Wonder Woman

Dans l’avalanche de super-héros au cinéma de ces dernières années, on a vu du très bon et du nettement moins bon. Du côté de DC qui tente de construire sa Justice League, le petit dernier est en fait une petite dernière, à savoir Wonder Woman. Bien que l’amazone soit apparue dans Batman v Superman, elle ne venait qu’en renfort des deux mecs de service. On y voyait pourtant déjà une référence à son passé avec la fameuse photo prise il y a pas mal d’années. C’est cette photo qui va ici lancer le film pour nous raconter le passé de Diana, et on a donc droit à l’origin story de Wonder Woman. On va la retrouver toute petite sur son île au nom imprononçable, grandir, et finalement découvrir le monde extérieur en pleine première guerre mondiale, pour aller talquer du grand méchant de service.

On est dans le super-héroïque, et pas celui de bas-étage puisqu’après tout on a un peu une déesse comme personnage principal. Certes une déesse au milieu des hommes, mais elle dispose d’une sacrée puissance et son adversaire n’est pas piqué des hannetons non plus. Du coup on va avoir droit à de l’épique et du grandiose. En masse. Avec moult ralentis pour qu’on ait bien le temps de regarder tout ça. Des scènes grandioses qui envoient du bois. Et on retrouve tout ça dans l’optique DC, avec ce choix plus sombre, plus dark, moins second degré que chez Marvel (aucune référence par exemple à l’avion invisible ou au générique kitsch mais inoubliable de la série avec Linda Carter, ce qui n’aurait sans doute pas manqué si le ton était celui de Marvel). Ici le côté sombre prédomine avec cette terrible, sanglante, violente et horrible guerre, omniprésente. Et au cœur de l’intrigue puisque tout repose sur ce qu’est l’Humanité et si elle a plutôt bon fond ou pas. La guerre représente dès lors tout le mal que peut produire l’Humanité ; ou serait-ce l’expression d’un adversaire plus puissant qui se cacherait là derrière?

On notera que, bien que l’histoire soit née de la plume d’hommes (dont Zack Snyder au scénario et à la production pour assurer le lien avec ses autres films chez DC, Man of Steel, Batman v Superman et la future Justice League), la réalisation a été confiée à une femme. Pour un film avec une héroïne bien bad-ass, féministe, dans une époque où le rôle de la femme est au secrétariat et aux fourneaux, ça fait toujours plaisir. Patty Jenkins s’en sort très bien, même si une Zack Snyder est indéniable (ralentis, précision dans l’esthétisme,…) On lui doit déjà le très sympathique Monster de 2003, et c’est pas rien. La mise en scéne est très bien faite, avec des bonnes scènes de baston super bien chorégraphiées, des personnages bien construits et le développement de leurs interactions. On pourrait tiquer sur la love-story mise en place, qui semble parfois ralentir le tout (même si ces pauses sont bienvenues dans le rythme épique général), mais au final elle s’avère essentiel à la construction/évolution de l’héroïne. On notera que la révélation sur l’identité du grand méchant montrée comme un twist est un peu légère et qu’on le sent venir à des kilomètres. Au passage, la bande-son est aussi très agréable, avec en particulier ce thème de Wonder Woman qui se trouvait déjà dans Batman V Superman et qui me fait bien tripper.

Devant la caméra, Gal Gadot incarne à fond la princesse amazone. Belle mais dotée d’une prestance et d’un charisme terribles, elle dégage la féminité des amazones qui cherchent la paix et la force de la guerrière ; rage et amour alternent dans ses expressions et elle rend vraiment bien le truc ; jolie prestation. J’ai un peu plus de peine avec le jeu de Chris Pine qui reprend quasi le même type de personnage (militaire rebelle joli cœur) que dans Star Trek (d’ailleurs passer de piloter l’Enterprise à des coucous de 14-18, ça doit être un choc) ; mais il fait le job quand même. Connie Nielsen et Robin Wright (Princess Bride, House of Cards,…) donnent la prestance des grandes amazones. Danny Huston (Les Fils de l’Homme, American Horror Story,…) est impressionnant en grand méchant nazi brutal et violent. Je retrouve aussi avec plaisir David Thewlis (Lupin dans Harry Potter) et Ewen Bremner (Spud de Trainspotting). Bref, un casting pas dégueu qui s’en donne à cœur joie.

Un film de super-héros de plus, oui, mais dans le haut du panier. Un très bon moment de cinéma, certes pas très cérébral, mais un bon blockbuster. Avec quelques messages sur la place de la femme, sur le sens de la guerre, etc. qui ne font pas de mal ; et pis bon, une super-héroïne de comics qui a enfin son film bien foutu, ça fait plaisir aussi dans ce monde de mecs (parce que bon on ne va pas compter le Catwoman de Pitof quand même, et chez Marvel ils évitent soigneusement la Veuve Noire alors qu’elle le mérite et nous promettent Captain Marvel pour 2019). On retrouvera Wonder Woman dans Justice League en novembre, puis DC continuera avec Aquaman l’année prochaine (ce dernier sera dans Justice League avec Cyborg et Flash qui auront droit à leurs films plus tard).

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