Alien : Covenant

A la sortie de ce Alien : Covenant, je dois dire que je suis assez partagé. Comme après Prometheus, « haters gotta hate » et les critiques se sont déchaînés. Méchamment, brutalement. Il faut dire qu’il y a énormément d’attentes reposant sur les épaules de Ridley Scott, surtout quand on se réfère au mythe qu’est la saga Alien. Suite de Prometheus donc, mais aussi chaînon supplémenatire pour créer le lien avec le 1er film, Covenant se toruve le cul entre deux chaises. On a d’une part cette volonté de refaire un alliage SF-horeur qui a fait le succès du 1er Alien (toujours inégalé), mais aussi le côté mystico-philosophico-métaphysique entamé dans Prometheus et poussé davantage. Et moi je dis qu’il faut choisir, Monsieur Scott.

10 ans après la disparition du Prometheus, on se trouve cette fois avec le Covenant, un vaisseau de colonisation envoyé vers une lointaine planète destinée à accueillir une part de l’Humanité. 2000 colons en stase cryogénique, une floppée d’embryons humains, un équipage de 15 personnes qui dort aussi entre deux, et un androïde nommé Walter, nouveau modèle de la même gamme que le David du Prometheus. Un incident va faire découvrir une planète non répertoriée que l’équipage va décider d’aller explorer. Bien entendu, les choses vont partir en sucette puisque l’on y retrouvera le vaisseau avec lequel David et la survivante du Prometheus ont fui à la fin du film précédent ; avec tout ce que cela implique comme saloperies à disposition.

Bon disons le tout de suite le film est joli. Des décors bien foutus, des scènes d’action bien posées, des choix de lumières, d’éclairages et de cadrages de qualité, bref on sent le cinéaste qui sait ce qu’il fait. Ridley Scott n’est quand même pas le dernier venu. La musique aussi, qui prend bien. Et puis on a toute une série de scènes qui prennent quand même bien aux tripes et sont tendues. On retrouve par moments cette ambiance tendue du slip et quelques petits jump scares mais pas trop, juste ce qu’il faut pour faire sursauter. Et puis il y a le jeu d’acteur de Michael Fassbender ; oui, le seul acteur a m’avoir marqué joue un androïde… deux en fait. Il s’en sort vraiment bien et nous pose ces deux personnages, David et Walter, de manière vraiment prenante.

Oui mais voilà il y a tout le reste. Je parle ci-dessus de Fassbender, mais je dois dire que les autres personnages m’ont laissé dans le jus, c’est à peine si j’arrive à me forcer à me rappeler leurs noms. Ils sont insispides, et accumulent quand même les choix crétinissimes ; alors certes les mauvais choix font osuvent que le film peut avoir lieu, et si on devait virer tuos les mauvais choix dans tous les films du monde, il ne resterait pas grand-chose ; mais là on a l’impression que la bêtise était un critère de sélection pour l’équipage. Katherine Waterston, plutôt sympathique dans Les Animaux Fantastiques, reprend une sous-Ripley molle et pas charismatique. Hors-Fassbender, les deux acteurs connus et chers, James Franco et Guy Pearce, ne font qu’apparaître fugacement à l’écran. Il y a bien Danny McBride qui donne un peu de pêche à son personnage et essaye de s’en sortir, mais ce n’est pas évident.

Et puis il y a cette lenteur par moments dans le film. La scène d’introduction m’a presque fait fuir. Et par la suite, Scott prend tellement son temps que ça traîne en longueur. Bien sûr on voit venir les choses et on se dit que ça va chier, mais en fait c’est trop long avant qu’il ne se passe quelque chose. Du coup l’arrivée des quelques scènes fortes est un pur moment de bonheur. Et ces scènes de tension, de chasse à l’alien, sont vraiment bien senties. Certes elles ne font souvent que reproduire d’autres scènes cultes de la saga sans grande imagination, mais elles passent bien. Elles se font simplement plomber par de longues interrogations métaphysico-mystiques et des dialogues/monologues sur la création, la divinité, et la place des différents êtres vivants. trop longs, ces passages cassent le rythme du film. Alors oui ils donnent le fond, ils expliquent beaucoup de choses sur le pourquoi du comment, ils aident à faire le lien avec l’alien tel qu’on le connaît. Mais c’est lourd quand même.

Je reste donc très emprunté. Ce film a ses très bons aspects. De beaux visuels, des scènes de tension et de suspens de qualité, quelques moments gores bien réussis, du survival tendu, même si on sait qui va rester en vie à la fin dès le début ; quand à la « révélation » de toute fin, on la sent elle aussi venir grosse comme une maison (et pas une petite bicoque, plutôt du genre building massif). Mais il est mal rythmé. Et en voulant faire le lien avec le reste de la saga, il en reprend trop d’éléments déjà vus et revus (la sous-Ripley, le personnage de McBride, l’éjection d’un alien dans l’espace, la grue au lieu du mech pour se débarrasser d’une bestiole, la scène de l’infirmerie, etc). C’est réellement dommage.

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