Archives de catégorie : Ciné

The Thing (1982 et 2011)

L’autre jour j’ai remis le film de Carpenter The Thing dans le lecteur. Je n’ai qu’une chose à dire : c’est toujours aussi efficace. Rappelons qu’il s’inspire d’une nouvelle, elle-même ayant déjà inspiré un autre film en 1951. Je n’ai pas vu ce dernier, mais la version Carpenter reste un summum de ce genre de film et on voit vite pourquoi. Rien que le pitch permet déjà de saisir la puissance angoissante qui va s’en dégager. Une équipe de recherche en Antarctique tombe sur la base détruite de scientifiques norvégiens qui, visiblement, avaient découvert un truc bizarre dans la glace. Très vite, notre équipe se retrouve coincée dans sa station avec un monstre qui a la fabuleuse faculté de pouvoir prendre la forme de n’importe quel être vivant. Y compris bien sûr de votre ami, juste pour que vous ne sachiez plus à qui faire confiance. La bestiole s’avère résistante, méchante, particulièrement agressive, et vicieuse.

Carpenter a créé là un chef d’œuvre d’angoisse qui tient en haleine d’un bout à l’autre. Le bodycount allant croissant, la paranoïa empirant, l’état psychologique des hommes devient aussi dangereux que le monstre lui-même. Certes les effets spéciaux ont pris un coup de vieux et les animations hachées de l’époque sont un peu dommage. Mais l’ambiance qui se dégage de ce film est une pure réussite. Musique, photographie, lumière, plans, tout est étudié et parfaitement calibré pour faire monter la tension jusqu’au gros clash final et cette dernière scène qui nous laisse complètement à nos fantasmes et nos réflexions sur ce qui arrive.

Si je l’ai remis ces jours, c’est parce que je voulais regarder le nouveau The Thing, la version 2011, préquelle du premier, comptant les aventures de l’équipe norvégienne qui a découvert soucoupe et corps étrange congelé. L’essentiel de l’ambiance du premier revient à la charge. Angoisse, huis-clos, paranoïa, suspens, tous les éléments sont là. On retrouve certaines scènes quasi identiques, comme la crémation des cadavres en extérieur ou la panne de lance-flammes. Et puis il y a ces détournements, comme le test identique qui part en fumée. Références et créations font de ce film une nouveauté, même si on en connait plus ou moins la fin, collant jusque dans la poursuite en hélico. Par contre, on voit bien plus la créature et elle se permet bien plus d’acrobaties et de trucs gore. 29 ans d’améliorations dans les effets spéciaux, faut bien que ça serve. Alors oui celui-ci est plus gore, peut-être un chouilla moins angoissant. Mais ça reste un très bon moment.

Ces deux films sont des réussites dans leur genre. Et il faut les voir dans l’ordre de création pas dans l’ordre de l’histoire. Ca vaut vraiment la peine.

Conan

L’année passée, Hollywood s’est entiché d’un remake de Conan le Barbare. Ou d’un nouveau film basé sur le héros de Howard. Ou de reprendre un truc à succès. Bref, ça a été le retour du plus connu des Cimmériens sur grand écran. Difficile de ne pas repenser au film avec Schwartzie qui a marqué mon enfance ; je ne l’ai pas revu depuis un moment, juste une ou deux scènes qui n’ont pas toujours bien vieilli. Des années d’effets spéciaux sont passées par là. Bref, ce film reprend quand même les principaux ingrédients du premier, davantage que les ingrédients propres aux nouvelles de Howard. J’ai quand même l’impression que l’on se rapproche ici un peu plus du matériau d’origine, mais on en reste loin malgré tout. Conan reste un personnage plsu profond que ces diverses adaptations cinématographiques ne le laissent penser. Il passe finalement toujours pour un pur gros barbare uniquement. Il l’est, certes, mais pas que. J’avais découvert cela en relisant il y a quelques temps une partie des nouvelles en question. Continuer la lecture de Conan

Twilight

Je le clame haut et fort : l’honnêteté intellectuelle peut être dangereuse pour la santé! Mes yeux et mon cerveau en ont souffert l’autre jour. En effet, à force de médire et critiquer sans vraiment savoir (parce que j’en ai posté des images humoristiques et moqueuses), je me suis dit qu’il fallait quand même que je me fasse une idée par moi-même. Et je peux le dire maintenant : Twilight, c’est de la merde! C’est un peu la même démarche que l’ami Thomas B avec le livre qui a inspiré le film. Honnêtement, j’ai cherché à comprendre ce qui pouvait lui donner autant de succès, et je n’ai pas trouvé. Ce n’est même pas comme un sympathique nanard qui fait bien rire, même involontairement ; non, c’est juste mauvais, point. Mais je ne vais pas m’arrêter là et je vais détailler mon avis. En effet, on m’a appris qu’il ne faut pas dire « c’est de la merde » mais « c’est de la merde parce que… »

Il y a tout d’abord l’histoire. Bon ben ça c’est pas spécialement dû au film, probablement au livre dont il est tiré. Mais franchement le scenario de la jeune fille qui retrouve le bled de son enfance où comme par hasard il fait toujours moche et qui y rencontre un beau (???) jeune homme dont elle tombe amoureuse et qui s’avère être un vampire qui veut à la fois boire son sang et la sauver, avant de trouver des méchants vampires ennemis avec lesquels il faut se fighter, ben bof. Rajoutons que les motivations sont peu compréhensibles, et que le tout ne tient pas la route dans ses enchaînements, et on a déjà une bonne base. Continuer la lecture de Twilight

The Social Network

Au fond, l’idée de faire un film sur la création de Facebook, ça peut sentir le truc chiant et pas motivant du tout, surfant sur un effet de mode. Après on se dit qu’avec Fincher aux commandes, ça peut quand même donner quelque chose de bien. Puis il y a les nombreux commentaires ultra-positifs. Alors je me suis lancé et j’ai regardé The Social Network, qui m’a plutôt agréablement surpris. Alors c’est certain que sur le papier, c’est pas folichon tout plein d’action, et en plus on connait la fin. Reste que le film est suffisamment bien foutu pour se révéler très agréable. Je ne connais pas la vérité dans cette histoire, je ne vais pas m’appesantir sur la part de fiction-adaptation et la part de retranscription. Mais y’a du crédible là-dedans.

Le film raconte donc l’ascension du petit génie du codage Mark Zuckerberg qui, suite à un râteau monumental avec une fille, se lance dans du site communautaire un peu misogyne et attire une foule d’étudiants dessus. De fil en aiguille, il va rencontrer des jumeaux plein de fric et avec une bonne idée, leur associé, mais aussi attirer dans son truc son meilleur ami qui investit. Et monter tout d’abord The Facebook (qui deviendra Facebook tout court). D’abord réseau social interne à son université, il va vite s’étendre à d’autres écoles avant de s’affranchir vers le monde. Le film montre la rencontre avec le fondateur de Napster qui va tout changer, les aspects peu sympathiques de Zuckerberg, ses déboires, ses réussites, pour culminer à la fin du procès contre les jumeaux l’accusant d’avoir volé leur idée. Très sympa de voir l’évolution. On peut croire sans problème que Zuckerberg ne voulait au début que du fun, pas de pub, juste pour s’amuser. On peut croire qu’il se révèle un beau salaud par moments. On peut croire que des avocats et hommes d’affaires l’ont aidé à monter le business contre d’anciens amis. On peut croire à cette folle relation avec le gars de Napster. Le tout tient la route. Il y a sûrement une part de fiction pour rendre le tout intéressant sur un écran. Mais globalement c’est assez crédible.

La réalisation du film est bien foutue et permet de donner du rythme à un truc qui, sur le papier, sonne plat et mou. La tension est bien utilisée. Le jeu entre les moments du procès et les flashbacks sur l’histoire de Facebook, ça fonctionne bien. Le tout servi par de belles images et une bande son de qualité. La prestation des acteurs est un grand plus aussi. Dans la peau de Zuckerberg pas très social mais génie du codage, Jesse Eisenberg est parfait. Justin Timberlake nous démontre qu’il devrait juste arrêter la musique pour se concentrer sur le cinéma parce qu’il tient vraiment bien la route. A côté de ces deux-là, les autres font un peu plus pâle figure mais s’en sortent très bien quand même.

Au final, The Social Network est un bon film. Intéressant, prenant. Une curiosité à voir.