Atomic Blonde

Berlin 1989, à la veille de la chute du mur. La ville est dans une ambiance particulièrement tendue, au cœur de la guerre froide. Les espions s’y installent et les informations y circulent. Anglais, américains, russes, français, tout le monde tisse son petit réseau. Suite au meurtre de l’un de ses collègues, une agente anglaise est envoyée sur place afin de retrouver une liste secrète de noms, et par là même d’identifier un agent double qui pose beaucoup de soucis. Elle va tomber dans un véritable merdier où tout le monde se tire dans les pattes, où elle ne peut faire confiance à personne, où ça flingue un peu à tout va. De piste en baston, d’interrogatoire en découverte, elle va tenter de remonter la piste de cette liste, laissant dans son sillage un nombre de cadavres assez impressionnant.

Atomic Blonde, c’est du film d’action ; d’ailleurs on a un des deux co-réalisateurs du très bon John Wick aux commandes, David Leitch (son collègue ayant préféré se concentrer sur le chapitre 2). Le scénario n’est pas fondamentalement transcendant. Il y a bien des moments où le suivi des pistes et des indices semble un peu tordu mais c’est plus à cause des ellipses et des raccourcis que de la véritable complexité. Même la petite révélation finale on la sent venir bien à l’avance. La liste est plus un MacGuffin qu’autre chose. Et donc on se concentre sur l’action. Rondement menée, celle-ci rythme bien tout le film, avec des scènes franchement épiques. Qu’il s’agisse de scènes de bastons, de fusillades, de poursuites, tout est vraiment bien foutu. A noter en particulier ce très impressionnant (faux) plan-séquence dans l’escalier qui envoie vraiment du lourd. Une action qui a son lot de violence aussi, et le film a son quota de sang qui gicle. Si on ajoute à cela les thématiques abordées et celles de nus, on tient là un film très adulte.

Je profite de dire « film adulte » pour signaler que ce long-métrage parlera surtout aux gens de ma génération ou un peu plus, des personnes qui comme moi ont grandi dans les années 80, auxquelles Atomic Blonde est une ode. On a certes les looks, les fringues, les décors, les néons, mais aussi les bagnoles et la technologie. Mais surtout on a la musique. Un film qui s’ouvre ainsi sur du New Order (même si c’est un remis plus récent du morceau original), ça fait plaisir ; quand ensuite on enchaîne avec Bowie, Queen, les Clash, Nena, ou encore George Michael, on est en plein dedans. Et ça fait du bien. Sans être autant musical que Baby Driver, Atomic Blonde est vraiment porté par sa bande-son qui suit le rythme de l’action et sait donner de la profondeur à bien des scènes.

Au-delà du réalisateur qui maîtrise les codes du film d’action et sait nous plonger dans de grands moments de bravoure, le film a la chance d’être porté par des acteurs qui font un super job. Charlize Theron, sexy dans son rôle de femme fatale agente déterminée et ultra compétente, au caractère fort et qui sait se débrouiller seule (et qui confirme après Mad Max Fury Road sa place au panthéon des actrices d’action). James McAvoy (déjà fort dans X-Men mais carrément bluffant dans Split) génial en agent secret complètement barré. Je regrette de ne pas avoir vu davantage John Goodman (Big Lebowski, O’Brother, Monuments Men, 10 Cloverfield Lane,…) à l’écran parce qu’il est vraiment grandiose. Bill Skarsgard (le futur clown du nouveau ça) vraiment top aussi. Et de belles prestations aussi de Toby Jones (The Mist, Hunger Games, Captain America,…), Sofia Boutella (Kingsman,…), Eddie Marsan (Sherlock Holmes, The World’s end,…) ou encore Til Schweiger (Inglorious Basterds,…). Une bien belle brochette de gens qui donnent de la vie à cette série de personnages souvent complètement barrés.

Un film qui tient en haleine et enchaîne les séquences d’action, bien foutu et vraiment agréable à regarder. Ce fut un fort bon moment de cinéma.

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