En français, la « cutterhead », c’est la tête de coupe, ce morceau à l’avant d’un tunnelier qui comprend la partie servant à creuser les parois ; une zone nécessitant d’être mise sous pression et donc avec des employés qui, quand ils doivent intervenir sur l’appareil, sont dans une chambre de compression.
Cette précision étant faite, suivons les péripéties de cette jeune photographe qui se lance dans un reportage sur les hommes travaillant au tunnelier qui construit un metro sous Copenhague. Les choses vont cependant tourner au vinaigre avec un gros incident sur le chantier qui va transformer cette zone en huis-clos angoissant où notre photographe va lutter en compagnie de deux ouvriers pour survivre. Attention, claustros s’abstenir…
Cutterhead est un film qui va droit au but. On utilise la première partie d’introduction pour poser nos personnages, leur donner des motivations et un peu de densité. Moment nécessaire pour ensuite s’y attacher. Parce que dès que les choses partent en couille, la tension ne faiblit plus et les nerfs sont de plus en plus mis à rude épreuve. Ca devient dur, tendu, avec des choix difficiles à faire. D’ailleurs le réalisateur Rasmus Kloster Bro ne s0embarasse pas de trucs inutiles. En moins d’une heure et demie, le film est compact, sans réels temps morts. Il sait nous rendre la dureté de ce huis-clos dont la taille semble même se rétrécir au fur et à mesure de l’avancement de l’action. Il se permet même quelques plans très réussis comme celui du do sur le respirateur dans le noir, juste superbe.
Il y a peu de monde à l’écran, du coup le film tient beaucoup à son trio d’acteurs qui nous livrent des performances assez réussies : Christine Sonderris, Samson Semere Russom, et Kresimir Mikic. Tous trois rendent bien les différentes phases et les émotions que traversent leurs personnages.
Alors oui le film n’est pas exempt de défauts, entre autres une fin un peu rapide et un manque de réel épilogue. Mais dans l’ensemble c’est une bien belle réussite qui nous tient accroché avec pas mal de tension. Et franchement si vous êtes un chouilla claustrophobe, évitez ce film…