King Arthur – Legend of the Sword

Il y a des films comme ça qui, sur le papier, semblent avoir tout pour plaire. Là par exemple, une relecture du mythe d’Arthur par Guy Ritchie (Arnaques, Crimes et Botanique, Snatch, Sherlock Holmes et sa suite,…) avec de l’action, de la mythologie, un côté « bad boy de la rue », porté par Charlie Hunnam (Sons of Anarchy, Pacific Rim,…), Jude Law (Gattaca, Existenz, Captain Sky, The Holiday, Sherlock Holmes, Hugo Cabret,…), et Aidan Gillen (Game of Thrones)… franchement il y avait de quoi faire envie. Puis sont venues les bandes-annonces où je me suis dit que bof cela ne valait pas le coup faramineux d’une place de cinéma. Alors j’ai attendu de pouvoir le regarder tranquillou à la maison. C’était sympa… mais sans plus.

On a ici le roi Uther qui règne en Angleterre et qui sort d’une guerre contre les mages, anciens alliés qui se sont rebellés. Son frère Vortigern en profite pour fomenter un coup d’état et prend Camelot en usant de mensonges et surtout d’un peu de magie noire. Uther et sa femme sont tués dans leur fuite, mais permettent à leur fils Artur de s’en aller dans un petit bateau. Recueilli dans les bas quartiers de Londres, il va grandir dans la rue en apprenant les ficelles des gangs. Mais soudain apparaît Excalibur, l’épée d’Uther, prise dans un rocher, et que personne n’arrive à sortir, sauf bien entendu Arthur. A partir de ce moment, soutenu par une résistance au règne de Vortigerne, Arthur va aller de péril en péril, faisant son petit voyage intérieur pour se découvrir lui-même et enfin affronter sa destinée et son oncle pour restaurer la paix dans le royaume.

On est ici dans le film à grand spectacle et gros budget. Comme souvent, le scénario ne tient à pas grand chose et est victimes de trous et d’incohérences assez énormes. On y retrouve tous les éléments de ce genre de production, avec de l’action, de l’humour, de l’émotion, des révélations (que l’on a vu venir à des kilomètres) et un prétendu suspens alors que tout le monde sait que ça va bien se finir. Rien de très original donc. Ce qui est plus intéressant pour un film se déroulant à cette époque, c’est le traitement façon « Guy Ritchie », immanquable. On a les ralentis dans l’action, les bagarres à mains nues de mecs torses nus, le montage rapide et stressé, les punchlines et l’humour anglais. Mais surtout on a ce côté « petites frappes de la rue », l’argot, les plans débiles racontés avec un débit de parole élevé et montrant la réalisation du plan en même temps. On a du pur Guy Ricthie mêlé à la mode de l’heroic fantasy que l’on trouve maintenant à toutes les sauces. Et franchement il y a des moments où ça prend ; les meilleurs moments du film sont justement ceux de la vie d’Arthur dans les bas-fonds, et en particulier le plan avec les vikings (scène assez mémorable d’ailleurs).

Mais sinon le film se perd un peu. On a vraiment cette impression de cul entre deux chaises. Ritchie aurait dû faire son film de voleurs dans un univers de fantasy (genre une partie de Nightprowler au cinéma) sans s’encombrer de la légende arthurienne ; et ça aurait pu être vachement bon. Mais voilà, le film était déjà prévu, et il n’a été que le x-ième réalisateur à s’y atteler, devant faire avec certains impératifs. Il a beau se donner de la peine, il en a à retranscrire le côté mystique et mythique du truc. Des éléments trop caricaturaux, des effets spéciaux qui piquent quand même un peu les yeux, des problèmes scénaristiques. le film accumule les éléments qui font que, autant sur le papier il partait bien, autant il s’avère décevant au final. Alors c’est pas un navet complet non plus, on est face à un bon gros blockbuster divertissant. En plus, le blockbuster au budget assez élevé et un gros marketing s’est un peu ramassé ; et ce qui devait devenir une nouvelle franchise sur plusieurs films risque d’en rester là.

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