Parmi les groupes mythiques qui ont sorti quelque chose de bon en 2014, il y a Weezer et leur nouvel opus, « Everything will be allright at the end ». Avec une pochette au look très sympa (j’adore l’apparence de cette bestiole), le groupe nous revient avec un album qui fleure bon le Weezer tel qu’on l’aime. Certes ils n’ont pas été chercher midi à quatorze heures et on pourrait leur reprocher une certaine forme de flemmardise à faire du Weezer comme on l’attend à l’aune des premiers albums du groupe il y a 20 ans (‘tain déjà 20 ans). Les mélodies imparables, les riffs acérés, les guitares saturées, les parties vocales si bien foutues, l’énergie ambiante, tout y est. Et c’est avec un plaisir non dissimulé que je retrouve ce son et cette musique. Weezer est toujours là, c’est certain, et leur talent intact. Un tout petit peu plus de maturité, d’expérience, de maîtrise du son et du studio, mais on reste dans ce qui a toujours fait que Weezer est Weezer. Continuer la lecture de Weezer – Everything will be allright in the end
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Good Morning England
L’autre soir j’ai pu voir un véritable hymne au rock, un très bel hommage à cette musique et à ses répercussions sociales. Good Morning England nous conte les aventures de Radio Rock, une radio pirate émettant vers l’Angleterre depuis un bateau ancré dans les eaux internationales pour éviter de subir le diktat gouvernemental. On a donc sur ce navire un équipage de doux dingues, chacun avec son style, sa personnalité, un groupe de DJs animant les ondes de la radio 24H/24 pour le plus grand bonheur d’une large population anglaise. Rebelles, provocateurs, ces gars permettent la diffusion du rock en 1966, alors que le gouvernement conservateur ne veut pas voir débarquer des idées aussi farfelues et déplacées. Le rock comme musique certes, mais aussi donc comme idéologie, avec une remise en question et un anticonformisme parfois jusqu’au-boutiste. Car oui, on l’oublie trop souvent aujourd’hui, mais le rock c’est une attitude plus qu’une musique ; il ne suffit pas de grosse guitares aux riffs acérés pour « être rock’n’roll », c’est une manière de penser.
Radiohead – The King of Limbs
Il m’aura fallu un petit moment pour trouver comment aborder ce nouveau Radiohead. Il faut dire qu’il ne s’apprivoise pas facilement le bestiau. Ce King of Limbs est plus accessible qu’un In Rainbows, mais reste un album déroutant. Court (8 titres pour 37 minutes), mêlant de belles mélodies et des déstructurations aux rythmes décalés, l’album surprend. Mais bon, ça reste Radiohead. Et Radiohead, c’est un des groupes les plus mythiques au monde. Dès 1993, Pablo Honey est une véritable tuerie avec déjà le tubesque Creep entre autres titres. La bande à Thom Yorke s’impose comme un groupe de rock aux compositions superbes, soutenant la vois reconnaissable entre mille de leur chanteur. Avec The Bends, c’est encore plus rock’n’roll. Mais dès OK Computer en 1997, on sent que le groupe veut se diriger vers autre chose. Plus complexe, plus surprenant, l’album comprend entre autres le magnifique Paranoid Android, longue pièce décalée montrant bien les propensions du groupe à chercher plus loin. Au fur et à mesure des albums suivants, leur musique se complexifie, s’électronise, touche à de nombreux râteliers comme le free jazz. Il y a eu le superbe Kid A, puis Amnesiac, Hail to the Thief, de plus en plus ardus, de moins en moins accessibles, les disques de Radiohead deviennent complexes. Montrant d’autres facettes que son rock brut et mélodique des débuts, le groupe s’avance sur de nouvelle s terres en prouvant par là une capacité d’évolution rare dans le monde musical contemporain. Au lieu de sombrer dans la facilité de refaire la même chose sur chaque galette pour assurer leurs ventes et leurs revenus, les petits gars prennent régulièrement leur public à revers. Pas toujours efficace à mon goût car trop complexe. Avec In Rainbows en 2007, Radiohead lance un nouveau pavé dans la mare en proposant l’album en « pay what you want », le disque étant intégralement téléchargeable pour la somme que l’internaute voulait, y compris rien ; le buzz autour de ce phénomène a marqué plus que le disque lui-même. Gros succès cependant. Quatre ans plus tard, voici venir le nouveau bébé : The King of Limbs.
PJ Harvey – Let England Shake
L’énergique Polly Jean Harvey est une de ces toutes grandes dames du rock. elles nous gratifie de belles mélodies et de sa voix incroyable depuis une vingtaine d’années, et c’est en général un grand bonheur que de découvrir un nouvel album. Elle a su se faire remarquer dès Dry, premier album datant de 1992. Rid of Me, To Bring You My Love, Stories from the City, Stories from the Sea sont tous des albums marquants et de qualité, nous démontrant les diverses facettes d’un talent incroyable. Rappelons encore qu’elle a travaillé avec d’autres grands noms comme Nick Cave, Mark Lanegan, Marianne Faithfull, ou dans les fameuses Desert Sessions de Josh Homme. bref, elle n’a plus rien à prouver. Après quelques albums moins bien accueillis, elle nous revient avec Let England Shake, son 8ème album studio. Enregistrée dans une église de son Dorset natal, cette galette calme un peu certaines ardeurs furieuses que Mme Harvey a pu nous démontrer précédemment. Sans aller jusqu’à dire qu’elle s’assagit vraiment, on peut parler d’un truc moins brut, plus doux. Mais toujours aussi beau et bon pour les oreilles…