Oculus

oculus-poster1On est en 2002, on voit une maison à l’ambiance sombre et quelqu’un qui tire sur quelqu’un d’autre. Dix ans plus tard, Tim Russell sort de l’hôpital psychiatrique, ayant enfin fait la part des choses sur le rôle qu’il a joué dans la mort de ses parents. Il est accueilli par sa sœur Kaylie. Celle-ci est persuadée qu’un miroir acquis par leur père est la cause de tous les terribles maux qui ont semé l’horreur et la mort dans leur famille. Kaylie a réussi à mettre la main sur le miroir et va entraîner Tim dans un plan manigancé pour prouver l’aspect démoniaque du miroir et ainsi innocenter son frère tout en détruisant cet objet. Le film va naviguer entre les deux périodes, de manière subtile et tendue, pour nous faire suivre Kaylie et Tim au plus profond de leur cauchemar.

Juste au passage avant d’en parler davantage, je vais encore me permettre une pique envers les traducteurs français… pourquoi prendre un film dont la VO s’intitule « Oculus » et l’appeler « The Mirror » en français? WTF??? Bon voilà c’est dit, passons à la suite.

Le début d’Oculus est assez lent, tranquille, et pesamment classique. Le gamin accusé d’avoir tué son père, des parents pas nets, une sœur qui l’accueille, et une volonté de dénouer tout cela qui serait mêlé à un objet maléfique. On sent venir le truc de maison hantée classique. Et l’intro prend le temps de bien poser le truc, avec une longue description du plan de Kaylie qui ne veut pas juste détruire le miroir mais enregistrer des preuves de sa nature diabolique (plan un peu débile alors qu’elle connaît les pouvoirs du miroir et sait que tout risque de partir en sucette, mais bon sans ça pas de film si elle détruisait le miroir tout de suite). Mais par contre, par la suite, l’ambiance se met vraiment bien en place, avec des allers-retours entre les deux époques, et à chaque fois en parallèle une descente aux enfers. Folie pure? Pouvoirs diaboliques réels? Hantise? Pétage de durite? Hallucinations? Possession? Difficile de savoir, jusqu’au bout, si l’on est ou pas dans le fantastique ou juste dans la folie et les délires des protagonistes. Le film est tendu tout du long à partir de là, rythmé par les divers réveils de Kaylie. Tout s’accélère gentiment et on sombre dans du malsain, du dur, du méchant.

Le film est très bien réalisé et nous plonge vraiment dans l’horreur vécue par cette famille, lentement, subrepticement, d’abord à petites doses avant de verser dans le complètement dingue. J’aurais préféré une première partie plus courte, qui nous permette de démarrer plus rapidement. Le début reste un peu lent et manque de substance, même s’il permet de bien poser les personnages et la gentille petite famille. Le réalisateur Mike Flanagan n’est pas très connu (il n’a qu’un seul long-métrage à son actif avant, que je ne connais pas). C’est donc plutôt une belle réussite, et je me réjouis de suivre son parcours. Par contre devant la caméra, on a des acteurs qui s’en sortent vraiment très bien. Et au passage c’est un peu un appel à geeks puisque l’on retrouve Karen Gillan (Amy Pond et Nebula quoi, rhâ lovely) et Katee Sackhoff (Starbuck, mais en rousse cette fois), toutes deux réussissant à très bien rendre leurs rôles. A leurs côtés Rory Cochrane (des Experts Miami et Argo) et Brenton Thwaites (moins connu, et je dois dire sans doute le plus fade des quatre). Les enfants sont aussi très bons, Annalise Basso et Garrett Ryan (ce dernier semble abonné à nous faire peur puisqu’on le retrouve dans The Conjuring 2 et 3). Le film repose très fortement sur leurs liens, les passages de l’un à l’autre, en particulier pour les versions enfants et adultes de Kaylie et Tim, c’est une belle réussite là aussi. Avec une photographie et une bande son de qualité, le film réussit donc très bien son tour.

Alors oui même si le début est lent et que la mayonnaise met un peu de temps à prendre, une fois que l’on est dedans, difficile de lâcher la bête. Et la fin, bien qu’on la sente plus ou moins venir, ne permet toujours pas de répondre aux questions fondamentales de l’origine du miroir et de la place entre fantastique et folie. C’est réellement bien foutu. On est davantage dans le film d’ambiance que de gore. Quelques scènes dures et sanglantes mais pas tant que ça.

Une réflexion sur « Oculus »

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