trouve un autre avion, on va lui voler une carte et lui en donner une de notre main en échange. S’il n’y a personne sur le nuage, on applique son effet ; cela peut être de récupérer des étoiles, de piocher un jeton avec un effet aléatoire, de ramasser des cartes supplémentaires (parce que on n’en a pas assez pour parvenir en fin de parcours). Le jeu est beau, simple, super accessible, parfaitement dans le ton avec les illustrations tirées directement du film. Bref, on plonge toujours dans le même univers et les gamins adorent cette possibilité. Le jeu est assez simple, et les vrais gros gamers vont sans doute vite en faire le tour ; on peut réfléchir à quelques choix et subtilités mais rien de vraiment transcendant pour des joueurs exigeants. Reste qu’il constitue un très bon jeu familial, grand public, et qui profite de la couverture médiatique du film pour peut-être amener les gens à découvrir d’autres jeux que le Monopoly/Cluedo.

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