Après le succès du film Maléfique, une suite est fatalement arrivée. Là où le premier tournait autour (avant, pendant et après), les événements de La Belle au Bois Dormant, celui-ci peut prendre ses libertés et s’éloigner carrément de l’histoire d’origine en développant largement tout cet univers. En-dehors des personnages principaux (et encore, ils ont évolué et pas mal changé), il n’y a plus grand-chose du dessin-animé d’origine.
Devenue reine de la lande, Aurore va se marier avec le prince Philippe. La mère de ce dernier et Maléfique ne semblent pas super motivées par la perspective de cet événement. Les choses vont tourner au vinaigre et on va basculer dans un conflit entre le monde magique et le monde des Humains. Au milieu de cette brutale opposition, tandis qu’Aurore luttera pour rétablir la paix, Maléfique en apprendra davantage sur ses origines.
Changement derrière la caméra puisque c’est Joachim Ronning (Pirates des Caraïbes – La Vengeance de Salazar) qui prend en charge le film. Il donne un souffle épique à cette saga qui prend vraiment son envol. Dès la séquence d’ouverture, j’ai été de nouveau épaté par ce rendu du monde magique, par cette richesse visuelle, cette créativité qui nous plonge dans un univers vivant. Puis les choses prennent de l’ampleur, on a en particulier des séquences de bataille impressionnantes. Le film jongle entre des moments lumineux et des passages sombres. Pas seulement visuellement mais aussi en termes de contenu. Le tout avec un rythme soutenu pur nous conter une histoire avec des révélations et explications sur le fonctionnement du monde (plutôt en ce qui concerne le monde de Maléfique qui nous propose une mythologie sympathique, parce que finalement la révélation de qui est derrière la machination, on le voit venir gros comme une maison). Sans être absolument extraordinaire, la mise en scène est bien foutue et donne vraiment de l’ampleur au tout. S’il reste toujours quelques trous scénaristiques, quelques trop grosses évidences et coïncidences, quelques réactions pas très subtiles des personnages, on a un film quand même plutôt solide, et peut-être un peu plus adulte que le premier, même si on reste dans le familial grand public.
Devant la caméra, on retrouve la même équipe que dans le premier film. Angelina Jolie (60 secondes chrono, Lara Croft, Capitaine Sky et le Monde de Demain, Mr et Mrs Smith, Wanted,…) nous campe une Maléfique toujours impeccable dotée d’une prestance très forte et d’un charisme de dingue ; comme dans le premier film, elle a une prestation très réussie pour un personnage qui devient plus complexe. Face à elle, la douceur et pureté d’Elle Fanning (The Lost Room, Super 8,…) présente un personnage qui se révèle plus combatif, plus rebelle. Sam Riley (Free Fire) retrouve le rôle de l’acolyte semi-corbeau, conseiller et espion de Maléfique. Le Prince Philippe change d’interprète pour toujours rester un beau gosse avec cette fois Harris Dickinson. Le rôle de Michelle Pfeiffer (Ladyhawke, Batman Le Défi, Esprits Rebelles, Le Crime de l’Orient-Express, Ant-Man et La Guêpe,…) nous confirme un film très centré autour des femmes de pouvoir. Ajoutons encore Chiwetel Ejiofor (Les Fils de l’Homme, Dr Strange,…) et Ed Skrein (Deadpool, Alita Battle Angel,…) qui ont des rôles sympathqiues.
Un film familial (mais pas pour tout petits non plus) à grand spectacle qui se révèle très sympathique avec une mise en scène épique pour bien rendre la puissance de l’histoire. J’ai bien aimé. Et ma fille s’est pas mal éclatée…