Le Chant des Cavalières

Un royaume meurtri et affaibli après avoir perdu une guerre. Un prince soumis au diktat du puissant voisin. Un ordre de guerrière monteuses de dragons censées assurer la protection du royaume. Et au milieu de tout cela, une jeune fille dans l’une des forteresses de ces Cavalières, dont la grande destinée devrait permettre de redonner sa puissance au royaume. Si au final on suit assez peu la jeune élue en question, on va plutôt voir des machinations qui se mettent en place, des gens agissant dans le secret, et des conflits larvés qui vont mener sur le chemin de la guerre.

Ce Chant des Cavalières comporte pas mal de bonnes idées. En particulier on sent une géopolitique travaillée et un univers crédible et solide. Les rôles des Cavalières, leurs rangs, les liens entre les citadelles, les relations avec le pouvoir central, ainsi qu’entre ce royaume et son voisin, tout cela occupe pas mal de place et nous montre que l’autrice a bien réfléchi à son truc. En plus, cet univers donne une place toute particulière à la femme, et beaucoup de choses tournent là autour avec l’ordre des Cavalières, et c’est bien aussi.

L’histoire en elle-même est un peu moins intéressante. Alors déjà ça part sur une histoire d’élue à la grande destinée, et franchement en fantasy on a soupé des jeunes dont le voyage initiatique va les amener à sauver le monde. Heureusement que cet aspect est maltraité dans la dernière partie du roman pour montrer qu’il y avait autre chose derrière. Mais bon, quand on nous présente une telle élue, on s’attend à bien la suivre et à voir ses actions la révéler comme méritant sa destinée. Et non seulement elle ne fait rien pendant une bonne partie du bouquin, mais en plus on suit davantage les actions de gens qui conspirent autour d’elle (sans avoir non plus de détails, car on suit des personnages qui écrivent des lettres, regardent des cartes, et donnent des ordres au sein de rendez-vous secrets, mais sans en connaître le contenu). Très sincèrement j’ai eu l’impression pendant deux tiers du roman qu’il ne se passait rien. Et même à quelques doigts de la fin, l’impression que, sans notre héroïne, les choses ne se seraient pas passées très différemment, que son influence sur toute cette cabale était très maigre. Du coup on a un personnage principal peu consistant et peu attachant, qui fait plus se plaindre et désespérer qu’autre chose.

Plus haut, je disais que je trouvais bien la place donnée à la femme. Oui on a une héroïne, du genre à ne aps tomber sur une amourette en passant, oui on a un ordre de super guerrières à dos de dragons, oui on n’a pas peur de parler des règles et autres, d’amours homosexuelles, très bien. Mais au final il faut quand même un homme pour aider notre héroïne à sortir de son cocon et enfin agir, et ça c’est décevant dans ce contexte.

Malgré plusieurs points positifs et de jolis aspects dans la conception de l’univers, ce bouquin reste assez décevant. Ce n’est que dans sa dernière partie que je me suis senti intéressé à l’intrigue et que j’ai voulu voir vraiment où tout cela nous menait. Les deux bons premiers tiers servant d’introduction à cela sont mous du genou. Et puis ces personnages fades et auxquels on ne s’attache pas. Dommage, il y avait de bonnes intentions de départ.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.