La chienne du Tzain Bernard

Quand j’ai découvert en passant chez mon libraire l’arrivée d’une nouvelle collection intitulée « Gore des Alpes »; j’avoue avoir flashé. Une littérature gore, de genre, poussant les choses assez loin, se déroulant par chez nous par des auteurs de par chez nous, ça se présentait bien. J’ai donc embarqué un ou deux opus et je sors de la (très) rapide lecture du premier (120 petites pages écrit gros, c’est un de buts de la collection de faire des romans qu’on commence dans le train à Genève et on finit à Sion).

On est en Valais, 1819. L’histoire est racontée par un serviteur nain d’un bourgeois local bien établi, dans une vallée sur les hauts de Martigny (grosso modo). Il va nous conter ce qui arrive à son maître, ce dernier parcourant la région en baisant toutes les femmes qu’il rencontre, mais aussi en se révélant d’une cruauté et d’une violence inouïes. On va découvrir que tout cela se trouve dans une petite machination bien vicelarde et comprenant la mort violente de pas mal de monde.

Le roman est très expéditif. Avec son optique de court roman de gare, sa référence aux pulps, le texte n’y va pas par quatre chemins. Les mots sont crus, les descriptions limpides, pas de chichis. On est clairement dans un texte pour public averti. Sexe et violence s’enchaînent dans un défilé d’exagérations typique de films de série Z d’il y a quelques années. Et c’est cela qui défoule. En restant court, le roman n’en fait pas trop, et il ne me met pas mal à l’aise comme certains passages de Dirty Sexy Valley.

En plus de cela, on sent la volonté de l’auteur (par ailleurs historien) d’aller chercher dans l’historique, dans le crédible. On sent des descriptions de la région, des gens, à cette période qui, si je ne sais rien de la réalité de l’époque, sont au moins crédibles. Jusqu’à un certain point. Si le contexte est crédible, les actions surdimensionnées et exagérées des protagonistes ne le sont plus, d’où le cirage gore. Et puis il y a cette réelle régionalisation, jusque dans les noms qui, en les lisant, évoquent directement l’accent valaisan à leur orthographe. Rien que dans le titre qui, écrit ainsi, nous fait déjà entendre le valaisan derrière.

Alors oui c’est sale, affreux, violent, sans aucune limite, mais c’est le but aussi. Si ce n’est pas votre tasse de thé, passez votre chemin. Pour les autres, c’est de la bonne came. Il faut juste s’adapter un peu au phrasé puisque c’est un personnage d’époque qui s’exprime.

Une réflexion sur « La chienne du Tzain Bernard »

  1. Autant je suis content de voir la littérature de genre « du terroir » percer un peu (faudra que j’en parle au Gahelig), autant le gore est un genre qui ne m’attire pas du tout.

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