De temps en temps, comme ça, j’empoigne au passage un de ces comics qui a marqué, un titre dont j’ai beaucoup entendu parler et qui est souvent considéré comme une référence. Dans le cas présent, c’est l’aventure du vieillissant Logan/Wolverine dans un monde post-apocalyptique où les méchants ont gagné et où les héros ont quasiment disparu… un environnement qui a servi de base à la conception du très bon film Logan. Ici, Logan vit tranquillement avec sa famille dans une ferme du fin fond de l’Amérique, refusant de sortir ses griffes et ne faisant plus de mal à une mouche depuis des décennies, soumis au gang de Hulk qui passe chercher sa taxe. Quand son vieil ami Œil de Faucon débarque et lui propose une simple mission de transport à-travers le continent pour se faire un max de fric, Logan accepte. Son nouveau côté pacifique va être confronté à la sauvagerie qui habite dorénavant les terres désolées qu’ils vont traverser, et bien évidemment, s les choses vont partir en sucette. Tout ne sera pas aussi simple que prévu.
Cette histoire est scénarisée par Mark Millar ; si je n’ai pas lu beaucoup de ses œuvres, j’ai en revanche pas mal apprécié leurs adaptations cinématographiques, comme Kick Ass, Kingsman, Wanted ou Civil War. Il a travaillé sur plein de personnages DC et Marvel auxquels il a donné des tonalités variées. Il a su relancer des machines parfois un peu rouillées, et ce Old Man Logan rentre parfaitement dans cette définition ; en imaginant un Logan vieux, dont le facteur de régénération décline, marié, avec des enfants, dans un monde où les superhéros ne sont plus que des souvenirs, Millar nous montre un truc peu habituel. On y trouve un mélange de post-apo, de western, sur une histoire de road-movie/buddy-movie sanglant et brutal. On y fait de nombreuses rencontres très surprenantes, en lien avec l’époque des grands super-héros (on rencontre tout plein de leurs descendants). Le choix est fait d’avoir un album clairement adulte, avec des thématiques complexes et surtout une violence très présente, et très graphique. Ca vire même joliment au gore par moments. Et au milieu de tout cela, on a des personnages profonds, avec une vraie vie qui les a marquées et en a fait ce qu’ils sont.
Toute cette créativité et cette inventivité sont très bien retranscrites visuellement par Steve McNiven. L’ambiance sombre et le style « fin du monde » sont vraiment là. On a ce look post-apo et désespoir dans tout. Il pose des séquences d’action rapides et brutales qui sont très bien maîtrisées. Mais aussi de grands paysages, des décors impressionnants, en particulier sur les restes de la fameuse dernière guerre entre les héros et les vilains. On a vraiment un comics de qualité plaisant à lire et à feuilleter.
Une très bonne lecture, avec un scénario sombre et des personnages torturés dans un monde en déchéance. Un déferlement de violence qui va crescendo, et un truc bien prenant qui nous entraîne à-travers des lieux très bien posés et à la rencontre de personnages marquants. J’ai beaucoup aimé.