Lie to Me, saison 1

Je ne connaissais pas cette série jusqu’à ce qu’on me l’offre, alors c’était un peu une plongée dans l’inconnu ; plus ou moins, je savais quand même que c’était un type qui savait lire sur le visage des gens quand ils lui mentent ou pas et résolvait ainsi des enquêtes… Avec Madame, on a donc mis la galette (avec encore une fis la VO en 5.1 mais le seul 2.1 pour la VF, scandale) pour aller voir ce dont il retournait et hop, on s’est laissés happer par truc. Lie to Me, c’est les aventures de Cal Lightman, un médecin spécialiste des émotions et des moindres mouvements des muscles du visage, mais aussi de tout le langage verbal et non verbal et autres tics. Un pro très renommé que des gens engagent quand ils ont besoin de savoir si quelqu’un ment. Mari jaloux, employeur suspicieux, mais aussi et surtout les différentes agences de police et de renseignement, tout ce qui a suffisamment de sous cherche les services du Dr Lightman, spécialiste mondial dans son domaine. Entouré de son équipe, il va résoudre mystères et enquêtes dans une ambiance parfois bien déjantée.

Bon, y’a pas à dire, la série tourne beaucoup sur le personnage de Lightman (nom intéressant et bien choisi comme souvent, l’homme lumière qui apporte ses éclaircissement et vous perce à jour), sa personnalité et ses délires. Ce type est un peu barré quand même. Il sait lire toute émotion, même ultra-rapide, qui passe sur votre visage, et il en profite pour vous provoquer dès que possible. Il a un petit côté Dr House par son aspect rude et peu accessible qui n’en a rien à crier de son prochain ; sauf que, contrairement à House, ici cet aspect s’estompe par moments pour montrer qu’en-dessous Lightman peut-être très humain justement. Il est magistralement interprété par Tim Roth qui donne beaucoup de force au personnage en surjouant certaines attitudes, avec cette posture et démarche toutes de travers et ce regard de grand malade. Chapeau.

Mais derrière Lightman, il y a les autres personnages qui donnent du coeur à la série. A commencer par la charismatique Gillian Foster, psychologue de renom, fort douée, et associée de Lightman à la tête du groupe Lightman ; elle est le pendant humain et sociable, conventionnel, de Lightman, son double positif, le côté tête sur les épaules que l’autre n’a pas. Elle acquiert au cours des épisodes une certaine profondeur au travers de son histoire personnelle et se révèle très attachante. Il y aussi le jeune surdoué qui lit toutes les études et est très doué dans son boulot, Eli Loker, un type qui a décidé de ne dire que la vérité et rien que la vérité, sans penser aux réactions des gens en face. Honnête, généreux, solide en amitié, il est sans cesse brimé par Lightman qui veut le pousser à se dépasser (d’ailleurs Lightman n’est tendre avec aucun employé). En début de saison, Lightman engage Ria Torres, une jeune femme qui n’a pas étudié la psycho ni les émotions mais se révèle naturellement douée pour percevoir la moindre trace de mensonge. Ajouton encore Emily, la fille ado de Lightman, avec tous les soucis que l’on peut attendre d’une ado ; Zoe l’ex-femme de Lightman ; Reynolds l’agent du FBI force de frappe et d’investigation policière. Les personnages sont tous bien construits et solides, avec leurs défauts et leurs problèmes, leur complexité. Au fur et à mesure des épisodes, leur profondeur va apparaître de plus en plus. Sans compter qu’ils sont tous bien joués, avec des acteurs qui sont bien à leur place. Merci à eux, ils donnent une grande force à la série.

Tout au long des épisodes, on verra certains fils se tisser, on va découvrir le passé des personnages et leurs liens. Mais globalement, c’est une série de loners, il n’y a pas de véritable arc scénaristique courant sur de nombreux épisodes, pas de fil rouge liant le tout. On aime ou pas. Pour ma part, ça me va bien, pas besoin de trop réfléchir ou de se souvenir de trucs passés, tout va bien. Les intrigues sont parfois un peu tordues avec un jeu de trouver qui ment pour remonter petit à petit les indices vers la résolution du problème. On notera que les techniques de Lightman sont impressionnantes, et c’est fou le nombre de trucs qu’il peut solutionner de cette manière. Ce type est un super-héros, c’est le Jack Bauer des émotions, le Chuck Norris du mensonge, le type qui peut tout faire. Tellement que parfois cela en devient un peu trop gros quand même. Mais bon, on se laisse embarquer parce que le paquet est vraiment bien ficelé avec une réalisation agréable et surtout, comme je le disais plus haut, des personnages attachants.Et puis il y a la bande originale, globalement très sympathique avec même de très beaux morceaux (la reprise de Wonderwall par Ryan Adams par exemple).

La série se permet en plus le luxe d’aborder des sujets pas évidents de très bonne manière, genre le viol dans l’armée, des histoires diplomatiques, des disparitions (et potentiellement pire) d’enfants, le monde de la pharma, la drogue, l’adultère, mais aussi les liens parents-enfants et en particulier la difficulté de l’adolescence.

En passant, je trouvais effectivement les méthodes de Lightman un peu trop énormes, trop faciles et tout et je suis allé fare un petit tour sur le net. Alors ça semble se baser sur les travaux de Paul Ekman, un scientifique qui a prouvé que ces fameuses micro-expressions sont effectivement internationales et pas liées à un groupe ethnique, idée communément admise par la plupart des scientifiques maintenant. Ekman est d’ailleurs conseiller scientifique sur la série. Donc y’a une base scientifique réelle à tout cela ; par contre, que ce soit aussi facile à remarquer et détecter, là ça me semble un peu gros…

Lie to Me est donc une petite série très agréable, et cette première saison de 13 épisodes m’a convaincu. Divertissante, bien interprétée, bien réalisée, avec de bonnes idées. Elle ne se hisse pas au panthéon de séries vraiment fabuleuses, mais c’est vraiment sympa.

2 réflexions sur « Lie to Me, saison 1 »

  1. C’est la meilleure saison ! Avec un ton décalé et un soupçon d’anticonformisme (lorsque tu vois les références aux hommes politiques), voire de provoc (t’as vu, Bush mentait !) .
    Puis, les épisodes allant, la série perd ce petit provoc au profit de scenarii plus typés « policier » et reposant de plus en plus sur le perso principal, qui joue magistralement, soit dit en passant.

  2. +1 J’avais beaucoup aimé la saison 1, pour les arguments avancés mais aussi parce qu’elle était moins « magiques » que les suivantes, il y avait plus d’explications et la démarche d’enquête paraissait plus rigoureuse, alors qu’ensuite, les scénaristes semblent se reposer sur le charisme du personnage principal. Cela dit, j’ai un peu le sentiment que c’est le chemin que prend Dr House, les « révélations » sur le mal du patient sont « faciles », toujours à la dernière seconde… La démarche d’enquête ou de débat humain / philosophique / éthique recule au profit des petites histoires des personnages. Au final dans les deux cas (Lie to Me + Dr House), je commence à trouver un petit air de comédie dramatique avec ses histoires de cœur comme rebondissements dramatiques, les aveux larmoyants ou le problème humains graves finalement réglé en un tournemain pour passer dans l’épisode. Bref, des concepts que j’aime bien, mais mon plaisir s’érode au fil des saisons…

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