Les Lames du Cardinal

1107-cardinal-i_orgEt voilà, un bon pavé de lu. J’en avais pas mal entendu parler au sein de la fantasy française, et il faut dire que le contexte me tentait pas mal, placé dans la France historique à l’époque de Richelieu et des mousquetaires du roi, mais avec des dragons et de la magie. Ces Lames du Cardinal, de Pierre Pevel, sont en fait une trilogie dont j’ai lu l’intégrale directement. Et c’était bon. L’intrigue se déroule essentiellement à Paris. Au milieu des tensions internationales mais aussi internes, le cardinal de Richelieu reforme un groupe de guerriers/enquêteurs/espions d’élite qu’il avait dissous quelques années auparavant, les Lames du Cardinal justement. Chargé des missions les plus sensibles, ce groupe est un peu l’équivalent des « black ops » actuelles. En toute discrétion, ils vont devoir contrer un complot et défendre le roi et la France.

On est dans un contexte historique plutôt connu, tout du moins dans une version un peu fantasmée, au-travers de toute la culture de cape et d’épée, cinématographique, romanesque et bédéhesque même. A la lecture, tout est très visuel, on imagine sans peine les divers éléments. On a même des personnages historiques qui apparaissent, de même que des personnages tirés des Trois Mousquetaires. Du coup, sur la base de cette culture assez connue, le roman se révèle facile d’accès et on plonge aisément dans son univers.L’auteur s’est fortement documenté, ça se sent, et ses descriptions de lieux, ainsi que les références données sonnent très juste (bien que je ne me sois pas amusé à aller vérifier les choses) ; il y a même quelques endroits où cela en fait limite trop avec des détails inutiles, mais qui ont le mérite de bien poser l’univers. D’ailleurs, tant que l’on est dans le « trop », il y a parfois abus de certains éléments de description (on a compris que Paris pue en été, pas la peine de nous le rabâcher tous les matins quand le soleille vient s’en mêler). Afin de nous mettre dedans, l’auteur use aussi de pas mal de clichés et de trucs connus. Les personnages principaux sont tous un peu des archétypes assez faciles à cerner, même si chacun est censé avoir son petit coin de mystère. Là aussi, cet aspect rend la lecture aisée et on s’attache facilement aux personnages qui ne sont guère complexes à comprendre.

Sur cette base connue, l’auteur nous met une couche d’invention complète, à savoir la part draconique, avec des dragons prenant forme humaine et agissant dans l’ombre pour prendre le pouvoir. Bon, pendant un bon moment je me suis demandé pourquoi ils se transformaient pas plutôt en dragons pour démolir toute résistance et régner par la terreur ; on a des éléments de réponse dans la fin des bouquins seulement. Et d’ailleurs, on a une grande révélation finale du secret qui a tout sous-tendu et qui n’apparaît vraiment qu’en épilogue sans que l’on dispose avant des indices nécessaires à se faire une idée précise du truc. Du coup on subit la lecture, tout comme les héros subissent pas mal de péripéties.

C’est un bouquin bien prenant, rempli d’action, de suspens, un vrai roman de cape et d’épée avec sa spécificité fantastique. Des duels, des assauts de château, des conspirations, des belles dames, des cavaliers, de l’intrigue, de la passion, tout y est. Ca se laisse lire facilement et on est bien dedans. J’ai bien aimé. Alors oui on regrettera certaines facilités scénaristiques (y compris le deus ex machina du dernier fight contre le boss de fin), certaines ficelles un peu grosses, certains éléments trop clichés ou certaines description redondantes, mais il ne faut pas non plus bouder son plaisir car il s’agit là d’un bon bouquin de fantasy historique. Pas étonnant qu’il y ait un tel succès, avec traduction in English, jeu de rôles, et des droits cédés pour une adaptation à la télé et/ou au cinéma (j’attends de voir ça avec impatience, ça doit en jeter, pour peu qu’ils mettent les moyens).

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