The Unthinkable

Voilà un film suédois qui a pas mal fait parler de lui ces derniers temps (du moins sur des médias que je suis) et qui me faisait de l’oeil. Du coup, petite séance pour voir de quoi il retourne et un film qui s’avère plutôt agréable.

Alex est un ado à la vie pas simple dans une famille tendue au point que sa mère s’en va ; la fille dont il est amoureux quitte aussi la petite ville. Il finit par fuguer. Il va vire sa vie, devenir un musicien renommé. La Suède est alors victime d’une vague d’attaques terroristes (ou autre?) qui mettra le pays en crise. C’est dans ce contexte tendu, où l’on ne sait jamais vraiment qui est l’agresseur et comment il peut faire tout cela, que l’on va suivre Alex retournant dans son bled pour retrouver son amoureuse et son père, tentant de survivre.

On a ici un film qui a clairement le cul entre deux chaises. (sur)Vendu comme film de guerre avec un fort côté de survie (il n’y a qu’à voir l’affiche), présenté avec une bande-annonce aux scènes tendues, The Unthinkable n’est pas que cela, voire presque pas cela. Ici la guerre et la survie servent davantage de contexte que de fond. Le film porte plutôt sur les relations familiales et amoureuses, souvent difficiles, vécus par des personnes à la colère facile et rancunières ; on a des gens qui n’expriment pas ce qu’ils ressentent, ne laissant sortir que la colère, on a des familles éclatées, on a des relations loupées, tout un fond très humain (dont une bonne partie qui me touche beaucoup). Alors ce n’est pas un mal hein, ces aspects sont assez bien traités, mais il y a presque « publicité mensongère ». On a certes droit à quelques scènes épiques fort bien menées, ce d’autant que le métrage ne bénéficie que d’un budget très serré ; les effets spéciaux sont réussis, on plonge dedans, et on en prend par moments plein les mirettes. Mais ce n’est pas l’essentiel avec ce film. Si vous y cherchez de l’action en priorité, vous serez déçus. D’ailleurs j’ai vu passer dans des interviews qu’ils ont effectivement mêlé plusieurs idées, partant d’une part de la famille dysfonctionnelle d’Alex et d’autre part des attaques et de la guerre dans une Suède qui n’a pas connu cela depuis des siècles. De bonnes idées, mais un mix compliqué et assez indéfinissable.

Derrière ce film, il y a une bande de potes suédois, l’équipe Crazy Pictures, habitués de courts métrages et de pubs, et qui semblent commencer à se faire un nom, au point donc de se lancer sur du long-métrage. On sent que les petits gars ont la niaque, l’envie de bien faire, la créativité, qu’ils croient en leur film alors que ce dernier ne colle pas aux lignes des grands succès actuels. Le réalisateur Victor Danell réussit à donner de la force à des émotions difficiles, il nous fait voir les événements par le regard des personnages qui sont menés par leurs petits objectifs personnels, perdant du coup la vision globale, ce qui nous situe dans le foutoir incompréhensible de ces attaques ; on n’en sait pas plus que les personnages, et du coup les choses partent dans tous les sens, avec différentes pistes/ révélations. J’ai été moyennement convaincu par les acteurs par contre. Pas qu’ils soient mauvais non plus mais je n’ai pas eu de performance qui m’a fait tilter.

Alors oui j’ai bien aimé ce film. Pas exactement ce à quoi je m’attendais, mais un résultat réussi quand même. Attention cependant à ne pas y chercher un film d’action/guerre/survie comme il est souvent présenté. Ce contexte, quoique bien posé et posant des questions intéressantes à une époque de tensions internationales et de terrorisme, n’est justement que cela : un contexte.

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