Session d’automne 2011 des chambres fédérales

Et voilà que s’achève la session parlementaire de l’automne 2011 à Berne. Bien entendu, je m’y suis intéressé un peu plus qu’à l’accoutumée, au vu de ma position de candidat. Et je souhaiterais revenir sur quelques sujets qui y ont été discutés, en bien comme en mal, des choses qui me font réagir…

Avions de combat

Je ne vais pas rajouter une couche sur ce sujet. J’avais déjà fortement réagi la semaine passée. Signalons juste que le GSSA, les Verts, le PS et d’autres veulent mettre en place une initiative contre cet achat.

Continuer la lecture de Session d’automne 2011 des chambres fédérales

Le mot d’ordre : Allez voter – courrier des lecteurs

Encore un courrier des lecteurs aujourd’hui dans le cadre de cette campagne pour les élections fédérales. Un courrier des lecteurs que je co-signe à nouveau avec ma co-listière Irina Krier. Je vous mets le texte ici :

Les jeunes femmes suisses ne sont que 26% à voter, un chiffre inquiétant. Comparons ceci à la campagne « Définissez le visage de la suisse » qui reflète la composition du Parlement : beaucoup d’hommes de plus de 50 ans, de classe sociale élevée. Certes, ils sont compétents pour comprendre et représenter les hommes de plus de 50 ans qui sont indépendants, ou chefs d’entreprise, membre de conseils d’administration,… et c’est tant mieux.

Mais comment peuvent-ils comprendre les soucis quotidiens d’une jeune mère de famille active, qui jongle entre garderie et travail, qui fait les courses en rentrant en bus avec une poussette, pour qui l’achat des fournitures scolaires est un passage obligé du mois d’août? Que l’on ne me dise pas que les jeunes étudiant-e-s à budget limité, qui remplissent CV sur CV à l’obtention de leur diplôme, que ceux/celles qui rentrent le soir pour s’occuper de leur famille après le travail et font la cuisine sont représenté-e-s par ces mêmes parlementaires. Ces jeunes hommes et femmes, pour qui les coûts de la santé, la garde des enfants, les transports publics, la recherche d’un logement sont les questions les plus importantes de leur vie, ne votent donc pas.

Pourtant, il y a des candidats qui vivent la même vie, qui ont les pieds dans la même réalité, des jeunes mères et pères de famille actifs, des étudiants, des apprentis, qui ne rentrent pas chez eux mettre les pieds sous la table et lire les cours de la bourse. A ceux qui se sentent exclus de représentation au Parlement : « voyez qui peut vous comprendre, qui peut défendre vos intérêts, votre avenir. Allez voter. Ne laissez pas ceux qui ne vous comprennent pas décider à votre place. »

 

Mr. Jack

Oulalah, je viens de me rendre compte que je vous avais pas fait de billet de présentation de ce très bon jeu pour deux qu’est Mr. Jack. Eh oui, pour deux, ni plus ni moins. Il faut dire que nombre de jeux prévus pour pas mal de monde tournent assez moyennement à deux. Et je cherchais justement à l’époque un jeu à deux. C’était au FIJ que j’avais finalement craqué sur cette boîte fort sympathique. Mr. Jack, c’est donc un jeu de Bruno Cathala (que l’on ne présente plus) et de Ludovic Maublanc (que je connais moins mais dont le parcours créatif est un gage de qualité en soi), et très joliment illustré par Piérô. Ici, il s’agit d’enquêter dans le quartier de Whitechapel afin de mettre la main sur le terrible Jack l’éventreur. 8 enquêteurs, chacun avec ses particularités, et parmi eux, en fait, se cache Jack. Son but? S’échapper du quartier ou tenir le coup toute la nuit sans être découvert. L’autre joueur aura pour but d’aller par déduction et élimination afin de découvrir le coupable et l’alpaguer dans les temps. On a pour cela une très bonne petite mécanique qui tourne incroyablement bien.

L’ouverture de la boîte, après phase de dépunchage, est l’occasion de découvrir le joli matériel, de bonne qualité, qui nous servira pendant la partie. A commencer par un grand plateau de jeu représentant le quartier de Whitecahpel avec ses ruelles, ses demeures, ses parcs, ses lampadaires, ses bouches d’égouts, et les rues permettant d’en sortir. Une série de jolis pions en bois sur lesquels on va coller les portraits des 8 personnages, d’un coté en couleur et grisés de l’autre (et un autre pion compte-tours). Des petits pions en carton : bouche d’égout fermée, lampadaire allumé, cordon de police. Deux petits packs de cartes (on notera leur épaisseur et leur résistance qui laisse présager de nombreuses années de manipulations intensives sans répercussions négatives sur leur santé). Penchons-nous maintenant sur le fonctionnement très simple du jeu.

Continuer la lecture de Mr. Jack

Le jour où des avions de combat ont abattu en plein vol la démocratie directe…

Bon ben voilà, j’attendais patiemment la fin de la session parlementaire d’automne pour donner mon avis sur divers points qui y ont été traités. Mais là c’est trop, faut que ça sorte. La décision du Conseil des États sur l’achat des nouveaux avions de combat me dégoûte profondément. Je vous la fait courte…

Le Conseiller Fédéral en charge de l’armée voulait acheter de nouveaux joujoux luxueux avions de combat, pour un montant relativement élevé de 5 milliards. Il a été proposé de faire passer cela dans le budget ordinaire de la Confédération, relevé un peu pour l’occasion mais pas suffisamment. Il y a eu des oppositions qui ont parlé de les faire passer par un achat hors budget, ceci afin de les faire clairement apparaître comme particuliers et de pouvoir, au besoin, s’opposer à cet achat par voie de référendum (ben oui on ne peut pas faire de référendum contre le budget). Et donc c’est la première option qui est passée. Nous noterons donc que le budget de la Confédération va s’élever, mais qu’il faudra aussi piocher de ci de là dans d’autres comptes afin de subvenir aux besoins absolus en avions de dernière génération capables de sortir de notre espace aérien à peine ils auront décollé et qui ne seront finalement utiles qu’à quelques manœuvres et parades pour faire joli (et polluer un peu plus, mais c’est un détail). Nous observerons donc avec joie et délectation les budgets décroître dans d’autres secteurs de la Confédération (au hasard social, santé ou formation, lancez le dé pour déterminer la cible). Franchement, c’est quoi cet abus? Pourquoi ne laisse-t-on pas le peuple se prononcer sur un sujet aussi important que ces 5 milliards?

J’irai plus loin en soulevant la position de l’UDC sur ce sujet. Oui, l’UDC, le parti très à droite que je n’apprécie guère. Le parti qui se dit « parti du peuple » et qui réclame que le peuple souverain se prononce sur tout et n’importe quoi, quitte à aller à l’encontre du droit supérieur international. Oui, l’UDC qui a fait voter le peuple suisse sur 2 minarets et demi érigés avec des fonds privés et qui ne faisaient de mal à personne. La même UDC qui ici esquive le vote populaire sur 5 milliards de deniers publics dépensés dans un projet à l’utilité contestable et contestée. Ben oui, c’est la vie. On pourrait aussi parler de la position du PDC, « parti de la famille » paraît-il, qui fait ici passer les avions de guerre au détriment sans doute de fonds qui auraient pu aider justement les familles en difficulté. Ah mais non, ce n’est pas comme s’ils retournaient régulièrement leurs vestes, eux. Le PLR a bien entendu défendu avec efficacité les grandes entreprises qui vendent ces avions, business is business comme on dit. Que dire encore? Ah oui, il semblerait que plusieurs membres de la commission concernées du Conseil des États soient en cheville (voir carrément membres) de conseils d’administration de ces entreprises. Mais non, probablement pas, ils auraient annoncé cette collusion d’intérêts.

Alors oui je suis bien remonté aujourd’hui. Et là c’est rien, il y a encore la suite du débat sur le nucléaire pour aujourd’hui…

 

Crédit photo : Dassault Mirage 2000D, par Alexandre Prévot, sur Flickr

mon blog avec mes photos, mes jeux, mes créations et tout…