Geralt est un Sorceleur, un homme transformé par des mutations alchimico-magiques pour devenir plus rapide/fort/agile afin de traquer les monstres qui hantent le monde. Yennefer est une jeune femme aux dons mystiques particulièrement développés et qui suit le difficile apprentissage de l’école de magie pour être envoyée en tant que conseillère auprès de l’un des rois des royaumes du coin. Ciri est l’héritière d’une lignée prestigieuse mise à mal par la guerre et dotée d’un pouvoir puissant qu’elle ne contrôle pas. C’est autour de ces trois personnages et de leurs liens que se concentre l’histoire de The Witcher, la nouvelle série de fantasy aux gros moyens. Et franchement cette première saison nous offre de très bons moments.
The Witcher, c’est d’abord des bouquins, mais aussi des jeux vidéo qui ont beaucoup fait connaître la franchise. On compte aussi des BDs, un jeu de rôle,… Le tout a permis de développer un univers riche, profond, complexe, chargé d’histoire, de mythes, de géopolitique, de clans, de royaumes, bref de quoi donner de la matière à y découvrir de belles histoires. La série reprend grosso modo la trame que j’ai découverte avec le Sang des Elfes, à laquelle j’ai vu de grosses références dans The Wild Hunt aussi. Elle nous emmène dans ce monde et nous plonge au sein d’une intrigue qui s’annonce épique. Enfin, ça c’est pour peu que l’on fasse un effort. Parce qu’au début, si on n’est pas très attentif, on ne comprendra pas que les différentes intrigues de Geralt, Yennefer et Ciri se déroulent à des époques différentes, qui finissent certes pas coïncider ; mais au début rien ne l’indique et il faut se baser sur des indices au détour de quelques phrases pour bien assimiler la temporalité globale du truc (un peu d’aide ici si jamais). On a aussi aucune information générale sur l’univers, pas de voix off qui nous donne les infos de base, pas de narrateur situant le truc, et honnêtement je ne suis pas certain que ce soit simple de rentrer dedans pour quelqu’un qui ne se serait pas déjà arrêté sur l’un des médias (romans, jeux) concernés. Je le disais au-dessus, l’univers de The Witcher est complexe, et quand on aligne les différents royaumes qui se foutent sur la gueule, se font des crasses dans le dos, etc., il y a de quoi être un chouilla perdu. Alors oui d’un côté cela participe à l’intérêt pour cet univers, et donc pour la série, d’avoir un monde solide, complexe, profond, travaillé, mais en même temps la première plongée dans tout cela va demander un peu de concentration pour assimiler quelques concepts de base (d’ailleurs je serais curieux d’avoir des retours de la part de gens qui découvrent The Witcher juste avec la série).
La série a pas de la gueule. Il faut dire que la fantasy n’est plus l’apanage de quelques geeks, et qu’on y trouve d’énormes succès aussi bien cinématographiques que télévisuels, et donc les moyens sont là. Il y a bien quelques maquillages qui piquent un peu les yeux mais globalement la série en jette d’un point de vue visuel. De grands décors, des paysages impressionnants, des intérieurs obscurs. On rend bien l’ambiance des livres et des jeux, je trouve (mais je ne suis pas le plus grand connaisseur de la franchise). Bien entendu, il s’agit d’une adaptation qui prend ses libertés avec l’œuvre d’origine, mais globalement on s’y retrouve. On sent bien le truc. On a aussi de jolies bastons. La série est, comme le reste de la franchise, assez adulte, avec de la violence, un langage pas très poli, et de la nudité et du sexe. Non, ce n’est pas pour les petits n’enfants.
Devant la caméra, on retrouve Henry Cavill (Man of Steel, The Man from UNCLE, Batman V Superman, Justice League, Mission Impossible,…) qui prête ses traits à Geralt de Riv, et ce avec une jolie réussite même s’il a l’air un peu trop gentillet pour incarner notre Sorceleur bourru ; mais bon, c’est un passionné de longue date qui a joué tous les jeux de la saga et on sent qu’il se donne à fond dans le truc. A ses côtés, Anya Chalotra prend le rôle de Yennefer, une magnifique sorcière manipulatrice avide de pouvoir et particulièrement puissante ; même si le truc marche bien, il manque quand même un je ne sais quoi au personnage. Freya Allan donne vie à Ciri, la jeune héritière d’un pouvoir qu’elle ne comprend pas, prise dans un conflit qu’elle n’a pas vu venir et poursuivie par pas mal de monde. Voilà pour le trio de base qui fonctionne plutôt bien. Autour d’eux, il y a pas mal d’autres personnages qui gravitent, avec par exemple Eamon Farren en sombre chevalier à la poursuite de Ciri, Joey Batey en barde séducteur et compagnon de route de Geralt, Anna Shaffer (Harry Potter) en magicienne, Jodhi May en reine forte, Adam Levy en druide dédié à la protection de Ciri, Myanna Buring (The Descent) en coach magicienne dure et assez brutale, Mimi Ndiwenni aussi en magicienne mais pas très sympathique, ou encore Lars Mikkelsen (Sherlock) en sorcier manipulateur.
Une très bonne mise en jambe, qui sert vraiment d’introduction à la suite ; la saison 2 est officialisée et la 3 semble se profiler aussi. Il y a de la matière à remplir pas mal d’années à l’écran, pour peu que la qualité ne chute pas. Cette fin de saison 1 donne vraiment envie d’embrayer sur la suite car on sent que les choses sérieuses commencent (même si la première saison a déjà quelques moments épiques). J’ai passé de très bons moments en bingewatchant The Witcher, et j’attends la suite avec impatience.
Bon, OK, il semblerait que certains fans absolus des bouquins et des jeux aient envie de critiquer et de se plaindre que c’est pas à la hauteur de leurs attentes. En même temps c’est toujours pareil quand on est ultra fan, on est quasi impossible à satisfaire. Alors ouais pour ma part j’ai vraiment bien aimé. Et oui c’est une adaptation, forcément il y aura des divergences d’avec les autres œuvres de la franchise. Ça ne m’a pas dérangé.
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