Quand on commence à devoir faire plusieurs tables de jeu lors d’une soirée, c’est que le succès est au rendez-vous. En effet, nous étions 11 l’autre soir chez moi. Pas trop mal… Du coup on a pu s’amuser à pas mal de choses.
Animal Suspect
Pour commencer sans brûler de neurones, et en attendant que les derniers arrivent, on a fait une partie rapide d’un jeu court, Animal Suspect. C’est le party game délirant de Bruno Faidutti et Nathalie Grandperrin sorti chez Gigamic il y a pas longtemps. Comme tout party game digne de ce nom, il s’explique en 30 secondes, se joue vite, fait rire, et n’a de décompte de points que pour la forme car ce n’est pas le plus intéressant.
Ici on dispose sur la table 6 cartes bleues avec des noms d’animaux et 6 cartes rouges avec des attitudes. Le joueur dont c’est le tour va secouer un petit gobelet dans lequel on a un dé rouge et un dé bleu. la combinaison obtenue va lui indiquer un duo animal-attitude, par exemple l’ours coquin, la crevette fière ou le phoque gracieux. Il va donc devoir imiter ce duo, onomatopées autorisées ; on ne mime pas un animal puis uns attitude mais bien un animal ayant cette attitude en un seul coup. Les rires sont quasi garantis ainsi que les habituels « mais voyons c’est évident », « rho mais vous êtes nuls, c’était pourtant clair » ou encore les « nan mais comment tu ferais les ailes de la coccinelle toi » et autres « ben ouais c’est une crevette, t’es bête toi ». Une seule solution par joueur pour trouver l’animal. Si la bonne réponse est donnée, l’imitateur et celui qui a trouvé prennent chacun une carte, on remplit avec de nouvelles et le joueur suivant devient imitateur (si personne ne trouve, on passe sans autre au joueur suivant). On fait deux tours de table, et celui avec le plus de cartes l’emporte. C’est ultra simple mais l’idée marche et ça accroche.
Les Chevaliers de la Table Ronde
Pendant que certains se penchaient sur un classique Dominion puis un Prohis (que je ne connais pas du tout), nous nous sommes tournés vers un jeu jouable à pas mal de monde, à savoir le toujours très bon Chevaliers de la Table Ronde. pas mal d’ambiance, une partie bien tendue que l’on a évidemment encore perdue ; et dire qu’à la table d’à côté, un pote assure gagner à (quasi) tous les coups à ce jeu alors qu’il se vautre systématiquement sur l’Île Interdite, je ne comprends juste pas comment il fait.
Ici donc on joue des chevaliers défenseurs de Camelot contre diverses menaces. Jeu semi-coopératif puisque par mi nous se cache un félon qui aura à cœur de nous saboter sans se faire repérer ; et il (ou plutôt elle) a bien réussi, même si des soupçons pesaient. Le jeu consiste donc à se déplacer sur différentes zones du plateau pour contre les Pictes et les Saxons, défier le Chevalier Noir et Lancelot, récupérer le Saint Graal ou Excalibur, se refaire à la Table Ronde ou castagner les engins de siège entourant Camelot. Un vrai défi puisque l’on se retrouve très vite submergés à ne plus savoir dans quelle direction aller. Suffit encore d’avoir les mauvaises cartes et là c’est foutu. Le jeu est vraiment bien fait, mais difficile à vaincre. Il dispose en plus d’un matériel de très haute qualité (Days of Wonder comme éditeur, c’est toujours bon à prendre), avec des figurines du plus bel effet et des plateaux superbes.
Tokyo Train
Un petit party game pour détendre les esprits après la tension des Chevaliers de la Table Ronde, c’est Tokyo Train qui est venu sur la table. On joue par équipes de deux, l’un en face de l’autre. D’un côté de la table on a les guides tokyoïtes qui ne parlent que japonais, et en face les touristes parlant tout sauf japonais. Les premiers vont vouloir absolument placer les seconds correctement dans les wagons du train. A force de gestes et d’onomatopées en faux japonais mais que ça sonne comme du japonais, les guides vont indiquer aux touristes quels personnages déplacer et comment pour se conforter à la carte qu’ils ont sous les yeux. La première équipe guide-touriste qui réussit remporte a carte.
7 tours comme ça, en inversant les rôles au milieu, et on aura l’équipe vainqueur, celle qui aura amassé le plus de cartes. C’est fun, drôle, animé et agité, sans temps mort, et ça prend toujours bien.
Essen – The Game
Pendant qu’à côté se déroulait un très bon Five Tribes, je me suis penché sur la découverte de Essen – The Game. Essen, la ville (pas le verbe) se situe en Allemagne et accueille chaque année l’un des plus grands et emblématiques salons du jeu. Une bande de fous s’est lancé dans la conception d’un jeu ayant ce salon pour thème. Et ils sont allés très loin, avec accord de tout plein d’éditeurs que l’on retrouve sur le plateau, références à pas mal d’éléments, et une boîte dont l’illustration figure pas mal de monde du paysage ludique, le tout financé en crowdfunding. Et franchement, alors que l’idée délirante semblait amener un simple jeu de fans en référence au salon, Essen – The Game s’avère au final un vrai bon jeu avec pas mal de finesse et de trucs à gérer.
On jour donc un visiteur du salon qui va se faire des points en achetant les bons jeux au bon moment. Chaque jeu va rapporter des points, mais en fonction de divers paramètres qui évoluent au cours du jeu. Le buzz se fait à certains moments plutôt sur les jeux de cartes, ou de meeple ou de dés ou de sablier. Il y a les classements (matin et après-midi) établis par Fairplay, Boardgamegeek et Tric Trac. Chacun dispose d’une wishlist secrète, et il y a des jeux figurant sur la wishlist commune.
Pour gérer tout cela, chaque joueur a droit à un certain nombre d’actions. Mais plus on achète de jeux, plus notre sac est rempli, moins on a d’actions à disposition. il faudra donc bien gérer cela pour s’assurer de retourner à sa voiture afin de remplir son coffre et repartir le sac vide. On peut aussi retourner tirer de l’argent au distributeur (au détriment de précieux points de victoire), manger un casse-dalle qui redonne temporairement quelques actions, etc. Et il faut aussi gérer les zones avec le plus de foule, qui ralentissent les déplacements. Il faut également prendre en compte les jeux livrés avec goodies, les flops et ceux qui font le buzz, les jeux sold-out. Le tout en se gardant la possibilité de partir un peu avant la fermeture pour éviter les bouchons et ainsi grapiller quelques précieux derniers points.
Le jeu va donc très loin et nécessite de gérer pas mal d’éléments. Il reste assez accessible mais demande quand même de faire fonctionner les neurones pour optimiser les déplacements et les achats, en évitant de se faire prendre les plus intéressants sous le nez. En tout cas on sent bien l’ambiance de ce genre de salon. Le jeu est basé directement sur le salon de 2013 avec les éditeurs présents cette année-là et leurs nouveautés de l’époque. On se retrouve avec donc de vraies références et les réactions du type (m’en fous s’il est pas sur ma wishlist, j’aime ce jeu, je l’achète ».
C’est donc une très bonne surprise que ce Essen – The Game. Moins débile et nettement plus technique que je ne l’imaginais à l’origine, il se révèle bien prenant et tendu. Pas inoubliable non plus ni une référence absolue, mais un bon jeu.
Ce fut donc une très bonne soirée, très sympa, avec une très bonne ambiance. A refaire. Si vous ne recevez pas mes mails pour les dates des soirées et que vous êtes intéressés, dites-le moi.
Ah oui, j’ai récupéré des chaises pliables dimanche, parce que là, on était un peu juste au niveau places assises…