Fury

On est en 1945. L’Allemagne est en train de perdre la guerre. Les alliés s’avancent dans le pays où la population aux abois tente une dernière lutte sous les ordres d’un Hitler enragé. Ce film s’attache à détailler la mission derrière les lignes ennemis de l’équipage d’un char d’assaut, le Fury, composé de solides gaillards habitués à la guerre et qui en ont vu de toutes les couleurs ; sauf le petit nouveau qu’on leur colle dans les basques pour remplacer un équipier mort au combat. Ce petit gars ne connaît rien à la guerre et n’aurait jamais dû être sur le front, et il va nous servir à plonger avec lui dans ces moments si durs.  Les combats seront difficiles car les chars des alliés sot bien loin des réussites techniques allemandes, leurs tanks s’avérant autrement plus résistants et puissants.

Dans ce film de 2014, on découvre l’enfer de la guerre. On y découvre à quel point l’embrigadement et le fanatisme peuvent mener un peuple désespéré. Le peuple allemand entier, dont les enfants, est contraint à se battre pour une guerre d’ores et déjà perdu. Et malgré cela les atrocités continuent, avec leurs lots de mutilations, de morts innocentes, de massacres. Fury est un film dur, violent, sombre. Et pourtant on a au sein de tout cela l’amitié obligatoire qui se créé entre des hommes que rien n’aurait amené à se croiser dans la vie civile ; un truc fort, solide comme tout, découlant de la promiscuité dans le ventre du tank et du soutien nécessaire face aux horreurs rencontrées. On voit les types qui y sont depuis longtemps, qui se sont blindés, qui résistent é cela, se distancient. Et puis le petit nouveau plongé bien malgré lui là-dedans, refusant tout d’abord l’horreur de la guerre avant de l’accepter et de la laisser le pénétrer entièrement.

L’écriture du film a été faite avec l’aide de vétérans et suite à la lecture de nombreux témoignages. De plus, le réalisateur a été très dur semble-t-il avec ses acteurs, leur imposant un stage commandos chez les Navy Seals et une vie ardue dans le tank. Quelque soit la part de vérité là-dedans, on sent un certain réalisme au final. Le résultat est là, avec ce sentiment de vraiment vivre dans le tank en compagnie de l’équipage. Franchement c’est poignant, tendu, et on s’attache dès lors fortement à cette bande de types que la guerre a transformés. On est réellement à leur contact, si proches.

Derrière la caméra on a David Ayer, qui remonte dans mon estime parce que son plus récent Suicide Squad ne volait pas super haut, mais notons son sympathique Sabotage ; d’ailleurs au vu de la violence de ce dernier et de Fury, on se dit que le gars a dût être salement brimé sur Suicide Squad et que la ratage n’est pas fondamentalement lié à lui. Il s’en sort très bien pour donner ici une ambiance forte, et la photographie aux couleurs froides rend parfaitement le truc. Les cadrages si serrés dans le tank, pas évidents, accentuent la proximité entre ces gars, leur soutien mutuel indéfectible malgré des tensions inévitables.

Aux commandes de l’équipage on a Brad Pitt, qui décidément semble prendre plaisir à aller à la guerre (même si c’est pas la même ambiance qu’Inglorious Bastards) ; très bonne prestation de chef charismatique et autoritaire qui en a vu des tonnes. A ses côtés, le barré Shia LaBeouf (le gamin d’Indy 4 vu aussi dans Paranoiak ou Transformers par exemple), difficile à cerner dans son rôle de croyant (sans parler de ces anectodes de tournage comme quoi il se serait pas lavé de tout le film pour être plus rpoche du personnage aux dépends de ses camarades assis toute la journée avec lui dans un espace clos). Logan Lerman est très bien dans le rôle du petit jeune pas prêt mais qui doit affronter les horreurs de la guerre ; l’évolution de son personnage est capitale, et sa présence centrale car c’est en suivant ses pas que le spectateur peut entrer dans le tank. Dans le tank on retrouve aussi Michael Pena (Ant-Man) et Jon Bernthal (tout aussi fou furieux que dans Baby Driver et bientôt sous les traits du Punisher à la télé). Un bon groupe qui tient la route, une galerie de personnages hauts en couleurs. J’ai aussi bien aimé la prestation de Jason Isaacs (The OA, Event Horizon, et surtout Lucius Malefoy de Harry Potter) en capitaine de division.

Un bon film de guerre, qui sait s’attacher aux personnages, à des hommes, rendant le tout très prenant, plongeant ainsi le spectateur au sein des affres de la guerre. Dur, sordide, cruel, mais aussi plein de camaraderie et d’amitié forte. J’ai franchement bien aimé.

Une réflexion sur « Fury »

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