Citadelles

Encore un grand classique que j’ai mis longtemps a acquérir… et encore plus longtemps à jouer. Les règles de base étant pour 4 joueurs, je n’avais pas envie de commencer avec les spécialités pour 2 ou 3 joueurs. Or en général on est 3 pour jouer à la maison. Mais bon, cet été j’ai eu l’occasion de le sortir à plusieurs reprises, dans des configurations diverses de 2 à 8 joueurs. Et quel bonheur! je comprends pourquoi ce jeu a autant bonne presse. Efficace, simple, et pourtant ouvrant plein de possibilités. Juste ce qu’il faut. Pas trop long et vraiment prenant. Du pur bonheur!

L’idée en gros c’est de construire une cité. Chacun va construire sa cité en posant des cartes représentant des quartiers ; chacun aura reçu une série de cartes quartiers au hasard en début de partie. On pose un quartier en payant sa valeur en pièces d’or ; chacun aura reçu un tout petit pécule de départ en début de partie. On ne peut pas avoir plus de deux fois le même quartier. Quand un joueur a posé 8 quartiers, on finit le tour et la partie s’arrête ; on additionne la valeur de chaque quartier posé, un bonus pour ceux qui ont 8 quartiers, un autre bonus pour le premier à avoir eu 8 quartiers, un bonus si on a des quartiers des 5 couleurs (donc des 5 types, quartiers nobles, marchands, religieux, militaires et merveilles). Et le plus haut score l’emporte. Rien de bien compliqué là-dedans. Mais toute la subtilité vient des personnages qui donnent une sacrée profondeur au jeu.

Il y a 8 cartes personnages dans le jeu. Chaque personnage a un numéro, un rôle et une capacité spéciale. Il ne s’agit pas de rôles que les joueurs vont se voir attribuer pour la partie, mais de personnages que chacun pourra embaucher ; et donc en changer à chaque tour. Au début du jeu, un joueur reçoit la couronne qui symbolise le premier joueur. Il va prendre les 8 cartes personnages. Selon le nombre de joueurs, il va en écarter un certain nombre, face visible ou cachée, puis en sélectionner une de son choix qu’il va garder secrète avant de passer le restant à son voisin de gauche. Ainsi chaque joueur va sélectionner une carte, un personnage qu’il recrute pour ce tour. Le roi appelle ensuite les personnages dans l’ordre des numéros, du 1 au 8. Lorsque mon personnage est appelé, c’est à moi de jouer ; je révèle mon personnage et je peux alors effectuer les choses suivantes :

  • ramasser deux pièces d’or de la banque, ou tirer deux cartes quartiers de la pioche, en défausser une et garder l’autre dans sa main ;
  • construire un (et un seul) quartier en payant à la banque son coût en pièces ;
  • jouer la capacité spéciale du personnage recruté à ce tour.

Bien entendu, les capacités des personnages vont sensiblement altérer le jeu et changer la donne. Il faudra bien calculer ce dont on a besoin, et combiner sur plusieurs tours les personnages utiles. Il s’agira aussi de faire attention aux cartes que l’on laisse à choix aux joueurs suivants afin de ne pas leur faciliter la tâche. Si l’on ajoute les pouvoirs spéciaux de certains quartiers (les merveilles), on se retrouve avec toute une série d’éléments qui pimentent fortement le jeu et lui donnent un aspect tactique indéniable. S’en remettre au petit bonheur la chance et choisir son personnage au hasard n’apportera pas la victoire.

Ainsi, sur une mécanique de base très simple et accessible, Bruno Faidutti a su poser un joli amas de subtilités retorses et vicieuses comme je les aime. Un jeu à se faire des sales coups et à se planter des couteux dans le dos. Que du bonheur en somme!

On ajoutera que la qualité graphique ajoute un plus non négligeable. Les cartes sont illustrées par des gens de talent (dont Florence Magnin). Les pièces en plastique de cette troisième édition sont bien faites, plus agréables que celles de la première. De plus, on notera que cette troisième édition (celle que j’ai) ajoute deux mini-extensions. D’une part une série de 9 personnages à utiliser en remplacement de ceux du jeu de base (remplacer tout ou partie permet de donner une rejouabilité importante car créant un nombre conséquent de combinaisons). Et il y a une série de merveilles là aussi pour remplacer tout ou partie de celles du jeu de base pour plus de diversité.

Verdict : un très très bon jeu donc, superbement dosé entre un peu de hasard, de la réflexion, de la négociation. Court mais pas trop. Simple mais pas trop. Je suis fan.

 

Fiche Tric Trac

4 réflexions sur « Citadelles »

  1. On fait ce qu’on peut…
    Et quand je vois le nombre de jeux sur les étagères de la ludo que je n’ai pas encore testés, ça fait mal!

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