It (2017)

It, ou « Ça » en français, reste un des bouquins qui m’a réellement marqué. J’avais une grosse période Stephen King quand j’étais ado, mais celui-là est au top du top et franchement j’avais adoré. L’adaptation en deux téléfilms de 1990 avait bien marqué son époque aussi, avec l’inoubliable look du clown. En 2017, Hollywood a sorti une adaptation ciné de la première partie, celle avec les gamins, en attendant la suite où nous retrouverons les adultes.

La production de ce film a été longue et tortueuse. Il faut dire que les fans ont de sacrées attentes et qu’il n’est pas simple de retranscrire l’épouvante et la terreur sourde, les peurs intimes et personnelles, qui sont le fond du bouquin. Une entreprise un peu case-gueule donc. Le réalisateur initialement attitré au projet, Cary Fukunaga (True Detective) est toujours crédité comme scénariste, mais la mise en images du truc a finalement été confiée à Andy Muschietti (le très bon Mama). Et le résultat rend très bien l’ambiance du livre, il nous plonge dans cette histoire.

Pour le rappel, Ça c’est l’histoire d’une bande de gamins dans une petite ville américaine qui vont être confrontés à une entité maléfique se réveillant à intervalles réguliers pour se nourrir de la peur infligée à des enfants puis des enfants eux-mêmes. C’est une histoire certes d’horreur et de fantastique, mais aussi d’amitié, de passage à l’âge adulte, de courage. On y aborde des thèmes comme la découverte de l’amour, la force du groupe, le courage d’affronter ses peurs les plus insidieuses, la fin de l’enfance, le mal chez les êtres humains (pas seulement chez les monstres), etc. C’est une œuvre forte, dense, imposante. Notre bande de loosers qui se regroupe pour faire face à l’adversité doit dépasser ses limites, et ainsi aller au-delà de leurs terreurs d’enfants. La créature en question prenant souvent la forme d’un clown pour attirer les enfants, elle peut aussi se montrer sous n’importe quelle apparence, puisant au plus profond de votre être pour trouver ce qui vous fait le plus peur.

Le film pose cette ambiance en se révélant super tendu. Il affiche à l’écran les peurs des gamins, mais surtout il prend son temps pour faire monter la sauce, pour nous attirer au sein de l’intrigue, pour que l’on s’attache aux héros. Tout repose sur une tension permanente et grandissante. Alors oui on a des moments de gore, de violence subite, on a aussi quelques jumpscares faciles mais efficaces ; mais ce n’est pas là l’essentiel. La tension, la création de ce sentiment de peur chez les enfants, cette résurgence de leurs craintes, voilà comment le réalisateur réussit à construire son ambiance sourde et malsaine. Et on retrouve ici le talent du réalisateur, comme dans Mama.

A noter au passage que le film se passe dans les années 80, pour que la deuxième partie nous soit contemporaine ; le livre se déroulait dans les années 50, puis 80 (période de sa sortie). Modernisation donc, mais très bien amenée.

Devant la caméra, c’est Bill Skarsgård (Atomic Blonde,…) qui a la difficile tâche de faire oublier Tim Curry (Ça cuvée 1990) sous les traits de Pennywise nouvelle version, et avec sa gueule d’ange ce n’était pas gagné. Le maquillage et les expressions de l’acteur donnent pourtant une personnalité et une force incroyable à ce personnage ; le clown devient très vite un objet de cauchemar, c’est une belle réussite. Quant à la bande des gamins, je la trouve très bien, avec les différentes personnalités vraiment bien retranscrites. Jaeden Lieberher qui fait très fort avec la perte de son frère et son bégaiement, Finn Wolfhard (un habitué du surnaturel dans les 80s puisque déjà dans Stranger Things) en grande gueule du groupe des loosers, Jack Dylan Grazer en hypocondriaque stressé soumis à une mère envahissante, Jeremy Ray Taylor dans la peau du petit gros qui se fait emmerder, Wyatt Oleff (jeune Peter Quill des Gardiens de la Galaxie) timide et réservé, Chosen Jacobs exclu pour sa couleur de peau, et Sophie Lillis avec son sourire qui illumine la bande. Une sacrée brochette de gamins insouciants mais rejetés qui vont plonger dans l’horreur ; leur évolution sur le film est vraiment bien posée. Les seconds rôles sont eux aussi bien interprétés.

Avec son ambiance sordide et stressante qui va crescendo, son rythme serré menant à un final brutal, ses acteurs au taquet, ses images et cadrages bien pensés, ses effets spéciaux de qualité, cette nouvelle mouture de It est un film très agréable qui aborde bien les thématiques du roman. Et j’attends la suite avec impatience. Come and float with us…

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