Triple Frontier

Et hop, voilà le nouveau gros blockbuster de Netflix qui arrive avec son budget lourd et son casting qui claque (après des films comme Bright, Annihilation ou Bird Box, ils commencent à avoir un catalogue pas dégueu). Cette fois, on nous entraîne sur les pas d’un groupe de vétérans militaires bien solides qui décident de braquer un maffieux brésilien afin de se faire une pétée de thunes. « J’adore quand un plan se déroule sans accroc », disait l’autre ; ben ici c’est un peu ça, avec un plan savamment huilé qui part en sucette. Et cela va pousser nos soldats dans leurs derniers retranchements.

La bande-annonce nous présentait un film d’action bien rythmé, brutal et dur. Alors certes les scènes d’action sont bien menées, carrées et n’y vont pas avec le dos de a cuillère. mais elles ne sont pas si présentes que cela. Car le film tient beaucoup à une espèce de road movie dans les paysages absolument splendides d’Amérique du Sud. C’est aussi un film sur l’amitié, sur le lien, sur le sens des priorités, sur la manière dont on réagit lorsque l’on est poussé à bout.

Le film a eu une histoire compliquée. D’abord prévu par un studio de cinéma, il devait être tourné par Kathryn Bigelow (Point Break, Strange Days, Démineurs, Zero Dark Thirty,… qui reste productrice et dont on reconnaît la patte). Il a vu se succéder dans son casting potentiel des noms comme Tom Hanks, Johnny Depp, Will Smith, Channing Tatum., Tom Hardy, Casey Affleck, Mark Wahlberg, ou encore Mahershala Ali. Du beau monde donc. Mais une histoire compliquée, des retards, tout cela a amené à un abandon avant que Netflix n’en reprenne les droits.

C’est finalement J.C. Chandor (aussi co-scénariste) qui arrive derrière la caméra. Et franchement il s’en sort très bien. Il arrive à donner de vraies belles images, aidé par des décors incroyables. Les paysages superbes donnent vraiment des plans impressionnants. Et puis il démontre aussi une rigueur dans les scènes d’action qui rend celles-ci super lisibles, claires, mais aussi brutales. Le film se veut au niveau de ces hommes, proche d’eux, et donc de la violence qui les entoure. Anciens militaires, des guerriers comme ils le disent eux-mêmes, ils ne savent faire qu’une chose ; et ils le font bien. Une réussite sur le plan formel et visuel.

Devant la caméra, on a un casting qui n’a certes pas l’ampleur de ce qu’il aurait pu être mais qui tâte quand même de gros noms. Avec en tête de liste Ben Affleck (Will Hunting, Armageddon, Dogma, The Town, Argo, Gone Girl, Batman V Superman, …), qui a pris de l’âge et de la bouteille, il est très bien dans ce rôle de type qui veut tourner la page et contraint de retrouver son passé douloureux. A ses côtés, on a une bande qui s’en sort aussi très bien, avec Oscar Isaac ( Sucker Punch , Ex Machina, Star Wars, Annihilation,…), Charlie Hunnam (Sons of Anarchy, Pacific Rim, The Lost City of Z, Le Roi Arthur,…), Pedro Pascal (Game of Thrones, The Great Wall, Kingsman 2,…), et Garrett Hedlund ; les 5 forment une belle équipe de personnages hauts en couleurs, marqués, forts. On notera encore la présence d’Adria Ajona (True Detective, The Belko Experiment,…) pour le seul gros rôle féminin.

Alors oui j’ai bien aimé le film. Il est beau, bien joué, et a de bons moments tendus. je regrette qu’il ait été survendu sur son côté film d’action, car finalement il n’y a pas tant que ça de scènes d’action. Je m’attendais vraiment à ce que les choses pètent beaucoup plus fort et souvent. Mais bon, ce n’est pas un mal finalement car on obtient un truc vraiment agréable et moins « bas du front » que je ne le pensais. Il y a un vrai travail sur les relations entre les personnages et cela évolue au fur et à mesure du film. Dommage que la fin soit aussi convenue et attendue ; on le sent vraiment venir.

Une réflexion sur « Triple Frontier »

  1. Ping : Dune | Fred H

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.