Revue de web – S05E39

revue_de_web-2016Jeux

Red Dead redemption 2 officialisé, oh yeah! Et avec un trailer qui claque.

Surprenante nouvelle console chez Nintendo.

Société

Service civil trop attrayant ou armée pas assez attrayante?

Une garde alternée pas toujours possible. Continuer la lecture de Revue de web – S05E39

A History of Violence

a-history-of-violence-comics-volume-1-reedition-33923Ah ben ça faisait un moment qu’il traînait sur mes étagères celui-là… au point que j’avais presque oublié qu’il était là. Mais bon je l’ai enfin dépoussiéré pour m’y atteler, et j’ai vite regretté de ne pas l’avoir fait plus tôt. Il s’agit d’un roman graphique assez conséquent (pas loin de 300 pages) au style très sombre et dans une ambiance de polar/thriller avec pas mal de violence. Il a été écrit par John Wagner, co-créateur de Judge Dredd (rien que ça), et dessiné par Vince Locke.

Ce bouquin nous présente le paisible commerçant Tom McKenna dans ce petit bled des Etats-Unis. Un jour, il se défend contre deux braqueurs armés qui y laissent leur peau, et devient un héros national. les médias ne le lâchent plus et il est pris comme modèle, son visage est exhibé dans tout le pays. Ce qui ramène de vieux démons à la surface puisque des gens pas très sympathiques viennent le chercher en le prenant pour quelqu’un d’autre. Mais est-ce vraiment une erreur? Tom est-il réellement qui il prétend être? Le lecteur va être entraîné à suivre cette histoire, jouant en parallèle sur deux époques : la jeunesse de Tom et certaines conneries, et l’époque actuelle où il va falloir assumer tout cela et trouver un moyen de s’en sortir, lui et surtout sa famille. Et tout cela ne va pas être de tout repos.

Le fond est sombre, dur, violent, méchant, mais la forme ne l’est pas moins. Le style graphique est tranché, haché, tout en traits. Le côté monochorme colle très bien à l’histoire et le fond et la forme sont ici vraiment en adéquation. Les scènes d’action, avec toute la violence qui leur est propre, sont vraiment bien posées, et le tout est super dynamique, super fluide. C’est vraiment un très bon bouquin que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire… à voir si l’adaptation ciné vaut la peine.

Kubo et l’armure magique

kuboQuand les petits gars de chez Laika (Coraline) sortent un nouveau film, je suis assez tenté. Et je dois dire que ce Kubo est un petit bijou. On le doit à travis Knight, môssieur Laika dont c’est ici la première réalisation. Un grand bravo à lui qui fait là des édbuts impressionnants.

Kubo est un jeune garçon borgne vivant caché dans une grotte avec sa mère. La mère en question semble un peu à côté de la plaque et l’oblige à se cacher de la lune de peur de déclencher des trucs pas cools. Kubo a un don magique ; grâce à son shamizen (sorte de guitare japonaise à trois cordes), il anime des morceaux de papier pour faire des origamis fabuleux et vivants, lui permettant de raconter des histoires (et ainsi glaner quelques piécettes). Pour fuir la menace qui pèse sur lui et par la même occasion défaire un grand méchant, Kubo va devoir s’engager dans une quête mystique, un voyage initiatique à la recherche d’une armure magique. Sur son chemin, il sera aidé par un petit samurai en origami, un singe parlant et un guerrier transformé en scarabée géant.

Alors bon, Kubo c’est une énorme claque visuelle… Disons le tout de suite, la technique d’animation image par image prend ici du gallon, et pas qu’un peu, prouvant que l’on peut tout faire avec ce système. Y compris les scènes les plus démentes et incroyables, d’une ampleur folle. Le tout en posant un réel choix artistique et un design bien particulier. Le résultat est juste bluffant. Vraiment. Les plans sont superbes, tout est vraiment maîtrisé. Et quand on ajoute à cela une bande-son de qualité, réellement liée à l’histoire vu l’importance du shamizen, alors on obtient un résultat plus que fascinant. Le film porte la magie de son propos dans toutes ses images et c’est vraiment du bonheur de le regarder.

L’histoire en elle-même est assez classique, celle d’un enfant élu destiné à sauver le monde d’un grand méchant qui lui est intimement lié au terme d’un voyage initiatique dans lequel il aura des compagnons qui vont l’éveiller. Dit comme ça, c’est du vu et revu, certes. Mais bon, quand une histoire connue est bien traitée, on ne va pas bouder son plaisir (et je préfère ça à une histoire se voulant super-novatrice mais mal fichue). Mais Kubo va quand même plus loin. Ses apprentissages et ses découvertes sont particulières, teintées de cet esprit oriental bien sûr, mais aussi avec des éléments propres à sa mythologie. La maière dont la musique et l’origami sont inextricablement liés à l’intrigue tout en étant des éléments de réalisation, c’est assez dingue. Il faut dire qu’utiliser l’origami dans un film image par image, c’est assez évident, et ça marche très bien. Et puis bon, le happy end attendu ne l’est pas tant que ça. Le film balance avec un rythme très bien pensé entre calme et suspens, avec des scènes d’action grandioses (l’attaque du squelette, juste waouw) et des passages beaucoup plus réfléchis, mais tout aussi intenses.

Alors oui j’ai adoré. Un petit bijou. Et les gnomes aussi, je dois dire. C’est une grande réussite que je ne peux que vous conseiller.

Et au passage, je suis allé voir en vf pour cause de gnomes, mais la vo semble très prometteuse au vu du casting (Charlize Theron, Ralph Fiennes, Rooney Mara, Matthew McConaughey, et george Takkei entre autres).

Batman – année un

41mmxontalDans la lignée des comics Batman « qu’il faut avoir lu », j’avais beaucoup apprécié The Dark Knight Returns et Killing Joke. Je prends les choses chronologiquement à l’envers puisque The Dark Knight Returns est sur un vieux Batman usé et que celui-ci, Année Un, nous narre les débuts du Chevalier Noir. Des débuts dont Christopher Nolan s’est pas mal inspiré pour son Batman Begins d’ailleurs. On suit donc le retour de Bruce Wayne à Gotham, l’enfant prodigue milliardaire qui revient au nid. Et sa transformation en gardien de la ville, l’homme chauve-souris, le caped crusader, le chevalier noir. Sa ville est gangrénée par les criminels, corrompue, et il prendra sur lui de changer tout cela, de devenir le symbole d’une lutte contre le mal. De même, le jeune Jim Gordon débarque à Gotham aussi, intégrant la police. Et lui aussi découvre l’âme corrompue de la ville, se rendant compte que seules des mesures extrêmes permettront de lutter contre ce mal profondément enraciné. Et du coup, oui, l’histoire est assez sombre, dure, on ne rigole guère ici. Mais on y découvre une origin story assez intéressante sur la naissance de Batman, au-delà du trop connu meurtre des parents de Bruce quand il était jeune. On travaille ici sur ses motivations, son état d’esprit. Le tout sur 12 mois, d’où le titre.

Le scénario de Frank Miller est solide, tendu, prenant. Il donne une vraie personnalité aux protagonistes, du fond, de la réflexion, quelque chose de solide. Normal, vu l’auteur. Mais pour cet album, il ne s’est pas lancé dans l’illustration. Il a préféré faire appel à David Mazzucchelli dont le style est vraiment très bon. Dynamique, clair, précis, il pose une très bonne ambiance pour cette histoire de qualité.

Une très bonne lecture donc, encore une fois.