L’aspect humain du travailleur à l’agenda politique

Cette semaine est riche en débats sur le statut du travailleur. Pure ressource de l’entreprise corvéable à merci ou être humain méritant la reconnaissance? Avec tout le champ des possibilités entre deux. Deux sujets en tout cas font le devant de l’actu en Suisse avec cette problématique.

En mars nous voterons sur six semaines de vacances pour tous. Et hier l’initiative pour un salaire minimum a été déposée. Faisant hurler la droite et les milieux économiques, ces deux initiatives sont soutenues par des gens plus intéressés à l’Humain qu’à l’argent et à la réussite. Les deux textes vont finalement dans le même sens. Il s’agit de reconnaître le travail des employés, de leur permettre d’avoir une vraie vie, de gagner un salaire correct, de pouvoir exister socialement en dehors du travail. Nous ne sommes pas que des travailleurs, nous aussi des gens avec une famille, des passions, des loisirs, ou tout au moins des gens qui aimeraient avoir la possibilité d’accéder à tout cela. Continuer la lecture de L’aspect humain du travailleur à l’agenda politique

Une semaine sur le web : SOPA, PIPA, ACTA, blackout, Megaupload, Anonymous et tout ça

La semaine passée a été particulièrement chaude sur le front du net et des libertés. J’ai laissé passer le week-end, histoire de souffler un peu et de réfléchir à tout cela (et aussi d’avoir le temps d’écrire ce billet). Beaucoup de choses ont été dites à ce sujet déjà sur pas mal d’autres sites mais je voulais juste revenir un peu sur tout ça.

Episode 1 : le blackout

Mercredi passé, le 18, pas mal de sites (essentiellement américains) se sont mis en blackout pour protester contre les deux projets de lois SOPA et PIPA dont j’avais déjà un peu parlé par ici. Comme parmi ces sites il y en avait de très gros (genre la version anglaise de Wikipedia), l’attention de nombreuses personnes a été attirée sur ces lois. Ce petit article d’OWNI situe assez bien le problème. En gros, ces deux lois sœurs américaines mettent en danger l’internet tel que nous le connaissons, cet espace de liberté si important. Elle posent la question de la prépondérance des libertés individuelles sur le copyright, des droits de tout un chacun sur le revenu de quelques grands industriels (je rappelle que le copyright ne défend pas les créateurs mais bien plutôt les intermédiaires). Du coup, le débat qui agitait essentiellement la sphère geekienne dans le monde a été agrandi à des gens qui ne s’y intéressaient pas, tout simplement parce qu’ils ne pouvaient pas accéder à leurs sites fétiches. Une grande réussite de communication d’ailleurs. Pour une fois, sur le sujet du piratage, l’information a pu venir au grand public de la part de défenseurs des libertés et pas seulement de l’industrie du divertissement. Les gens ont pu se forger une autre opinion, au grand dam bien entendu des représentants des ayants-droits qui n’ont guère apprécié l’opération.

Bref, suite à tout ce raout, nombre de personnes ont écrit à leurs représentants aux chambres américaines, les ont interpelé, ont écrit des mails et des lettres. Les soutiens à SOPA et PIPA dans ces chambres se sont faits moins insistants et plusieurs élus ont même retiré leur soutien. Les votes de ces lois ont été repoussés. Je ne pense pas qu’elles soient supprimées de l’agenda, mais peut-être vont-elles au moins être amendées/édulcorées. On peut toujours rêver. Continuer la lecture de Une semaine sur le web : SOPA, PIPA, ACTA, blackout, Megaupload, Anonymous et tout ça

Revue de web – S01E03

Troisième épisode de la revue de web hebdomadaire, avec cette fois un menu une bonne dose de politique, un peu de jeu et de geekitude,… Bonne lecture.

Politique

21 candidats au Conseil d’Etat en mars, pour 7 sièges à remplir. 24 Heures nous l’annonce et j’en profite donc pour commenter mon billet à ce sujet.

Domaine Public nous parle d’une nouvelle vision de l’agriculture où on voit les géants de la nutrition, de l’agro-alimentaire et des OGM se poser en défenseurs de l’agriculture dans les pays en voie de développement ; bien entendu, avec une vision qui leur est propre.

Un autre article de Domaine Public prouvant encore une fois que l’UDC est un parti qui agit de manière contraire aux valeurs de notre pays et va à l’encontre de nos institutions.

Rue 89 revient sur ce grand moment de journalisme qui a enfin vu une journaliste montrer les contradictions de Marine Le Pen ; des questions réfléchies et un peu plus poussées que la moyenne ont suffi à démontrer les limites du programme FN. J’avais toujours trouvé Marine Le Pen catastrophique sur les plateaux télé, mais là pour une fois la journaliste ne s’est pas laissée démonter.

Sur Rue89, quelques interrogations sur les canons à neige qui fleurissent dans les stations.

Les CrisesBox, des cadeaux sympas en cette période…

Le 120secondes de Couleur 3 nous en dit plus sur les conditions dans lesquelles Novartis a décidé de garder ouvert son site de Prangins… Que du bonheur!

Nos politiques s’avancent sur l’enfouissement des déchets radioactifs. Eh oui, va falloir assumer le choix du nucléaire, avec ses coûts sur tant d’années. Reste cette citation de l’article comme quoi la cantons demandent « que la solution soit «durable, transparente, honnête et absolument sûre» »… Muhahaha, on parle de nucléaire là, c’est pas possible.

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The Social Network

Au fond, l’idée de faire un film sur la création de Facebook, ça peut sentir le truc chiant et pas motivant du tout, surfant sur un effet de mode. Après on se dit qu’avec Fincher aux commandes, ça peut quand même donner quelque chose de bien. Puis il y a les nombreux commentaires ultra-positifs. Alors je me suis lancé et j’ai regardé The Social Network, qui m’a plutôt agréablement surpris. Alors c’est certain que sur le papier, c’est pas folichon tout plein d’action, et en plus on connait la fin. Reste que le film est suffisamment bien foutu pour se révéler très agréable. Je ne connais pas la vérité dans cette histoire, je ne vais pas m’appesantir sur la part de fiction-adaptation et la part de retranscription. Mais y’a du crédible là-dedans.

Le film raconte donc l’ascension du petit génie du codage Mark Zuckerberg qui, suite à un râteau monumental avec une fille, se lance dans du site communautaire un peu misogyne et attire une foule d’étudiants dessus. De fil en aiguille, il va rencontrer des jumeaux plein de fric et avec une bonne idée, leur associé, mais aussi attirer dans son truc son meilleur ami qui investit. Et monter tout d’abord The Facebook (qui deviendra Facebook tout court). D’abord réseau social interne à son université, il va vite s’étendre à d’autres écoles avant de s’affranchir vers le monde. Le film montre la rencontre avec le fondateur de Napster qui va tout changer, les aspects peu sympathiques de Zuckerberg, ses déboires, ses réussites, pour culminer à la fin du procès contre les jumeaux l’accusant d’avoir volé leur idée. Très sympa de voir l’évolution. On peut croire sans problème que Zuckerberg ne voulait au début que du fun, pas de pub, juste pour s’amuser. On peut croire qu’il se révèle un beau salaud par moments. On peut croire que des avocats et hommes d’affaires l’ont aidé à monter le business contre d’anciens amis. On peut croire à cette folle relation avec le gars de Napster. Le tout tient la route. Il y a sûrement une part de fiction pour rendre le tout intéressant sur un écran. Mais globalement c’est assez crédible.

La réalisation du film est bien foutue et permet de donner du rythme à un truc qui, sur le papier, sonne plat et mou. La tension est bien utilisée. Le jeu entre les moments du procès et les flashbacks sur l’histoire de Facebook, ça fonctionne bien. Le tout servi par de belles images et une bande son de qualité. La prestation des acteurs est un grand plus aussi. Dans la peau de Zuckerberg pas très social mais génie du codage, Jesse Eisenberg est parfait. Justin Timberlake nous démontre qu’il devrait juste arrêter la musique pour se concentrer sur le cinéma parce qu’il tient vraiment bien la route. A côté de ces deux-là, les autres font un peu plus pâle figure mais s’en sortent très bien quand même.

Au final, The Social Network est un bon film. Intéressant, prenant. Une curiosité à voir.