Spider-man – No Way Home

A la fin de Far From Home, on avait laissé notre ami Spider-Man en bien mauvaise posture puisque Mysterio avait envoyé une vidéo juste avant de disparaître révélant son identité au monde entier. Ce troisième opus débute juste après, lorsque Peter Parker voit la vidéo diffusée en grand à New-York, soutenue par les thèses conspirationnistes et agressives du présentateur J.J. Jameson. Obligé de préserver ses amis et sa famille, le jeune homme va devoir affronter sa nouvelle célébrité, dans la rue comme à l’école, face aux gens qui l’acclament en héros et ceux qui le traitent de criminel. Un monde devenu trop dur à vivre, en particulier pour ses proches. Dès lors Peter va aller demander l’aide d’un grand sorcier, en l’occurrence Dr Strange, pour effacer le lien Spider-Man/Peter Parker de la mémoire des gens. Mais le sort part un peu en sucette, les choses ne se passent comme prévu, et toute une volée d’ennemis de Spider-Man va débarquer de plusieurs endroits éloignés pour venir lui mettre une raclée.

Voilà pour le résumé sans spoiler (et je ne mettrai des spoilers qu’en toute fin de billet, avec un avertissement). Mais sachez que l’on va avoir droit à beaucoup d’action, une très grosse dose d’humour (pas toujours bienvenu mais parfois bien senti), de l’émotion et du suspens. Mais surtout de l’action. Pour un film réussi qui lance bien la phase 4 du MCU (après un Black Widow et un Shang Shi certes sympathiques mais qui ne développaient pas trop la suite des aventures des Avengers).

Bon ben en termes de réalisation le film offre du grand spectacle mais ne cherche à péter plus haut que son cul. C’est un film de super-héros, un Marvel dans la lignée des bons Marvel, avec ses figures imposées pour rester dans le cadre. Jon Watts (déjà réalisateur des deux précédents) ne va pas chercher à modifier complètement sa recette. Il reprend donc ses concepts assurés, avec un Spider-Man toujours grande gueule et confronté à des choix difficiles (Tom Holland, The Lost City of Z), son pote Ned qui agit toujours comme sidekick comique (parfois un peu trop) (Jacob Batalon), la belle MJ dont il est tellement amoureux et pour qui il ferait tout (Zendaya, Dune), tante May qui veut faire de lui quelqu’un de bien (Marisa Tomei, American Nightmare 4), la figure paternelle de Happy (dans l’ombre de feu Tony Stark bien entendu) (Jon Favreau, Very Bad Things), les guignols de l’école,… Bref, rien de neuf sous le soleil. On sent le gros blockbuster à beaucoup de millions avec des scènes d’actions de folie, des effets spéciaux qui claquent, un casting dément, bref on sent le budget à l’écran. C’est typiquement le genre de film qui gagne à être vu sur grand écran et qui aide sans doute à ramener les gens au cinéma après ces années difficiles.

Par contre c’est au niveau du scénario que ce film se pose là, et dans son lien avec l’évolution de l’univers du MCU. On reprend… Avec Infinity War et Endgame, on avait mis fin à une terrible menace qui se traînait depuis des années derrière les films de la saga. Le monde avait été passablement changé, et la majorité des membres d’origine du groupe laissaient la place à la nouvelle génération. Far from Home bouclait cette phase 3 de jolie manière en passant le relais à Spider-Man qui, ayant imaginé plein de choses du multivers, découvrait que la menace qu’il affrontait n’avait rien à voir avec cela. Joli jeu de Marvel qui introduit en force le multivers dans ce nouveau film sur le Tisseur (c’est pas un spoiler, la bande-annonce le dit). Cela permet de rendre hommage aux précédentes séries de films Spider-Man puisque l’on voit revenir certains de ses anciens adversaires avec leurs acteurs de l’époque comme Electro (Jamie Foxx, Collateral, Miami Vice, Django Unchained, Baby Driver, Project Power,…), le Bouffon vert (Willem Dafoe, Platoon, Sailor et Lula, eXistenZ, American Psycho, John Wick, Seven Sisters, Aquaman, The Lighthouse,…) ou le Dr Octopus (Alfred Molina, Identity, Prince of Persia,…). Et puis il y a bien entendu Benedict Cumberbatch (Sherlock, Star Trek Into Darkness, Imitation Game,…) en Dr Strange, comme souvent accompagné de Wong (Benedict Wong, Sunshine, Moon, Annihilation, Gemini Man,…). Et après sa prestation à la fin de film précédent, on retrouve J.K. Simmons (Oz, Juno, Les Chèvres du Pentagone, Justice League,…) en J.J. Jameson.

Tout comme Far from Home, le film est assez distinct en deux parties, la première étant plus légère, plus remplie d’humour, parfois trop et trop lourd d’ailleurs. Pour mieux plonger vers des moments plus durs et plus sombres ensuite. Le film fait aussi ses références au reste de l’univers Marvel, en soulignant ses liens avec les autres films et même des séries aussi, on a est vraiment dans un tout. Cela aide à construire la force de la saga, mais cela le rend aussi moins compréhensible aux gens qui ne sont pas à fond dedans ; on peut apprécier ce film sans avoir vu le reste des Marvel, mais on va passer à côté de beaucoup de choses et d’éléments importants.

Bref, un très bon divertissement. Évidemment pas parfait, avec quelques incohérences scénaristiques, avec une certaine lourdeur sur l’humour par moments ; et puis ça reste du Marvel, pas du film d’auteur super intellectuel. Mais un grand spectacle où on en prend plein les yeux, et avec sa juste dose de bonnes émotions… surtout si vous suivez Spider-Man depuis longtemps. Perso, j’ai passé une très bonne séance.

Bon maintenant attention pour la suite du billet, il va y avoir du spoiler.

Alors je vous préviens.

Si vous n’avez pas vu le film, vous risquez de vous le gâcher.

C’est bon, vous êtes sûrs de vouloir continuer?

Alors allons-y gaiement…

Les rumeurs l’annonçaient, les bandes-annonces et affiches l’officialisaient, ce film c’est l’arrivée du multivers dans le MCU (sauf si on prend en compte la très bonne série animée What if…? dont je vous parlerai tout prochainement). Si les fidèles des comics en ont l’habitude, c’est moins le cas au cinéma. Alors oui il existe chez Marvel une infinité de mondes parallèles avec dans chacun des versions plus ou moins différentes des multiples personnages. En voulant trafiquer la réalité et en merdant son sort, Dr Strange ouvre le porte avec certains de ces univers et on va voir débarquer certains ennemis de Spider-Man, avec en rab l’Homme Sable (Thomas Haden Church), ou le Lézard (Rhys Ifans, Harry Potter). Mais surtout pour donner un coup de main à notre Peter Parker face à autant d’ennemis, on va voir débarquer les deux précédents Spider-Man, Tobey Maguire et Andrew Garfield (The Social Network) ; ce dernier donne d’ailleurs lieu à l’une des scènes les plus chargées en émotion lorsque MJ chute en rappel de la chute de sa MJ à lui (et il arrive à sauver celle-ci, c’est poignant). Bon OK leur arrivée était attendue mais n’avait jamais été confirmée et le suspens avait été bien entretenu. Cette réunion et de méchants en fait un film de grande ampleur. Et cette ouverture au multivers donne le coup d’envoi aux vraies nouvelles menaces du MCU après Thanos. D’ailleurs la deuxième scène post-générique, en fait une grosse bande-annonce du prochain Dr Strange in the Multiverse of Madness, donne le ton. Tout semble possible, et on y trouve (comme déjà annoncé) Wanda – Scarlett Witch, mais aussi (et ça c’est nouveau) le méchant Dr Strange (faut vraiment que je vous parle de What if…?). Bref, les films semblent de plus en plus liés entre eux dans le MCU. Si on ajoute que l’on rencontre dans ce Spider-Man l’ami Matt Murdock, aka Daredevil, dans sa version série sous les traits de Charlie Cox, on entrevoit une sacrée grosse toile qui se tisse (haha). Notons encore que la fin redistribue à nouveau les cartes quant à l’avenir de Peter Parker puisque cette fois tout le monde l’oublie ; il pourra se concentrer sur être Spider-Man et ne plus mettre en danger son entourage. Cette décision si difficile est le vrai saut dans l’âge adulte pour un héros jusque là encore très jeune.

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