Merantau

Après le fort sympathique The Raid, je m’étais promis de regarder l’autre film du même réalisateur (Gareth Evans) avec le même acteur (Iko uwais) et mettant en valeur le même art martial (le pencak silat, ou plus simplement le silat) ; j’ai donc regardé avec un plaisir certain Merantau. Daté de 2009, il se déroule également en Indonésie et bénéficie d’acteurs locaux, artistes martiaux de qualité. Ici nous allons suivre les aventures de Yuda, un jeune homme d’un petit village paysan. Comme tout jeune homme atteignant l’âge d’homme, il doit vivre un rite de passage pour ensuite revenir au village, le merantau (j’ai trouvé une explication plus détaillée sur ce rite, qui se déroule dans une société matriarcale, au passage). Notre Yuda se rend donc à la capitale, Jakarta, dans l’idée d’en revenir avec gloire et fortune pour son village et sa famille. Son but premier est d’y monter une école de silat, puisqu’il est un pratiquant de cet art martial. Bien évidemment, les choses ne vont pas être aussi simples et la ville va s’avérer particulièrement peu accueillante pour ce campagnard. Difficile de se  loger, de monter une école. Par contre, il est très simple de se faire voler son sac et ainsi de rencontrer un gamin des rues touchant, Adit. Et de là, on peut rencontrer par hasard la jolie grande sœur Astri, qui se trouve être sous la coupe d’un proxénète lié à un réseau de prostitution dirigé par des occidentaux fort peu sympathiques. Le grand cœur de Yuda va parler et il va tenter de sortir Astri de là. Avec pour conséquence une certaine colère du côté des proxénètes, le genre de gars avec qui on ne rigole pas. Une seule solution pour s’en sortir, la baston évidemment.

ce scénario ne prend pas le chou, il regorge de clichés et de déjà-vus, et ne surprendra pas. Franchement, on a déjà vu ça depuis… pfiouh, même depuis les grosses productions d’action hollywoodiennes des années 80. On notera que la localisation en Indonésie, avec des gens du cru, cela donne une touche toute particulière, et une saveur exotique. Je ne connais pas l’endroit, mais on se sent dedans, on n’a pas l’impression d’un exotisme de pacotille reconstitué dans un gros studio californien, et ça c’est bien. Mais bon, le scénario est un gros prétexte, comme dans pas mal de films de cet acabit. Parce que là on se trouve devant un bon gros film d’arts martiaux. Et comme je l’ai déjà dit à propos de The Raid, le silat ça a franchement de la gueule.

Les scènes de baston donc… Il faut voir que, comme le veut la tradition de ce genre de film, on y va en progressant, depuis les traînes-savates de bas étage jusqu’aux gros boss de fin, avec des paliers. On s’accorde quelques moments de répit, on place quelques passages avec un peu de discussion et c’est reparti pour un tour. Les os craquent, les membres sont tordus, les gens hurlent de douleur, le sang gicle, des gens meurent, bref le panel est complet. Sauts divers et variés, grimpés sur les murs, courses-poursuites, tout y est pour donner au film un rythme soutenu. Jusqu’au combat final contre The big boss que ça rigole pas. Et là, le grand final du film, et bien j’avoue que je l’ai pas senti venir, je ne voyais vraiment pas l’histoire se terminer ainsi. En fait, cette fin est très bien, et l’épilogue est juste super émouvant, donnant une grosse dose d’émotion soudainement dans ce film de baston intensive.

Alors on a les mêmes défauts que dans The Raid, avec des acteurs pas toujours au taquet en tant qu’acteurs ; ils sont quand même artistes martiaux à la base. Mais bon, ils ont chorégraphiés leurs bastons eux-mêmes et sont vraiment très bons dans ce qu’ils font.

Film d’action et d’arts martiaux? Oui, très bien, et défoulant. Certes pas un grand film, pas de profondeur scénaristiques ni de magnifique jeu d’acteur. Mais ce n’est pas le but non plus. Alors si vous aimez le genre, allez-y!

 

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