Bodyguard

Non, pas de Whitney Houston au programme (et voilà, normalement vous avez une mélodie en tête là). Bodyguard c’est un peu la série anglaise politico-conspirationniste du moment. Ouais j’ai suivi la hype en la regardant. Six épisodes bien emmenés pour une intrigue tordue à souhait.

On suit ici le sergent de police David Budd, spécialisé dans la protection rapprochée de personnes importantes. Après avoir empêché un attentat terroriste dans un train, il est dépêché à la protection de la Secrétaire d’État à l’Intérieur britannique. Pas une mince affaire, d’autant que celle-ci a sur le feu une loi ultra-liberticide pour fouiner les informations on-line de tout le monde dans un but de prévention du terrorisme. Les menaces vont peser de tous bords, les alliances politiques se jouer/déjouer, et les sales coups pleuvoir, avec notre héros placé au cœur de tout cela qui devra prouver sa valeur.

En six épisodes d’environ une heure, la série se tient et construit une intrigue solide. Le rythme est parfois assez lent, on est dans la série politique en fait, avec quelques pointes d’action, avant d’arriver à un final tendu du slip. La résolution du tout démontre une certaine complexité et des intrigues se chevauchant, avec diverses pistes pas toutes fausses ni justes. On a là-dedans de l’action, du suspens, de la manipulation, du mensonge ; au point qu’il est difficile de deviner exactement qui sont les méchants avant les révélations finales.

La série est écrite par Jed Mercurio, britannique très fier de redonner à son pays ses lettres de noblesse dans ce genre alpagué par les États-Unis. Et cette ambiance anglaise transparaît très bien ; à commencer par l’accent des protagonistes, qui change bien des séries nombreuses US. Mais du coup aussi dans les décors, les attitudes, les réflexions et façons de faire. La série me semble pas mal documentée. En tout cas elle utilise de nombreux acronymes techniques des forces de l’ordre ; et ce n’est pas toujours simple à suivre quand on ne les maîtrise pas, car ils ne sont pas toujours explicités clairement. En dehors de cela, la réalisation est claire et maîtrisée, avec une mise en scène de qualité.

Dans la peau du héros tiraillé, ancien militaire victime de stress post-traumatique, on retrouve Richard Madden (Game of Thrones) ; je regrette son regard de chien battu et ses yeux trop souvent quasi-clos, mais globalement il s’en sort pas mal du tout. On notera la présence de plusieurs femmes à des positions de pouvoir, ce qui est intéressant et bien ; Pippa Haywood, Keeley Hawes (Joyeuses funérailles), ou encore Gina McKee. On peut encore citer Ash Tandon, Michael Shaeffer, Sophie Rundle, Paul Ready, Vincent Franklin, Stuart Bowman, Nina Toussaint-White, Stephanie Hyam, Tom Brooke, Nicholas Gleaves ou Shubham Saraf. Des personnages solides, parfois complexes et profonds, portés par des acteurs qui leur donnent la densité voulue. Franchement on a affaire à une belle prestation.

Une saison, 6 épisodes, qui se suffisent à eux-mêmes, et pas de saison 2 annoncée. Ce qui est très bien. Car en rajouter serait superflu et surtout malvenu. Autant s’en tenir à un truc qui a bien fonctionné tel quel. Le tout forme une boucle réussie. C’est prenant, tendu, bien dosé. Une bonne série à bingewatcher donc.

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