Le far-west. Ses cowboys, ses chasseurs de primes, ses femmes fatales, ses braquages de train, ses chevaux, … une belle ambiance à laquelle le jeu vidéo n’a pas toujours réussi à rendre honneur. Ici c’est par contre une belle réussite. On va prendre en main le destin de Cooper, un type en quête de vengeance contre celui qui a tué son père. Appuyé par quelques compagnons rencontrés de ci de là, il va faire son petit bonhomme de chemin dans une série de missions qui vont demander un fort sens tactique pour s’en sortir. Pas (ou si peu) de défouraillage systématique et de mitraillage à la volée ici. Même si on va laisser beaucoup de morts dans notre sillage, ce sera plutôt dans la subtilité pour éviter de se retrouver face à des contingents d’adversaires bien trop nombreux. Ce jeu de stratégie en temps réel est vu de dessus et va demander pas mal de réflexion pour se sortir de certains passages bien retors.
En vue de dessus isométrique, le jeu présente un rendu visuel très classe, avec de nombreux détails aussi bien dans les décors que sur les personnages. l’animation de ces derniers est bien foutue. Les décors sont nombreux et variés, même si on reconnaît certaines textures, salles et blocs identiques ; les ambiances changent donc pas mal. Et puis il y a cette bande-son juste incroyable qui claque. On a donc un jeu beau et agréable à manipuler. Le fait de pouvoir tourner la vue dans tous les sens nous amène à regarder l’action sous divers angles qui sont toujours bien rendus.
Le jeu lui-même ensuite… On peut prendre le contrôle des différents personnages l’un après l’autre et leur faire accomplir des actions de déplacement et autres. Chaque personnage a certaines restrictions (savoir nager ou escalader des plantes grimpantes par exemple), mais surtout chaque personnage a ses capacités particulières. Cooper peut tirer avec deux flingues, ou distraire en lançant une pièce de monnaie. Tel autre a un fusil à pompe ravageur mais très bruyant, ou alors un piège à ours, un fusil de sniper, une capacité de déguisement, des pouvoirs vaudois, etc. Tout le sel du jeu va être de savoir tirer parti au mieux de chacune de ces compétences et de les utiliser à bon escient en les combinant pour traverser les différents niveaux. Qu’il s’agisse de se débarrasser de braqueurs, d’assassiner des cibles, de s’enfuir d’un lieu, de pénétrer discrètement dans un autre, de saboter une fête, les objectifs sont assez variés pour rendre chaque mission intéressante. Il faudra savoir prendre son temps, observer l’environnement, les emplacements et rondes des gardes, et débusquer tout ce que le terrain nous permet comme options pour prendre l’avantage. Surtout ne pas se précipiter, car toute erreur se révèle vite fatale (penser à sauvegarder très souvent, à chaque petite avancée). Les ennemis sont beaucoup trop nombreux pour attaquer de front en fonçant dans le tas. Le jeu permet d’indiquer à l’écran le champ de vision des ennemis, ceux qui en vue d’autres gardes, etc. On a aussi certains éléments de l’environnement directement utilisables (comme des rochers à faire tomber par accident sur la tronche de tout un groupe). Et puis on peut aussi utiliser le mode « plan » où l’on va mettre le jeu en pause, indiquer à chaque personnage ce qu’il doit faire puis relancer le déroulement ; et là magie en un clic, le plan s’applique simultanément pour tout le monde, permettant parfois de se sortir de situations franchement complexes (genre le tout dernier niveau, le dernier combat, qui est un vrai casse-tête).
Desperados 3 est un jeu captivant, tendu, prenant. Il n’est pas simple et nécessitera de sauvegarder/relancer à de multiples reprises pour établir un meilleur plan. Mais c’est aussi ça le plaisir de ce type de jeu. On résout les niveaux étape par étape, pas à pas, avec précautions. Et c’est vraiment très bon. Et puis quelle ambiance visuelle/sonore!