Dans la tête de Sherlock Holmes

Premier des deux tomes d’une nouvelle enquête de Sherlock Holmes sortie de l’esprit ultra-créatif des auteurs Benoit Dahan (aussi aux dessins et couleurs de l’album) et Cyril Liéron, cette BD est une véritable perle. C’est bien simple, j’ai pris un pied magistral à sa lecture.

Confronté à un homme dans un état second, Watson cherche à établir un diagnostic. La perte de mémoire temporaire de l’homme et les divers éléments relevés sur lui vont intriguer Holmes. Les deux hommes vont donc se lancer dans une nouvelle énigme. Et pour une fois on verra vraiment à l’œuvre le fameux palais mental de Sherlock, avec toutes ses connaissances mises à contribution et liant les indices pour nous faire suivre (littéralement) le fil rouge de l’intrigue.

L’intrigue en elle-même est intéressante, prenante, On voit les choses se dérouler, on prend les indices et on les lie en même temps que Sherlock, le lecteur peut se faire sa théorie, sa petite idée. Et malgré tout les choses semblent parfois plus complexes que prévu, et j’attends avec impatience le second tome qui devrait bien éclairer ma lanterne ; il est d’ailleurs très frustrant d’arriver au cliffhanger de fin de tome et de ne pas pouvoir lire la suite immédiatement. Une lecture passionnante donc.

Mais c’est surtout la forme qui est incroyable dans ce volume. Bon, la BD on connaît depuis longtemps, un art qui nous raconte des histoires en utilisant le texte et l’image (parfois l’image seule), une forme d’expression qui a ses particularités, les images se substituant aux descriptions de paysages/personnages/actions que l’on trouve dans des romans. J’ai rarement vu des œuvres où la forme prend une importance toute particulière et est inhérente au récit. J’ai rarement vu des BDs où les auteurs jouent tellement et aussi bien avec les codes de cet art qu’ils en font une truc aussi particulier. Dans ce sens de jouer vraiment avec les formes et codes de la BD, je dirais qu’il y a un petit côté Imbattable. Ici le palais mental de Sherlock est réellement visible, concrétisé dans les cases comme tout autre lieu réel, avec Sherlock se baladant à l’intérieur pour lier entre elles diverses informations. Ici les indices se déroulent et se lient en suivant le fil rouge de l’histoire, un fil rouge réellement dessiné de page en page. Il y a tout un jeu sur la forme et l’organisation des cases, sur l’agencement des planches, y compris jusqu’à des jeux de parallélisme entre les pages, qui donnent un style incroyable. Et cela colle tellement bien à une histoire d’enquête. Rarement la forme aura autant servi le fonds, tous deux se fondant et devenant complètement indissociable. D’autant que le trait du dessinateur donne une ambiance très particulière à l’histoire.

Bref, vous l’aurez compris, cette BD est géniale et je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus. Un petit bijou… Juste un défaut : la suite ne vient pas avant l’année prochaine!!!

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