Dracula – Netflix

Quand Netflix a annoncé une mini-série reprenant Dracula, par les créateurs de Sherlock et relanceurs de Dr Who, mais en restant d’époque, j’avoue avoir eu de grandes attentes. On va donc commencer l’histoire comme tout le monde la connaît, avec le journal de Jonathan Harker qui se rend au château du Comte Dracula pour préparer le venue de ce dernier en Angleterre. Mais les auteurs vont vite nous prendre de court et nous amener du neuf, de plus en plus de neuf, pour finalement partir dans une création toute personnelle.

La série commence vraiment très bien, avec une ambiance très gothique, sombre, particulièrement bien rendue. Il y a un feeling qui nous ramène aux grands moments des films de la Hammer mais aussi la filiation avec le Dracula de Coppola, tout en se construisant une identité propre petit à petit. Le château du comte et le conflit dans le couvent du premier épisode sont vraiment de très bons moments. Et puis il y a les quelques scènes bien sanglantes pour établir le personnage de ce comte Dracula. Si le deuxième épisode reste en partie sur l’histoire originelle, il s’en éloigne aussi par certains aspects. Il pose une ambiance autre, toujours sombre et horrifique, mais différente, avec un côté « enquête-whodunnit » pas inintéressant. J’ai beaucoup apprécié. Par contre c’est dans le troisième que les choses partent malheureusement un peu en sucette et que la série s’affaiblit.

On a une série qui est techniquement de très bonne facture. Une réalisation soignée qui pose une ambiance vraiment réussie, surtout sur les deux premiers épisodes. Les réalisateurs ont quand même bossé sur des trucs comme Dr Who, Westworld, Penny Dreadful, ou Sherlock, c’est pas rien. Il y a une vraie maîtrise pour rendre ce cadre d’horreur gothique « à l’ancienne », avec des effets de lumières et des cadrages bien sentis. L’ambiance pesant, malsaine, glauque, parfois vraiment horrifique voire quelques moments de gore, tout cela rend très bien. On notera aussi la modernité de la série, genre post @metoo, avec un côté féministe très fort et engagé.

Devant la caméra, on a droit à un duo menant la danse de très belle manière. Claes Bang incarne le comte Dracula, avec tous ses aspects de séduction, de dangerosité, de sauvagerie, de mystère, dans une prestation très agréable qui fait régulièrement hommage à d’autres incarnations du plus connu des vampires. Dolly Wells prend elle le rôle de sœur Agatha, la religieuse spécialiste du vampirisme qui cherche à comprendre la bête pour mieux lutter, un personnage très fort et marquant qui a aussi droit à une interprétation très réussie. Autour d’eux il y a aussi quelques rôles qui sont bien posés, comme par exemple John Heffernan en Jonathan Harker, Jonathan Aris (Sherlock, Le Dernier Pub Avant La Fin Du Monde, The End of the Fucking World,…) en Capitaine Sokolov, Lydia West pour Lucy ou Morffyd Clark pour Mina.

Une mini-série très intéressante au final, même si le troisième épisode est un peu décevant. Elle tient beaucoup à l’ambiance posée et à ses deux acteurs principaux qui donnent de la prestance à leurs rôles respectifs.

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