Miles est un petit développeur raté à la vie banale et un chouilla minable, glandeur,qui se défoule sur le web sur des forums en jouant le troll moyen, persuadé de profiter ainsi de l’anonymat. Il va entre autres aller casser du sucre sur le forum de Skizm, une télé-réalité sur le web mettant en scène des gens qui doivent se tuer l’un l’autre, le tout visionné par des centaines de milliers de personnes de par le monde et entretenu par un réseau secret. Dommage pour lui, Skizm n’aime pas qu’on se foute de sa gueule, et Miles va se retrouver avec des flingues vissés à ses mains, poursuivi par la meilleure tueuse du jeu à qui il est censé faire la peau. Bien entendu, il y a aussi son ex avec qui il espère recoller qui se retrouve mêlée à tout ça ; sans parler des flics qui ne supportent pas les flnguages intempestifs de Skizm dans la ville.
OK, on a là un scénar bien barré. Et le film l’est tout autant. Versé dans le délire absolu, dans les scènes d’action les plus improbables, avec des personnages complètement délirants et un humour noir. Le scénariste et réalisateur Jason Lei Howden (dont la seule autre création s’appelle Deathgasm, ça fait envie) s’est complètement lâché. Son film est rempli de références ultra-contemporaines aux jeux vidéo (bien des scènes de baston ne feraient pas tache dans un bon FPS), au dark web, aux réseaux sociaux, aux fameuses 15 minutes de célébrité, etc. On est en plein dans la critique de ces vidéos virales que tant de monde regarde de manière si malsaine. Tout est cependant exagéré, avec quand même un postulat de base (des flingues vissés aux mains sans possibilité de les enlever) bien barré. Le film explose tout code de bienséance, de politiquement correct. On redouble sans cesse d’action, avec des scènes improbables, et un scénario à la crédibilité assez faible. Mais bon qu’est-ce que ça défoule. Faut bien voir ce film comme un truc où tu enlèves le cerveau et passes ton temps à te demander comment ils vont pousser le truc encore plus loin. C’est du gros nawak de baston qui explose et tire dans tous les sens. Rien que les premiers visuels qui étaient sortis du héros en pantoufles de fourrure, caleçon et peignoir avec ses flingues sur les mains, ça le faisait.
Devant la caméra, Daniel Radcliffe (Harry Potter, La Dame en Noir, Horns, Swiss Army Man, Insaisissables 2,…) se donne comme un grand malade, avec un personnage halluciné plongé dans un truc pas prévu et pour lequel il n’est pas prêt. Ce type est bien capable de jouer des trucs complètement barrés. A ses côtés on trouve Samara Weaving (3 Billboards,…), Ned Dennehy (Peaky Blinders, Good Omens,…), Natasha Liu Bordizzo, Grant Bowler ou Rhys Darby (What we do in the Shadows, Jumanji 2-3,…)
Bon, clairement il faut savoir à quoi s’attendre. On ne regarde pas Guns Akimbo pour la profondeur de son scénario ou de ses personnages,encore moins pour son réalisme ou sa crédibilité. C’est un gros délire d’action dense et partant dans tous les sens, avec une sacrée dose de violence (un film pas du tout familial donc) mais aussi une bonne dose d’humour noir. Et dans ce contexte, c’est plutôt réussi.